Nos accords mots et vins
Comme nous l’avons déjà vu hier — http://gretagarbure.com/2014/10/21/jeux-et-divertissements/ — la littérature et le vin offrent des plaisirs suaves, des bonheurs intenses, des jouissances sereines. Parfois, on croit lire des titres de romans sur les étiquettes. Les mots deviennent des gorgées.
Nos « classiques » s’accompagnent bien des appellations reconnues, les plus jeunes acceptent des écarts salutaires pour la vitalité de notre langue.
Molière et Boby Lapointe méritent un vin espiègle venant de leur Pézenas natale, Balzac et Rabelais un gouleyant de Chinon.
Alors, que boire en lisant nos grands auteurs ?
À chacun ses goûts et ses penchants (… pour la bouteille ?).
Comparons nos accords mots et vins !
— 1984 (George Orwell) : un vin millésimé 1984
— Quatre-vingt-treize (Victor Hugo) : un vin millésimé 1993
— Vingt ans après (Alexandre Dumas) : un vin millésimé 2013
— Les Trois mousquetaires : un pousse-rapière
— Les Regrets (Joachim du Bellay) : une romanée-conti bouchonnée
— Les Fables (J. de La Fontaine) : un verre d’eau… claire !
— Le Jeu de l’amour et du hasard (Marivaux) : une dégustation à l’aveugle
— Le Médecin malgré lui (Molière) : un vin hermitagé
— Candide (Voltaire) : un bon vin pas cher
— Lettres persanes (Montesquieu) : une bouteille de shiraz
— Poil de carotte (Jules Renard) : un vin d’orange
— Le Bateau ivre (Arthur Rimbaud) : une ou deux bouteilles, en cabine
— La Chartreuse de Parme : une verte de Tarragone
— Alcools (Apollinaire) : des cocktails
— Colomba (Mérimée) : un vermentino de Sartène
— L’Avare (Molière) : un demi-verre de piquette
— L’Assommoir (Zola) : 6 litres de pinard
— Gargantua (Rabelais) : des barriques de vin de Loire
— Le Misanthrope (Molière) : une bouteille du Domaine de la Solitude, seul…
— Les Châtiments (Victor Hugo) : un mauvais vin
— Les Trophées (José-Maria de Hérédia) : un vin médaillé au Concours général de Paris
— Hamlet (Shakespeare) : Tout bu or not tout bu
— Le Petit prince (Saint-Exupéry) : Dessine-moi un mâcon
— Les Oraisons funèbres (Bossuet) : un vin dit « mort »
— Illusions perdues (Balzac) : un vin dit « nature »
— L’Illusion comique (Corneille) : un vin dit « nature »
— Vingt-mille lieues sous les mers : une cuvée immergée
— Le Barbier de Séville (Beaumarchais) : un fino
— Les Chouans (Victor Hugo) : un Fiefs Vendéens de Mareuil, de Vix ou de Brem
— Les Raisins de la colère (John Steinbeck) : un vin aigre
— Les Contes d’Andersen : une petite bouteille de Sirènes d’Ivo Pagès
— L’Étranger (Albert Camus) : un vin du Nouveau Monde
— Le Bruit et la fureur (William Faulkner) : une bouteille qui vous a échappé des mains !
— Zorba le Grec (Nikos Kazantzakis) : un ouzo bien frais
— Lolita (Vladimir Nabokov) : une fillette de vin nouveau
— L’Art d’aimer (Ovide) : une bouteille… pleine !
— Le Rouge et le noir (Stendhal) : beaucoup de rouge pour devenir complètement noir…
— Les Mille et une nuits : une chère rasade.