Les Grandes Marches, place de la Bastille Paris 12e
Cette fois, c’est un journaliste belge de passage à Paris qui me rejoint pour dîner, la semaine précédant le confinement. Donc, là encore, petit décalage entre notre repas et ma chronique, circonstances obligent.
Je suis installée dans la salle du bas contre la grande baie vitrée qui donne directement sur la place, avec vue privilégiée sur le génie de la Liberté, allégorie masculine — choix rare pour symboliser la liberté — qui, ailes déployées, trône au sommet de la colonne de Juillet, flambeau en main, sans jamais prendre son envol. Ce soir-là en tout cas, où la nuit était très noire, il illuminait le ciel de ses dorures, figé mais bienveillant.
Mon compère étant arrivé, on nous propose un apéritif et, bien que journalisté spécialisé dans le vin, il préfère une bière, belgitude oblige. Je le suis confraternellement et nous mettons ce temps à profit pour explorer la carte et faire notre choix.
En ce qui concerne l’entrée, de mon côté c’est vite fait car j’ai tellement aimé les « huîtres de pleine mer n° 3 de David Hervé » dégustées la veille au Wepler — Les Grandes Marches font partie du même groupe — que c’est rebelote (21,90 € les 6). Je les accompagne d’un verre de sancerre domaine Hubert Brochard 2018 (8,20 € le verre). J’eus préféré un muscadet Sèvre et Maine sur lie Grand Or 2018 du domaine Guilbaud Frères, épatant sur des huîtres, mais l’offre ne se fait pas au verre. Mon vis-à-vis détestant les huîtres, il choisit quant à lui plus classiquement un « Foie gras de canard français au naturel, chutney de fruits secs » (20 €). Je reviendrai sur le vin qu’il a choisi plus tard.
Au passage, petite scène cocasse, notre serveur, tout en amabilité, dresse le couvert en m’apportant d’abord une pince à escargots pour déguster mes huîtres. Petite distraction vite réparée dans la bonne humeur.
En plat de résistance, comme on dit, j’ai opté pour un « Suprême de poulet fermier, sauce aux morilles » (17,50 €) et mon confrère pour « Le classique tartare de bœuf, viande de bœuf maigre hachée à la commande » (18,50 €), choix que j’ai trouvé insolite pour quelqu’un qui vit au pays du filet américain (nom du tartare de bœuf en Belgique). Plus insolite encore, se prévalant de sa spécialité professionnelle, il a d’autorité choisi un Crozes-Hermitage Maison Juliette Amat 2018 (38 €), certes accordé à son tartare mais moins à ma volaille. Toujours curieuse des comportements humains (voire amusée), j’ai laissé faire, le vin se laissant de toute façon bien boire. Mais…
Mon suprême était excellent et surtout, il s’agissait bien d’un vrai suprême (avec un petit bout d’os comme je vous l’explique dans l’article joint) et non d’un filet de poitrine abusivement rebaptisé suprême. La sauce et la purée étaient d’un classicisme de bon aloi.
Tartare bien assaisonné, escorté comme il se doit de ses frites, croustilllantes à souhait.
L’heure du dessert a sonné et c’est évidemment pour moi « Baba gourmand Chantilly arrosé de rhum ambré Saint-James® » (11 €) et pour mon commensal un « Sablé aux pommes caramélisées, crème fouettée (8,50 €), deux desserts tout ce qu’il y a de plus correct.
Bon ressenti donc pour cette brasserie traditionnelle mitoyenne de l’Opéra Bastille, proximité qui doit générer une clientèle d’avant et d’après spectacle. L’espace est grand et il est vrai qu’on s’y sent un peu seul hors de ces créneaux d’affluence, la fréquentation d’une brasserie où l’on se bouscule faisant aussi partie de ses charmes.
Une petite observation de dernière minute : mes photos ont toutes un petit voile jaunâtre dû à l’éclairage des luminaires le long de la baie vitrée.
Invitation d’un attaché de presse.
(Mais j’y étais déjà allée en cliente lambda avec un ressenti identique si ce n’est un « Poulpe à la basquaise » très bien réalisé mais que j’avais trouvé un peu chiche en poulpe).
Les Grandes Marches
6, place de la Bastille, 75012 Paris
Tél. 01 43 42 90 32
www.grandes-marches.com
Ouvert 7 jours sur 7 de 8 h à 00 h
Blandine Vié
Et comme promis :