IDIOTISMES CULINAIRES
Je ne doute pas que vous sachiez ce qu’est une idiotie ! Mais un idiotisme (qu’on appelle aussi expression idiomatique) ?
Pour faire simple, l’idiotisme est une locution (groupe de mots) porteuse d’un sens lorsqu’on la considère dans sa globalité (son tout), alors que décomposée mot à mot (littéralement), elle n’en a guère ou alors un sens complètement absurde.
L’idiotisme est le plus souvent une expression imagée ou une métaphore et elle est généralement intraduisible dans une autre langue.
Autrement dit, l’expression complète possède bien une signification mais prise au pied de la lettre, elle est souvent incompréhensible, voire cocasse.
Par exemple : « couper l’herbe sous le pied » pour signifier « prendre quelqu’un de vitesse dans une affaire, lors d’une situation particulière ».
Il est des idiotismes de toutes sortes, liés au vocabulaire de différents domaines sémantiques mais les idiotismes gastronomiques utilisent des termes liés à la nourriture, à l’alimentation et à la cuisine.
Ils sont effectivement pléthore et leur nombre s’explique par l’importance de la nourriture de tous temps chez tous les peuples. Ils font la plupart du temps référence à des aliments ou à la manière de les préparer.
Sans être le moins du monde exhaustive — la liste serait bien trop longue ! — penchons-nous sur quelques-uns d’entre eux, plutôt évocateurs.
• Avoir de la bouteille : prendre de l’âge, vieillir.
• Avoir de la brioche : avoir du ventre.
• Avoir la tête comme une citrouille : avoir mal à la tête, ne pas être bien.
• Avoir un cœur d’artichaut : s’emmouracher, tomber facilement amoureux.
• Avoir un verre dans le nez : être ivre.
• C’est la fin des haricots : tout est perdu.
• Casser la croûte : manger.
• Ce n’est pas de la tarte : ce n’est pas facile, ce n’est pas une mince affaire.
• Cerise sur le gâteau : petit détail qui rend la réalisation encore plus parfaite.
• Comme un coq en pâte : très confortablement, très douilletement.
• Cracher dans la soupe : critiquer le travail qui vous fait vivre.
• Démouler un cake : déféquer.
• En avoir gros sur la patate : être déçu, triste.
• En deux coups de cuillère à pot : très rapidement.
• En faire tout un fromage : donner beaucoup plus d’importance à une chose qu’elle n’en a.
• Être dans le pétrin : être dans une situation embarrassante.
• Être rouge comme une tomate : avoir le visage rouge
• Être un dur à cuire : être opiniâtre.
• Faire bouillir la marmite : assurer l’entretien d’un ménage ou d’une famille.
• Faire dégorger le poireau : éjaculer (argotique).
• Faire son beurre : faire des profits, légitimes ou non.
• Faire ses choux gras : gagner de l’argent, faire des profits.
• Gagner sa croûte : gagner sa vie.
• La moutarde me monte au nez : je suis au bord de l’impatience, de la colère.
• Le vin est tiré, il faut le boire : il faut aller jusqu’au bout même si ce n’est pas la meilleure solution.
• Les bœufs-carottes : la police des polices.
• Les carottes sont cuites : la situation est sans espoir.
• Manger dans la main de quelqu’un : être soumis et dépendant de quelqu’un.
• Manger les pissenlits par la racine : être mort et enterré.
• Marcher sur des œufs : se montrer prudent dans une situation délicate.
• Mettre de l’eau dans son vin : modérer ses exigences, accepter un compromis.
• Mettre du beurre dans les épinards : améliorer sa situation financière.
• Mettre la viande dans le torchon : se coucher, aller au lit.
• Mettre les bouchées doubles : aller deux fois plus vite pour arriver à ses fins.
• Mettre les petits plats dans les grands : se mettre en frais pour recevoir.
• N’en faire qu’une bouchée : en venir aisément à bout, dominer facilement.
• Ne pas avoir inventé le fil à couper le beurre : ne pas être très malin.
• Œil au beurre noir : cocard.
• Panier à salades : fourgon de police.
• Passe-moi la rhubarbe, je te passerai le séné : renvoyer l’ascenseur.
• Passer à la casserole : être contrainte par un homme (ou contraint par une femme) d’avoir des relations sexuelles.
• Pédaler dans la semoule : penser ou agir vainement.
• Pour des prunes : pour rien.
• Pour une bouchée de pain : pour presque rien.
• Raconter des salades : dire des mensonges.
• Rentrer dans le lard : attaquer de front, s’en prendre violemment à quelqu’un.
• Rouler quelqu’un dans la farine : duper, berner quelqu’un.
• S’occuper de ses oignons : se mêler de ses affaires (plutôt que de celles des autres).
• Sentir le pâté : se sentir mis à l’écart, donc n’être pas fréquentable.
• Serrer la louche à quelqu’un : lui serrer la main.
• Sucrer les fraises : avoir des tremblements nerveux, être sénile.
• Tourner en eau de boudin : tourner mal, dégénérer.
• Tremper son biscuit : pénétrer lors d’un rapport sexuel.
• Vouloir le beurre et l’argent du beurre : tout vouloir sans contrepartie.
Et tant d’autres !
Pour d’autres idiotisme disséminés çà et là, voir :
• les mots et expressions du pain :
http://gretagarbure.com/2013/07/09/les-mots-des-mets-la-saveur-cachee-des-mots-16/
• les mots du pot :
http://gretagarbure.com/2014/06/02/les-mots-des-mets-la-saveur-cachee-des-mots-38/
• 10 expressions cochonnes :
http://gretagarbure.com/2014/06/30/couenneries-9/
Michel Poymiro
7 juillet 2014 @ 7 h 00 min
Long comme un jour sans pain…
Ça ne mange pas de pain…
Les mots des mets (la saveur cachée des ...
13 juillet 2014 @ 13 h 00 min
[…] IDIOTISMES CULINAIRES Je ne doute pas que vous sachiez ce qu'est une idiotie ! Mais un idiotisme (qu'on appelle aussi expression idiomatique) ? Pour faire simple, l'idiotisme est une locution (grou… […]
Les mots des mets (la saveur cachée des mots) |
16 novembre 2014 @ 6 h 37 min
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