La vraie histoire de Saint-Valentin

Les Lupercales — du latin lupus, loup — étaient l’une des fêtes préférées des Romains. Elles avaient lieu le 15 février en l’honneur de Faunus Lupercus, dieu des troupeaux et des bergers. Après avoir immolé un bouc, les luperques (une confrérie de prêtres) faisaient nus le tour du mont Palatin, et frappaient les femmes avec des lanières découpées dans la peau de l’animal sacrifié, afin de les rendre fécondes. Les jeunes gens quant à eux, toujours en hommage au dieu Faunus Lupercus, tiraient au sort le nom des jeunes filles (recueillis dans une boîte). Les couples ainsi formés devenaient partenaires de jeux (y compris sexuels) pour un an.


Dédiée aux amoureux, la Saint-Valentin (14 février) a été instituée par l’Église pour christianiser le rite de fertilité païen rendu à Lupercus lors des Lupercales. En 496, le pape Gélasius décida d’interdire les festivités dédiées à Faunus Lupercus, mais elles étaient très populaires. L’Église choisit alors de remplacer le dieu romain par un saint dont l’histoire convenait à son attribut de protecteur des amoureux : Saint-Valentin. Vers 269 de notre ère, le jeune Valentin, évêque de Terni, s’était opposé à un édit de l’empereur Claude II qui interdisait le mariage. L’empereur, ayant besoin de soldats, considérait en effet que les hommes mariés ne faisaient pas de bons guerriers. Valentin n’en continua pas moins à donner la bénédiction du mariage en secret aux jeunes couples. Claude le fit décapiter le 24 février 270. Peu avant son exécution, le prêtre emprisonné tomba amoureux de la fille de son geôlier qui était aveugle. Grâce à sa foi, il lui rendit la vue. Et l’on dit qu’avant de mourir, il lui laissa un mot d’adieu : « De ton Valentin ».

Les noms des jeunes filles qu’on tirait au sort furent remplacés par des noms de saints : femmes et hommes devaient s’engager, pour un an, à imiter la vie du saint que le hasard leur avait attribué.
Comme la mi-février était également l’époque où les jeunes Romains faisaient la cour à leurs bien-aimées, on imposa la tradition d’envoyer des cartes de vœux — qui furent baptisées cartes de la Saint-Valentin — le 14 février à ces dernières (pour qu’elles les reçoivent le 15 ?).
Au XVIe siècle, saint François de Sales (évêque de Genève), tenta en vain de supprimer ce rite et de réintroduire le tirage au sort des saints. Vers la même époque, les cartes de la Saint-Valentin se mirent à figurer Cupidon, fils de la déesse de l’amour Vénus, qui blesse les cœurs avec ses flèches.
Enfin, il faut savoir également qu’à la mi-février, les Grecs fêtaient la déesse Héra, protectrice du mariage et des femmes.
(D’après plusieurs sources, notamment Le Livre des superstitions, mythes, croyances et légendes, Éloïse Mozzani, collection Bouquins, éditions Robert Laffont).
Ajoutons encore que le loup est l’incarnation du diable et que, de tous les animaux, c’est celui dont il préférait prendre l’apparence, notamment pour présider le sabbat.
Or, le 15 est la lame qui représente le diable dans le jeu du tarot divinatoire.

Et le 15 février est aussi le jour de la Saint Faust. Faust, dont on sait qu’il a vendu son âme au diable contre la jeunesse éternelle.
La Saint-Valentin n’est donc pas si romantique qu’il y paraît.
Quant à la louve, elle symbolise la débauche et le dévergondage, au point d’avoir donné naissance au mot lupanar.
Saint-Valentin est le saint patron des amoureux mais aussi de la jeunesse, des voyageurs et des apiculteurs.