« Le si doux plaisir d’être à table »
« Le beau repas est comme un poème, comme une symphonie, avec ce complément — qui n’est pas une différence, — que ceux qui y participent peuvent en accroître le charme, sinon la valeur intrinsèque. Il y a le décor de la salle à manger et de la table, il y a les mets, leur présentation, leur disposition, leur gradation, leur accord avec les vins, le choix judicieux de ceux-ci, le café, les liqueurs et les havanes, mais il y a encore les gens avec qui l’on mange et l’on boit pour mettre le couronnement à ce que Saint Fortunat, l’ami de sainte Radegonde, reine de France, appelait « le si doux plaisir d’être à table » et que Brillat-Savarin a exprimé dans le plus beau de ses aphorismes : « Recevoir des amis, c’est se charger de leur bonheur pendant le temps qu’ils sont sous votre toit. »
Lu dans « L’Amphitryon d’aujourd’hui », de Maurice des Ombiaux, 1936
Morceau choisi par Blandine Vié