Irouléguy
Cette petite appellation est grande !

Toutes les plaisanteries faites sur les vins d’Irouléguy ont tendance à me mettre les nerfs en pelote (basque) !
Elles sont répandues par des ignares, des mal intentionnés ou plus simplement des buveurs d’étiquettes au rabais. « J’en ai acheté une bouteille à l’hypermarché, eh bien c’était pas bon ! » Normal ! Continuez à acheter le moins cher possible (alors que quand c’est pas bon, tout devient trop cher) dans des endroits qui ne recherchent que des marges et surtout pas votre bonheur ! Au Pays basque comme à Bordeaux ou en Bourgogne, si on se débrouille pour boire du rouge qui pique la gorge, on y arrive sans aucune difficulté ! Des blancs qui filent le casque à pointe, pareil ! Pourtant, sachez que le meilleur irouléguy vaut largement le meilleur vin de bien des appellations plus prestigieuses. À condition de ne pas l’avaler à l’apéro, à la va-vite, chauffé à 25° par un soleil d’été avec des cacahuètes salées un peu rances… Attendez au moins les merguez ou plutôt les xistorras basques ! Mais il accompagnera avec plus d’élégance et d’efficacité des plats nobles quand il est lui-même de bonne extraction.
Par ailleurs, apprenez que les plus grands viticulteurs de France échangent avec intérêt leurs plus belles bouteilles contre celles de Thérèse et Michel Riouspeyrous. Ils détestent que je le dise mais ils sont reconnus par leurs pairs comme de très importants vignerons. Leur vignoble, mené en biodynamie présente des pentes impressionnantes et délivre des rendements volontairement limités. Alors quand une extrême qualité est au rendez-vous, on peut accepter de payer le juste prix du travail et de l’intelligence, non ?
Régalez-vous donc si vous arrivez à mettre la main chez un bon caviste sur la première cuvée, sans passage en barrique, du domaine Arretxea. C’est un jus de plaisir formidable (à partir de 13 €). Le fruité vous envahit le nez puis la bouche qui se retrouve tapissée par le cassis, la myrtille, la mûre (toujours la mûre !). « Noir, c’est noir » chanterait Johnny s’il en connaissait l’existence.
Si vous n’êtes pas encore convaincu, je ne vous conseille pas la cuvée « Haitza » (à partir de 20 €), plus ambitieuse, qui mérite d’être comprise et attendue quelques années. En effet, inutile de me faire saigner les oreilles en me serinant : « C’est tannique, le tannat ! » Ben oui ! C’est pas du loukoum pour pré-pubères ! Juste un grand vin qui se fait respecter…
Je vous fais grâce des sélections parcellaires qui offrent à peine quelques centaines de flacons d’exception que vous ne trouverez que dans leur cave, et encore… Mais si vous voulez boire un beau vin blanc, un très beau vin blanc, minéral, à l’attaque vive sur l’orange et le citron vert, avec une bouche ample où explosent la mangue, l’ananas, le litchi, sans pour autant en faire un vin exotique, essayez d’obtenir une bouteille d’ « Hegoxuri » (à partir de 20 €) : le 2009 vous ferait couler des larmes sur les joues mais, trop tard, j’en ai bu, il y a peu, une des dernières quilles, au petit-déjeuner dans le séchoir du divin charcutier Éric Ospital, à Hasparren !

Alors, n’attendez plus, buvez un bon irouléguy !
Patrick de Mari
Domaine Arretxea
Thérèse et Michel Riouspeyrous
64220 Irouléguy
Tél./Fax : 05 59 37 33 67
Courriel : arretxea@free.fr
21 février 2015 @ 9 h 26 min
Surtout que les buveurs d’étiquettes passent leur chemin, il n’y en aurait pas suffisamment pour nous!
21 février 2015 @ 20 h 15 min
Certainement un très bon vin, j’aime aussi beaucoup le Domaine Brana de Jean Brana. Son père Etienne, qui a créé le Domaine, a été un des premiers à redonner ses lettres de noblesse à l’Irouléguy.
23 février 2015 @ 23 h 07 min
Des hommes et des vins qui touchent en plein cœur.
Un p’tit goût de revenez-y ! |
23 août 2015 @ 6 h 01 min
[…] http://gretagarbure.com/2015/02/21/jeux-de-quilles-11/ […]