Le rosé, c’est gouleyant !
(Finalement, je me demande si j’aime vraiment le rosé !)
Ça commence dès que les vins ont fait leurs Pâques ! Les rosés font leur show et s’invitent à la maison. Par le biais d’attaché(e)s de presse qui nous « abreuvent » de communiqués. Certain(e)s nous envoient même des bouteilles. Pas forcément celles qu’on voudrait recevoir. Il nous arrive aussi d’en demander quand un vin nous intrigue ou, plus souvent encore, sous la pression d’un(e) communicante(e) qui nous en vante les mérites avec insistance.
C’est alors que la litanie des coups de téléphone commence ! Qui confine parfois au harcèlement !
— « Alors ? Vous avez goûté le vin que je vous ai envoyé ? »
— « Bah non, je l’ai reçu hier ! »
Rebelote quelques jours plus tard :
— « Bon, et maintenant, vous l’avez goûté mon vin ? Vous l’avez aimé ? Vous en parlez quand ? »
— « Non ! Comme je vous l’ai déjà expliqué, j’attends d’autres bouteilles et je procéderai à des séances de dégustations globales. Plus tard. Je n’en parlerai de toute façon pas avant l’été. »
Le problème (pour moi), c’est que ma philosophie du vin va à l’encontre de ces dégustations stakhanovistes. Un vin, ça se boit pour le plaisir — à la rigueur pour la soif — sans précipitation, souvent même avec préméditation pour bien l’accompagner, à l’apéritif ou à table. Idéalement, fantasmatiquement, un rosé j’ai envie de le boire dans un jardin sous une tonnelle.
Le pire, c’est qu’il y a de tout dans ces bouteilles : de la cavalerie, des vins techniques, des vins racoleurs, du tout venant, du qui vous lève le cœur, du bien décevant souvent et, de temps en temps une jolie bouteille, une très jolie bouteille qu’on aurait tellement apprécié boire dans d’autres circonstances.
Le pensum, c’est aussi d’avoir à dire : « Bah non, désolée, ce vin ne m’a pas plu, je n’en parlerai pas ! » Car alors, rien ne sert de justifier sa réponse, on est tout de suite inscrit sur liste noire.
Tout ça pour dire que cette année, je vous présenterai quelques rosés en vrac… épicétou ! Fatalement, je ne pourrai pas vous parler des rosés que je n’ai pas goûtés et parmi lesquels se trouvent certainement quelques pépites.
Mais promis, juré, craché, de même que nous n’avons plus envie de traiter les Foires aux Vins, en 2016, je ne vous parlerai pas non plus de rosés, en tout cas pas des rosés de l’été qui nous empêchent de boire de bons vins rouges et de bons vins blancs !
Aïe ! Qu’est-ce que je viens de dire là !
Blandine Vié
PS : Mais je vous parlerai tout de même des 2014 la semaine prochaine !