La fête des grands-mères : Et pépé alors ?
Il paraît qu’aujourd’hui, c’est la fête des grands-mères ! Encore une invention commerciale puisqu’elle a été créée en 1987 par une marque de café, le café Grand’Mère (groupe Kraft Jacobs Suchard) pour se faire de la pub l’air de pas y toucher.
Mais Diou biban, je m’insurge !
Et Pépé alors ?
Il n’a pas droit à son p’tit café ?
Non ?
C’est pas bon pour son p’tit cœur, c’est ça ?
Bah mon pépère, personne n’a eu envie de te souhaiter ta fête à toi ?
Les p’tites laines Damart (ça se fait encore les ceintures de flanelle ?), les pantoufles charentaises, les lunettes de presbyte ? Mais non, j’ l’ai pas dit ! Encore que… tiens ! Et pourquoi pas Viagra ?
Oui… Viagra ! Franchement, la fête des grands-pères sponsorisée par la p’tite pilule bleue, ça aurait de la gueule, non ?
Bon, d’abord, les grands-mères, faut pas croire, c’est plus c’que c’était !
Avant, ça vous invitait le dimanche à venir manger du gigot-flageolets et un dessert bien nommé… de grand-mère ! Après le déjeuner, ça sirotait un p’tit verre de Marie-Brizard ou une liqueur du temps passé. Ça se rencognait devant la cheminée et ça vous tricotait une belle écharpe pleine de couleurs ou un bonnet à pompon pour votre prochain anniversaire (si vous étiez gâté, vous aviez droit au doublé). Ou bien ça passait ses soirées d’hiver à faire des napperons au crochet. L’été, ça faisait des confitures, des pâtes de fruits et des cerises à l’eau-de-vie. Ça vous initiait à la pâtisserie et au jardinage si elle habitait la campagne. Ça grignotait une madeleine ou un sablé à l’heure du thé (plutôt qu’à celle du café d’ailleurs…). Et si vous dormiez chez elle, ça vous préparait une bonne tisane avant d’aller au lit !
Mais aujourd’hui ? Vous les avez vues les grands-mères ? Le matin elles ont font du fitness : séances de Pilates, d’aquagym et de cardo training ! Tu pourrais presque leur demander de faire du vélo à quatre pattes sur un tonneau, y en a qui sauraient ! L’après-midi, elles sortent avec des copines, et le dimanche, au lieu de vous mijoter des p’tits plats, elles vous emmènent bruncher au dernier endroit à la mode. Et encore, je ne vous parle pas de celles qui jouent les cougars sur Facebook ! Inouï, non ?
Normal me direz-vous ! 48% des grands-mères déclarent l’avoir été à moins de 50 ans (selon une enquête IPSOS réalisée en octobre 2008).
Bon, mais toi, Papé ?
Tu es forcément plus vieux puisque t’as voulu la choisir plus jeune que toi celle qui allait devenir la mère-grand de tes petits-enfants ! Surtout si c’est pas ta première épouse ! Allez, de combien ? Dix ans ? Quinze ans ? Vingt ans ?
Eh oui, c’est bien les jeunettes, mais il arrive un âge où c’est pas un café qui va te doper la zigounette ! Non, non ! Faut du raide si je peux m’exprimer ainsi… Alors oui, Viagra, à mon avis, z’ont raté l’coche ! À moins que j’aille leur vendre l’idée ?
Quant à la fête des grands-mères, tant qu’à faire, vu que les femmes vivent en moyenne 6,6 ans de plus que les hommes (femmes : 84,4 ans et hommes : 77,8 ans), c’est pas une marque de café qui aurait dû inventer la fête des grands-mères mais un champagne… Veuve quelque chose !
Bon, faut quand même pas pousser mémé dans les orties !
Y a encore des couples où les p’tits vieux courent pas le guilledou et aiment toujours leurs p’tites vieilles !
À ceux-là je dédie avec tendresse une recette de circonstance !
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Pain perdu de vieux croûtons
Préparation : 5 min
Cuisson : 5 min
Pour 2 personnes :
• 4 tranches de bon pain de campagne rassis avec de la croûte (pain long de préférence)
• 20 cl de lait entier
• 2 beaux œufs
• 4 cuillerées à soupe de sucre en poudre
• 50 g de beurre
Versez le lait dans un plat creux. Battez les œufs en omelette dans une jatte. Étalez le sucre en poudre sur une assiette plate.
Faites fondre doucement le beurre dans une grande poêle (au besoin prenez-en deux et partagez).Pendant qu’il fond, passez successivement les tranches de pain dans le lait, les œufs battus et le sucre en poudre.
Disposez-les dans la poêle sans les faire se chevaucher et faites-les cuire jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées sur leurs deux faces, en les retournant délicatement. Retirez-les à l’écumoire.
Pour servir, dressez les tranches de pain perdu deux par deux sur des assiettes chaudes.
Un peu de bla-bla
– Une version plus simple consiste à battre le lait, les œufs et le sucre ensemble dans un plat creux. Mais avec cette formule, le pain s’imbibe moins et le pain perdu risque donc d’être moins moelleux.
– Tout le secret réside dans le fait qu’il faut que les tranches de pain soient bien imbibées de lait, mais pas au point qu’elles se délitent.
– On peut aussi parfumer le lait avec un peu de cognac ou de rhum.
– Procédez au dernier moment pour préparer le pain perdu, mais ne laissez surtout pas roussir le beurre dans la poêle pendant ce temps-là.
– Selon la saison, on peut agrémenter le pain perdu de petits fruits rouges mélangés et légèrement poêlés ou tout simplement de confiture (d’abricots notamment). On peut aussi les parsemer d’amandes effilées légèrement grillées.
– Si Pépé n’a plus de dents, vous pouvez remplacer le pain par du pain brioché ou de la brioche.