Un sushi homard-banane, ça vous tente ?
Joël Robuchon l’a fait !
Je ne suis jamais allée au Japon et je n’ai pas une grande culture japonaise, même en ce qui concerne la cuisine.
Néanmoins, il est de notoriété publique que les sushis « français » (plus fortement inspirés des sushis américains que des asiatiques) ne ressemblent en rien aux authentiques sushis japonais qui font la part belle au poisson cru et non au riz qui n’est qu’un support.
Pour résumer, les sushis japonais sont sobres et épurés, la plupart du temps faits à la minute, alors que les sushis français sont le plus souvent des bouchées de riz fourre-tout préparées à l’avance !
Et que je t’y colle de l’avocat, du fromage, du poulet (voire du poulet pané ou même de la salade Caesar), du surimi, des œufs de poisson, des oignons frais ou frits, des légumes en tout genre (concombre, poivron, carotte, cœur de laitue), des crevettes panées ou frites en tempura, des fruits (mangue), des sauces (mayonnaise, sauce caesar), des piments, des pignons, etc. etc.
Parmi les plus improbables — sinon hérétiques — on trouve même des sushis au foie gras, aux fleurs, à l’huile aromatisée à la truffe blanche ! J’en passe et en plus, nous ne sommes pas au bout de nos surprises !
C’est ce qui s’appelle de la cuisine ludique qui se décline à la va-comme-je-te-pousse !
Bon ! N’épiloguons pas !
Le marché du sushi est un marché juteux car il assure et rassure à la fois ! D’un côté, il assure un bénéfice confortable aux établissements spécialisés puisque la matière première n’y intervient qu’en quantité infime, et de l’autre, il rassure le client — et surtout la cliente — qui trouve cela convivial tout en ne redoutant aucun désagrément pour sa ligne. C’est aussi pratique et rapide à consommer, sur place ou à emporter. Efficace au déjeuner quand on travaille dans un bureau, épatant au dîner quand on est jeune, urbain et qu’on n’aime pas rester très longtemps à table parce qu’on bouge. Une cible comme une autre. Mais une cible exponentielle.
Du coup, on comprend bien l’enjeu économique. Et l’intérêt d’une chaîne comme Sushi Shop à drainer encore plus de clientèle en collaborant avec des chefs renommés pour renouveler leur gamme et doper leurs ventes.
Ce fut d’abord le cas de Thierry Mark l’an dernier, puis maintenant celui de Joël Robuchon qui a créé 7 recettes dont 5 de sushis pour une box spéciale Robuchon.
Des recettes originales invitant des ingrédients atypiques pour des suhis, comme la banane, le kiwi, le homard, les chips de vitelotte. Dans le registre chic et bobo, donc !
Voilà ceux qui composent la box :
• Hawaïan roll : 7,90 € les 6 pièces
crevette, basilic, avocat, saumon, kiwi, sauce yuzu mangue
• Crispy lobster roll : 9,90 € les 6 pièces
homard, banane, concombre, sauce yuzu mangue, feuille de soja
• Spicy ebi roll : 7,90 € les 6 pièces
crevette tempura, thon épicé, concombre, chips vitelotte, sauce yuzu, kosho
• Sushi Saint-Jacques snackée : 3,50 € pièce
Saint-Jacques snackée, sauce saikyo miso
Hors box, Robuchon a aussi créé les recettes suivantes :
• Cut n’ roll : 5,90 € les 6 pièces
surimi, avocat, carotte, concombre, feuille de concombre
• Tartare de saumon new style : 14,90 €
saumon finement haché, câpres, persil, oignon, sauce Robuchon : 180 g
• Salade de concombre épicée : 3,50 €
concombres, piment de cayenne : 180 g
Alors deux choses !
Premièrement, il y a un petit décalage visuel entre les visuels présentés sur la carte et la réalité. Mais on imagine bien que la séance photo est faite pour mettre le produit en valeur.
Malgré tout, en bouche, si on ne le sait pas, c’est sûr, on ne devine pas que Robuchon est derrière ! Et sur ce plan-là, c’est franchement décevant. Passable pour des sushis « ordinaires », mais très moyen pour des sushis griffés Robuchon !
Quant à l’association homard-banane, elle est tout de même un peu saugrenue ! Et puis, c’est vraiment pour dire qu’il y a du homard parce qu’au niveau du grammage, une queue de homard (250 g environ) doit suffire pour préparer une quarantaine de sushis !
Deuxièmement, on peut se poser la question de savoir pourquoi Joël Robuchon, le chef le plus étoilé au monde (28 étoiles) s’est lancé dans une pareille aventure si ce n’est bien sûr pour le chèque à la clé.
Mais si ça grossit son compte en banque, est-ce que ça grandit vraiment son image ?
Parce que moi, sachant qu’il a plusieurs établissements en Asie dont un à Tokyo, et qu’il connaît donc parfaitement la cuisine japonaise, je me suis justement dit : « chouette, si c’est Robuchon qui crée des sushis, ils vont enfin avoir « la gueule » des vrais japonais et ça va leur donner de vraies lettres de noblesse ! Bah non…
Vous l’aurez compris, ces sushis signés Joël Robuchon NE SONT NIPPONS NI MAUVAIS !
Eh oui ! j’ai osé !
(Mais heureusement, vous avez échappé à « j’ai un vrai sushi avec cette box » et à « japoniaiseries que tout ça » !)
C’est juste sans réel intérêt… sinon bien sûr celui du partenariat financier entre Sushi Shop et Joël Robuchon !
Mais bon, Joël, je t’aime quand même !
Blandine Vié
La box de sushis Joël Robuchon pour Sushi Shop
20 pièces :
6 California hawaïan roll
6 Spring roll crispy lobster
6 California spicy ebi roll
2 sushis Saint-Jacques snackées
Prix : 29,90 €
Liste complète des boutiques sur www.sushishop.eu
sarorene
10 février 2014 @ 8 h 33 min
Le problème est bien la on ne sait jamais très bien ce que l’on mange et puis des prix surfaits
dalichoux
10 février 2014 @ 17 h 16 min
bof bof