Tout ce qui est doré n’est pas d’or !
Reçu ce matin au courrier une invitation-presse dans une enveloppe dorée !
Sûrement l’illusion — un rien manipulatrice — pour l’expéditeur d’avoir envoyé quelque chose de précieux, de très chic, et de donner ainsi au destinataire une impression de luxe.
Quand ça vient d’une grand-mère qui envoie une lettre à sa petite fille pour Noël — ou l’inverse — c’est touchant ! On comprend bien l’intention de sacraliser l’échange.
Mais quand il s’agit d’une invitation ou d’un dossier de presse envoyé à des journalistes, là, ça devient beaucoup plus ambigu, surtout dans le domaine de la gastronomie et du vin.
Car l’intention affichée est très clairement d’envoyer un message subliminal… dès fois que le journaliste serait déficient mental et pas capable de décrypter tout seul le contenu de l’enveloppe.
Remarquez, pour être complètement objective, ces repères grossiers sont parfois prescripteurs pour certains journalistes « presse-scripteurs » qui travaillent aux ciseaux. Vous voyez, je pratique aussi la charité bien ordonnée…
Bon, quand il s’agit de champagne, admettons ! Le raccourci est un peu primaire mais l’équation efficace.
Mais quand ça concerne tout et n’importe quoi, n’est-ce pas factice et du plus parfait mauvais goût ?
Pub et marketing doivent-ils forcément passer par ces codes racoleurs ? Ce qui est juste vulgaire et tape-à-l’œil, très nouveau riche, et pour tout dire, très beauf !
Démarche — ou plutôt démarchage — qui résume hélas assez bien une philosophie très actuelle : tout dans l’emballage !
Un emballage qui finit de toute façon à la poubelle, parfois même avec son contenu…
D’ailleurs, n’est-il pas amusant de constater que les mots « dorure » et « ordure » sont des anagrammes ?
Moi, ces petites fantaisies sémantiques, ça me réjouit !
Quant au vrai luxe, la sobriété et la discrétion ne feraient-elles pas mieux l’affaire que cet étalage ostentatoire qui donne la primeur à l’esbroufe aux dépens des qualités intrinsèques du produit à mettre en valeur, en exergue.
Bref, comme en toutes choses, ne serait-il pas plus noble de privilégier l’être plutôt que le paraître ?
Dites donc, cette petite réflexion… vous ne trouvez pas que ça ferait un sujet « en or » pour le bac de français ?
Blandine Vié
19 mars 2014 @ 7 h 15 min
Brillant !
19 mars 2014 @ 8 h 44 min
Le jour ou je ferai un dîner presse, j’utiliserai un papier recyclable, bio, discret.
Message reçu.
Sur le fond, je suis d’accord pour que le contenu soit toujours plus intéressant que le contenant qui doit simplement ne pas empêcher de découvrir le premier.
19 mars 2014 @ 9 h 50 min
Des journalistes qui travaillent aux ciseaux, ça existe donc, on nous aurait menti!!!! 🙂
20 mars 2014 @ 2 h 25 min
Continue blandine tu es dans le vrais
Pilou
restons lecteur du courage des autres
20 mars 2014 @ 22 h 10 min
Je regoûterai un jour vos vins superbes, Philippe, même sans bristol apporté par un messager ganté de blanc…! L’occasion fera un larron heureux !
21 mars 2014 @ 8 h 25 min
Sauf qu’aujourd’hui, cette expression est devenue désuète.
On ne dit plus « travailler aux ciseaux » mais » faire du copier-coller » !
😉
21 mars 2014 @ 8 h 26 min
Et moi, j’espère les découvrir !