LANGUEDOC STORY
Dans le Languedoc, du côté de La Clape, vers Fleury d’Aude, anciennement Pérignan, vous voyez à peu près…? Sur l’ancien delta de l’Aude, on trouve (si on cherche bien évidemment) des sédiments argilo-calcaires et des alluvions salins et limoneux couramment nommés « Terres salées ».
Au château Bouïsset, on fait un formidable vin blanc, 100% bourboulenc. Les raisins sont récoltés à maturité maximum, le pressurage est très doux, les macérations se font sur bourbes en cuves, fermentation et élevage en barriques neuves, sans sulfites. Voilà pour les techniciens, les amateurs éclairés, les experts. Arrivés à ce point de la lecture, ils ont déjà fait leurs choix de goûter ce vin ou de le fuir : de la barrique neuve comme à Bordeaux, pouah ! Et bien, à condition d’attendre que les tanins du bois se dissipent et que le gras s’équilibre avec la belle acidité juvénile, les autres, tous les autres, les ceusses qui adorent les vins opulents, ces vins qui occupent bien la bouche des mangeurs de beaux poissons en sauce, de crustacés à l’américaine, de loups au fenouil… seront heu-reux! Pas de complexes à avoir : pour 13 €, vous avez accès à un vin riche pour les riches, à une bouteille « qui a tout d’une grande » comme disait une pub pour la Clio ! Si vous commandez et n’aimez pas ce vin, tant pis pour vous, remettez-vous au sirop d’orgeat et au jambon dégraissé sans couenne ! Ce n’est pas grave: il ne s’en produit que 6000 bouteilles par an ! Certains s’en contenteront !
Même motif, même punition en rouge avec un formidable 100% merlot. Vendangés et triés à la main, les raisins sont pigés pendant 35 jours environ. Fermentation malolactique en barriques puis élevage sur lies totales jusqu’au printemps et mises en barriques neuves pour 7 à 8 mois. A l’arrivée des courses, vous avez un vin d’une magnifique souplesse, à boire tout de suite sur son fruité frais ou plus tard en accompagnement d’une belle viande rouge, de celles qu’on achète chez un boucher (suivez mon regard…) pour le repas du dimanche avec cette bouteille de « Terres salées » à 15 €.
Tout ça, c’est du charnu pour les charnus. Je ne connais pas Claudine mais le Christophe Barbier que j’ai rencontré me semble taillé dans le massif ou en tout cas nourri aux bonnes choses. Je n’ajouterai pas un mot de plus sur son poids mais, au rugby, il a dû souvent mettre la tête là où je n’aurais jamais osé mettre mes pieds…!!! Mais il sait aussi produire des vins sinon fluets du moins plus accessibles aux premières communiantes, pour autant qu’elles n’aient pas peur des garçons qui ont du poil aux pattes!
« Les Cabanes » à 4,50 € et « Les Bécassines » à 6,50 € vous en donnent également pour votre argent.
Et les Corbières, me direz vous ?
Bientôt, vous répondrai-je, avec malice !
PdM