Petite virée à Viré
Petite virée à Viré
Relais de Montmartre
Hôtel, Spa, Restaurant 1*
(Saône-et-Loire, Bourgogne)
Situé à l’extrême sud de la Saône-et-Loire et de la région Bourgogne, à mi-distance entre Mâcon et Tournus, le village de Viré, adossé à la « montagne » de Viré, n’est pas à proprement parler une destination de vacances, à moins bien sûr d’avoir une jolie maison de famille dans le coin où venir se ressourcer.
Toutefois, si vous êtes en mal de maternité ou que vous désiriez des enfants frisés, accourez au plus vite car la curiosité du village est une croix (aujourd’hui refaite) qui se trouve sur le point culminant de la montagne de Viré (441 mètres) et qui attirait autrefois les pèlerins pour ces particularités.
Plus sérieusement, nichée dans la vallée de la Saône en plein cœur du Mâconnais, Viré est une étape reposante si vous aimez les promenades champêtres à pied ou à vélo, la cueillette des champignons et le ramassage des escargots.
Soyons francs, il pleuvait tellement lors de notre escapade que tout ça était impossible.
Mais heureusement, nous avions une autre bonne raison d’être venus : le vignoble AOC Viré-Clessé. Eh oui ! Quand il y a trop d’eau, on se console avec le vin ! Patrick vous en parlera bientôt à la rubrique « Dégustations ».
Le village de Viré est jumelé avec la commune libre de Montmartre, d’où le nom de l’hôtel où nous demeurons, distingué comme « Logis d’exception ».
Il est tenu par Frédéric Carrion — chef du restaurant — et son épouse Marie, tous deux très accorts.
Le décor de la salle de restaurant est très recherché — le décorateur aussi… activement ! me souffle Patrick — avec un grand dais couleur marron glacé, des rideaux lie de vin, des chaises rouges et bleu de France qui donnent du solennel à l’endroit.
Frédéric Carrion a tenu à nous faire goûter un échantillonnage de ses plats, aussi, au cours des trois repas que nous avons pris là-bas, avons-nous dégusté :
– une crème de chou-fleur avec un saumon mariné façon gravlax et une bisque de homard,
– des tranches de magret de canard (vraiment trop cuites) avec des épinards et des pommes de terre,
– une poire pochée sauce caramel,
– un caviar d’aubergines au jambon, sablé parmesan et jeune navet, sauce au viré-clessé,
– des ravioles de homard (dans des feuilles de chou fondant) avec chutney et gingembre, des calamars et des morilles au jus de crustacés (plat très subtil, vraiment excellent),
– un foie gras kumquats confits, épinards fondants jus de cassis (saveurs « tonitruantes »),
– un merlan de ligne coupé au couteau et enrobé d’aubergine, croustillant d’escargot et girolles (original et délicieux), servi avec une purée de pommes de terre Amandine, crème de parmesan, lard de Bigorre et truffe noire,
– un mouton Barèges Gavarnie en deux cuissons avec des morilles, des fruits et du foie gras (plaisant),
– une mousse de crabe enroulée d’aubergine, fleur de bourrache et crème de wasabi (surprenant et très agréable),
– une sole-limande aux écorces d’orange, crique de légumes verts, fève de tonka torréfiée (bien aussi),
– un biscuit, faisselle, pêches et sorbet pêche.
Une cuisine plutôt compliquée on le voit — parfois trop, trouvons-nous car la multiplicité des saveurs nuit parfois à l’unité de l’assiette — avec une petite tendance à marier souvent le sucré et le salé. Au fil de nos dégustations, nous nous sommes dit que certaines trouvailles étaient géniales mais auraient été plus évidentes en éliminant deux ou trois ingrédients superfétatoires. Ce qui n’enlèverait absolument rien au talent du chef qui est patent.
Menu « Sélection » (entrée, plat, fromages et dessert) : 63 €
Menu « Tentation » (idem) : 63 €
Menu « Inspiration » (idem) : 49 €
À la carte : de 90 à 120 € hors boissons.
Bon, sur tous ces plats nous avons évidemment bu toute une gamme de Viré-Clessé.
Avec une petite surprise : on nous sert plutôt du rouge sur le fromage (Mâcon Burgy 2008 Domaine de Chervin).
Mais je prête un instant ma plume à Patrick :
« La carte des vins commence (étrangement !) par 15 références de Viré-Clessé où l’on peut puiser de belles bouteilles, depuis celles de la coopérative d’en face jusqu’aux flacons de l’icône locale, Jean Thévenet.
J’aime bien qu’un restaurant fasse la promo de son appellation, surtout quand son village en porte le nom.
Globalement,les blancs du Mâconnais sont bien représentés. Si l’on choisit de monter en gamme, la Côte de Beaune est présente en blancs et la Côte de Nuits en rouges. Il faut dire que le voisinage n’est pas ingrat ! Par exemple : 22 propositions du domaine de la Romanée-Conti, de 400 à 2600 €. On n’est pas obligé mais si l’on veut, on peut !
Si d’autres domaines figurent également, pas de révélation de l’année, rien que du très classique. Pour les autres régions, circulez, y a pas grand chose à boire mais ce n’est pas bien grave !
Quant aux prix, il ne serait pas équitable de faire grief à ce seul établissement des relations ambiguës, rétrogrades et pour tout dire suicidaires que les restaurateurs imposent aux vignerons. Mais ceci est un autre sujet qui mériterait au moins autant que d’autres qu’on le stigmatise. »
Mais passons à la partie hôtelière.
Les chambres sont très différentes les unes des autres en ce qui concerne la déco. La nôtre est dite romantique donc dans des tons pastels, cliché oblige.
À peine installés, ce qui nous étonne, c’est la disposition des lieux : le lit aurait été, nous semble-t-il, mieux disposé dans l’autre sens, face à la fenêtre. Quant à la petite armoire — de poupée — Patrick a été obligé d’en retirer les étagères pour pourvoir y suspendre ses effets.
Mais ne chipotons pas, c’est rafraîchissant et calme.
La salle de bains est à l’italienne. Ah ! les salles de bains à l’italienne ! Agréables quand la plomberie fonctionne, mais si traîtres quand la robinetterie est imprévisible, ce qui est hélas souvent le cas. Là, le nombre de manettes fait penser au tableau de bord d’un avion de ligne et, vous l’aurez compris, je n’ai pas attrapé la bonne du premier coup, ou bien je ne l’ai pas tournée dans le bon sens, ou bien je n’ai tripoté que celle-là quand il aurait fallu en actionner plusieurs en même temps. Si bien q’une averse brûlante m’est tombée dessus sans crier gare et que je ne dois qu’à la témérité de Patrick de n’avoir pas subi le sort du homard qu’on échaude ! Appelé en renfort, Monsieur Carrion nous a expliqué que ça arrivait de temps en temps, aussi nous espérons qu’un mode d’emploi est désormais affiché.
Nous n’avons pas testé le spa — l’expérience de la douche m’a suffi ! — mais il y a un hammam et un jacuzzi et l’on peut se faire faire des soins et des massages.
Chambre supérieure contemporaine 150 €
Chambre supérieure stylée 160 €
Chambre de luxe glamour 220 €
Chambre de luxe romantique 180 €
Suite vintage 290 €
Le Relais de Montmartre
Logis d’exception
Place André Lagrange
71260 Viré
Tél : 03 85 33 10 72
Site : www.logis-exception.com
Sur réservation.
Invitation d’une attachée de presse.
Blandine & Patrick