La cave des Coteaux de la Vézère à Allassac en Corrèze : hommage à Jacques Puisais
Chers lecteurs, j’espère que vous ne m’en voudrez pas de décaler d’une journée le planning que je vous ai donné hier. Je souhaitais vous parler de cette cave la semaine prochaine mais l’actualité nous joue parfois des tours de cochon. Parce que dimanche, jour de la Saint-Nicolas, patron des marchands de vins et des tonneliers, Jacques Puisais, le grand Jacques Puisais, est mort à l’âge vénérable de 93 ans. Or Jacques Puisais, biologiste, œnologue, auteur de nombreux ouvrages sur le vin et philosophe du goût (on le surnommait d’ailleurs « le pape du goût »), homme qui a tant fait pour le vin et les accords du vin avec la gastronomie, était non seulement consultant pour la cave des coteaux de la Vézère, mais c’est la seule cave où chaque année encore, il venait lui-même faire ses assemblages.
Sur Greta Garbure, nous tenons d’autant plus à lui rendre cet hommage que lors de notre création il y a 8 ans, déjà admiratifs et reconnaissants, nous avions mis l’une de ses phrases-clés en exergue :
C’est donc avec beaucoup de tristesse et d’émotion que nous saluons sa mémoire et que nous trouvons opportun de lui rendre hommage en parlant de cette cave qu’il aimait tant.
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La cave des coteaux de la Vézère
Historiquement
« La Corrèze a toujours été une terre de vignobles. Au Moyen-Âge, les domaines du bassin de Brive, tenus par les ordres monastiques, font déjà de grands crus recherchés. Le XIXe siècle marque l’âge d’or du vignoble corrézien jusqu’au phylloxéra, mais la culture de la vigne était ancrée dans le paysage et le bâti du Pays de Brive. » nous a expliqué René Maury, Président de la cave, lors de notre visite. « Progressivement, la culture de la vigne a alors été abandonnée. Mais la tradition viticole y est fortement ancrée, d’autant que les sols en terrasses avec de fortes pentes ne pouvaient être reconvertis pour d’autres cultures. C’est ainsi qu’en 2002, un ambitieux projet de relance de la viticulture a vu le jour sur la zone de collines de schistes au nord du Pays de Brive. » poursuit-il.
Le terroir
Il s’agit d’un terroir de schistes réputé depuis des siècles pour ses carrières d’ardoise (voir notre article du 22 novembre dernier sur les Pans de Travassac). Et la cave a été la première à y avoir implanté du chenin, un cépage blanc typique du Val-de-Loire qui s’y est merveilleusement plu. Mais bien sûr, il y a aussi des rouges et des rosés.
Sachez que ce nouveau vignoble compte aujourd’hui 22 ha désormais totalement cultivés en bio. La viticulure y est raisonnée et essentiellement manuelle, soucieuse de préserver l’environnement et de développer l’œnotourisme.
Les vins
Sans les passer tous en revue, rappelons donc que c’est grâce aux conseils avisés de Jacques Puisais que la cave a produit jusqu’ici annuellement 90 000 bouteilles de coteaux de la Vézère (production 2016) : blancs secs (chenin), 1/2 sec tendre (chenin ou chardonnay, sauvignon), moelleux et liquoreux Orbaciac (chenin), rouges non boisés (merlot et cabernet franc) et un gris rosé.
Et en 2017, l’INAO a accordé l’AOC-AOP Corrèze à la gamme des vins « Les Périères ».
La gamme Les Périères
En langue d’Oc, donc en patois limousin, les périères désignent les amas de pierres, les carrières. C’est une manière d’ancrer cette gamme « premium » dans le terroir de schiste ardoisier des collines d’Allassac, Donzenac, Voutezac, Travassac.
La cabane des vignes qui illustre ce nom est un marqueur patrimonial car elles sont nombreuses (plus de 300 recensées) sur ce territoire.
Les vins sont des vins de mono-cépages issus de parcelles choisies.
La gamme Gamade
Gamade est le nom de la fauvette à tête noire qui figure sur le blason de la ville de Donzenac. Posé sur un sarment de vigne, elle est le symbole des collines verdoyantes de l’appellation. Quant à ses couleurs noir et blanc, elles se veulent résolument gaillardes au pays du rugby.
Mon coup de cœur
Pour avoir dégusté une bonne partie de ces vins sur place — que j’ai tous appréciés pour des moments de convivialité différents —, mon coup de cœur est allé au muscat sec Gamade 2018 que j’ai trouvé fruité et subtil, idéalement parfait pour moi pour accompagner le foie gras — car n’ajoutant pas du sucre au gras —, préférant la dégustation des vins moelleux ou liquoreux pour elle-même. J’en ai d’ailleurs rapporté en prévsion des fêtes.
Adieu Jacques Puisais
Belle et sympathique cave donc que celle des coteaux de la Vézère à Saillant. Jacques Puisais aimait y venir tous les ans. Ce qui dit assez son humilité alors qu’il changé la donne en matière de dégustaion des vins. Salut l’artiste !
Cave des Coteaux de la Vézère
La Jugie, lieu-dit Le Saillant 19240 Allassac
Tél. 05 55 25 24 60
Dégustation et vente directe à la cave.
Accueil du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 18h
Le samedi de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h.
Courriel : info@coteaux-vezere.fr
Site : www.coteaux-vezere.fr
www.Brive-tourisme.com