Une omelette de lundi de Pâques pour confinement

Depuis le XIe siècle, les réjouissances pascales se déroulent pendant toute la semaine qui suit le Vendredi Saint. Cette semaine porte le nom d’ « octave de Pâques » et à certaines époques, elle était entièrement fériée. Mais depuis le concordat en France, seul le lundi de Pâques l’est resté.
Symbole du renouveau par excellence, l’œuf était autrefois un aliment interdit par l’Église pendant le Carême alors que c’est précisément la période où les poules pondent le plus.
C’est pourquoi, dès le dimanche de Pâques — et plus souvent encore le lundi de Pâques — il était de tradition, notamment dans le Sud de la France, de faire des omelettes géantes que l’on garnissait avec des produits de saison (asperges sauvages, petits artichauts) et des cochonnailles maison (lardons ou ventrèche, boutifarre [boudin], saucisse sèche). Raison pour laquelle, aussi, on faisait une orgie de pâtisseries aux œufs.
Cette tradition est toujours pérenne en Haute-Garonne, en Béarn et en Catalogne. On l’appelle parfois « pâquette ».
La quête des œufs est généralement faite par les enfants qui les collectent le samedi de Pâques dans de grands paniers. Et dans beaucoup de villages, les œufs récoltés sont mis en commun pour la confection d’une omelette géante dégustée par tout le village !

Une tradition bien sympathique !
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La recette
Pour 1 personne
Préparation : 5 min
Cuisson : 5 à 7 min
2 oignons nouveaux
2 beaux œufs (ou 3)
1 noix de beurre ou un peu d’huile + 1 noisette de beurre
sel fin, poivre du moulin

Épluchez les oignons, ciselez-les finement. Ciselez également les queues et réservez-les.

Faites chauffer la noix de beurre dans une poêle (ou un peu d’huile) sur feu entre doux et moyen et faites-y fondre les oignons ciselés sans les queues jusqu’à ce qu’ils soient tendres, sans les laisser colorer.

Pendant ce temps, battez les œufs en omelette avec sel et poivre. Personnellement, je ne mets pas de sel.

Quand les oignons sont fondus, versez les œufs dans la poêle et démarrez la cuisson.


Parsemez aussitôt avec les queues d’oignons en réserve.

Faites saisir l’omelette en la gardant moelleuse, voire baveuse.

Ajoutez une noisette de beurre au milieu.

Éteignez la source de chaleur, pliez l’omelette en chausson, attendez quelques secondes et, à l’aide d’une spatule métallique, faites glisser l’omelette sur une assiette chaude sans verser le jus de cuisson.

Bon, a priori, c’est une recette que tout le monde sait faire mais c’est parce que ça me donne un bon prétexte pour vous rappeler la tradition de l’omelette du lundi de Pâques.
Et puis, jaune et vert, ce sont les couleurs du printemps !