Moulin à vent « Les Terrasses du Château » 2019 du Château du Moulin-à-Vent

La présentation
L’appellation Moulin-à-Vent fait partie des 10 crus du Beaujolais. Elle se situe à l’extrêmité septentrionale du Beaujolais, à 70 km au nord de Lyon. Elle se trouve aussi sur le 5ème méridien, cher aux plus grands terroirs français, où se succèdent, du nord au sud, les vignobles de la Champagne, de la Bourgogne, du Beaujolais, puis de la Vallée du Rhône.
Au milieu de ce segment long de 600 km, un îlot de 630 hectares de vignes se répartit autour du moulin-à-vent et de son château attenant. Les parcelles de vigne s’épanouissent sur une mosaïque de terroirs, entre la plaine de la Saône à l’est et les monts du Beaujolais à l’ouest. Ces sols complexes résultent de l’érosion pendant plus de 300 millions d’années des derniers contreforts de granites métamormorphiques du centre de la France.
Le domaine viticole se répartit autour du château, du moulin-à-vent (qui date de 1550) et du hameau des Thorins, là où les sols présentent des profils très équilibrés.
Un peu d’histoire pour les amateurs
Moulin-à-Vent est un vignoble ancien puisque les premières vignes y furent plantées au 1er siècle après Jésus-Christ. Les Romains, envahisseurs de la Gaule, construisent à cette époque un large réseau de circulation pour le développement de leur commerce. Une de ses voies majeures, la Via Agrippa, dont le tracé relie l’actuelle ville de Lyon à la mer du Nord, voit progressivement ses abords se construire, se peupler. La culture de la vigne suit ce développement et notamment aux alentours du comptoir de Romanesca (« petite Rome » en latin), ancien nom de l’actuel Romanèche-Thorins*.
* Avant de porter le nom de Moulin-à-Vent, les vins produits autour du moulin se sont successivement appelés « Torreins », « Torins », « Thorins ».
Au XVIIe siècle, le vin des « Torreins » est agréé par le roi Louis XIV et fait son entrée à la cour de France.
Au XVIIIe siècle, en 1732, un acte notarial retrouvé aux archives de Mâcon prouve l’existence du château à cette date. La cave voûtée du domaine date vraisemblablement du XVIe siècle.
Au XIXe siècle, en 1869, l’ingénieur agronome Antoine Budker institue la première classification en Beaujolais. Au sein de la région, Moulin-à-Vent rassemble la plus large proportion des terroirs dits de « Première Classe ». Sur 28 lieux-dits, 7 sont classés ainsi : « Les Varillats », « La Rochelle », « Aux Caves » (Grands Savarins), « le Moulin-à-Vent » (Clos de Londres), « Rochegrès », « Craquelin » et « les Thorins ».
Au XXe siècle, l’AO (Appellation d’Origine) est créée en 1914 pour se prémunir contre les fraudes. En 1936, l’AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) naît officiellement parmi les premières françaises.
Un peu de géographie
L’appellation Moulin-à-Vent concentre une grande variété de terroirs sur une étendue réduite.
L’importance des vents bienfaisants : le moulin est construit au XVIe siècle, à une époque où vignes et céréales se côtoient aux « Thorins ». Sa présence témoigne de vents réguliers et puissants qui favorisent un état sanitaire optimal, assèchent les baies et participent aussi à la concentration des raisins.
Une géologie originale : Le village de Romanèche-Thorins s’est construit et développé autour de l’extraction du minerai de manganèse pendant la seconde moitié du XIXe siècle. Jusqu’en 1911 ont été extraites de grandes quantités de métal. Son association avec les oxydes métalliques et la silice confère à Moulin-à-Vent une géologie atypique.
Une mosaïque de terroirs : Les 650 hectares de l’appellation revendiquent 69 lieux-dits où alternent sables granitiques plus ou moins fins, exposition aux vents, présence d’oxydes de fer, présence d’argiles, profondeur, présence de silice en surface, profondeur des sols, exposition au soleil, etc.
Le domaine
La vigne est conduite selon des principes de culture biologique et biodynamique (travail des sols, utilisation de produits naturels,…). Elle fait également l’objet de soins et d’expérimentations permanents : optimisation des techniques de taille, gestion du feuillage, choix de la date optimale de récolte, ou encore sélections massales. Ce dernier travail a débuté en 2015 : des pieds aux caractéristiques uniques sont constamment sélectionnés, afin de préserver la diversité génétique du Gamay.
Tout est ainsi mis en œuvre pour conduire la vigne à une maturité harmonieuse et assurer sa pérennité. Par ailleurs, tous ces choix tendent à accompagner l’adaptation du Gamay face aux excès climatiques. Malgré des dates de vendanges de plus en plus précoces, le Gamay conserve toute sa fraîcheur et sa finesse : il mérite bien son titre de cépage « Roi » de Moulin-à-Vent.
« Pas de dogme ! tel est le dogme. Égrappage, grappe entière, macérations courtes ou longues, techniques de remontages, taille et type de contenants, ne sont que partie des choix à prendre. Adaptés selon le profil du millésime et le terroir d’origine, ils permettent de préserver l’identité de chaque parcelle, et de découvrir, année après année, la puissance de l’effet millésime sur nos vins. » nous est-il confié quant à la conduite du domaine.
Le vin « Les Terrasses du Château » 2019
C’est un 100% gamay, issu des vignes des terroirs suivants :
– « La Rochelle », grand terroir de Moulin-à-vent situé dans le couloir des vents ;
– « La Roche », terroir riche en oxydes de fer ;
– « Les Thorins », terroir exposé plein sud ;
– « Les caves », très vieilles vines de 70 ans ou +, sous-sols peu profonds.
La densité de plantation est de 10 000 pieds/ha et l’âge des vignes de 40 ans.
Les sols sont granitiques (gorrhe) et sous-sols riches en manganèse et en oxydes métalliques. Les vents puissants qui soufflent sur l’appellation ont un impact déterminant sur l’état sanitaire du vignoble, la maturation et la concentration des raisins (redondance assumée).
2019 fut une très bonne année très ensoleillée. Le gel (dans la nuit du 3 au 4 avril) et les fortes chaleurs de l’été ont induit un rendement faible (25 hl/ha)..
La vendange est manuelle, la pré-fermentation se fait à froid et la durée d’extraction est de 3 semaines.
Le vin est élevé en cuve inox pendant 17 mois.
Il titre 13°.
Ma dégustation
Sa robe est rouge rubis tirant sur le violacé prune.
Le nez est expressif, révélant des arômes de cerise noire et d’épices (poivre) avec une touche d’humus (sous-bois et champignons).
En bouche, il est très riche en arômes (fruits rouges et noirs) et déjà complexe malgré son jeune âge. Il a une très belle structure, de la texture et une acidité qui devrait inciter à le laisser vieillir. Trop tard !
C’est un vin fait pour accompagner de belles pièces de viande rouge et même certains gibiers dans quelques années.
À prix Foire aux Vins, il ne faut pas hésiter.

Prix : en vente au domaine mais aussi à 14 € pendant les Foires aux Vins d’automne chez Monoprix (où il restera présent par la suite).
Château-du-Moulin-à-Vent
4, rue des Thorins – Le Moulin-à-Vent
71570 Romanche-Thorins
Tél. 03 85 35 50 68www.chateaudumoulinavent.com