« EUPHORIE » à Paris 18e (près du métro Jules Joffrin), un néo bar à vin sans fausse note : ambiance jeune, vins choisis et petite offre culinaire épatante !

Cela fait toujours plaisir de faire une découverte réjouissante, surtout quand elle est censée apporter un peu de sang neuf et que le but est atteint.
Ce fut le cas pour notre petite escapade chez Euphorie, enseigne dont le nom est déjà une promesse.

Nous sommes arrivés exprès de bonne heure pour pouvoir profiter du cadre dans sa nudité et c’est vrai que c’est très beau — avec un superbe comptoir en céramique verte —, et surtout très bien agencé car la forme de la salle ne laissait a priori pas supposer une telle logeabilité. Sans faire abstraction bien sûr de la grande terrasse sur rue.
Mais parlons un peu des deux associés propriétaires, Alexis Petit et Gautier Bouchart, venus tous les deux du monde de la finance à La Défense mais passionnés tous les deux par la vigne et le bon manger et qui, fin 2020, ont décidé de tenter l’aventure Leur rêve : un bar à vin qui sorte un peu des codes classiques où l’on ne soit pas sectaire — on peut y boire toutes sortes de vins, conventionnels ou nature, pourvu qu’ils soient bons — et des assiettes généreuses et gourmandes à partager, pas de simples planches de charcuteries. Et de fait, l’offre culinaire est réelle avec une carte très courte qui change bien sûr régulièrement et tient bien évidemment compte des saisons. Car c’est l’un aussi des paris de nos deux acolytes : cuisiner des produits frais le plus locaux possibles. Les légumes viennent d’Île de France, la charcuterie d’Anjou, etc., etc.
Autre pari : ayant racheté un restaurant vegan pour installer Euphorie, ils ont décidé de garder l’ancien chef bengali (et vegan) Khalek. Et ils ont bien fait car tout ce que nous avons mangé était superbe, j’y reviendrai plus loin.
Enfin, si l’on est connaisseur, on choisit sa bouteille ou son verre comme un grand sur une jolie carte des vins 100% français (une soixantaine de références toutes régions confondues) , mais sinon, nos deux œnophiles Alexis et Gautier proposent des choix judicieux pour accompagner les assiettes. C’est ainsi que nous nous sommes laissés guider.

Sur les propositions ce jour-là, mon commensal a choisi des « Artichauts à la romaine » (carciofi alla romana) (7,50 €) puis un carpaccio de bœuf (charolais) » (14 €) et moi une « Crème de petits pois à la menthe fraîche et tahini » (7,50 €) et un « Poulpe mariné à l’ail et au citron, piment et poivrons marinés, accompagné d’une mayonnaise à l’encre de seiche » (16 €).
La surprise fut de voir arriver les quatre assiettes en même temps, mais cela nous a permis de picorer à notre guise.

Ayant vécu en Italie, je peux vous dire que la recette des artichauts était très bien interprétée même si mon ami a trouvé qu’un tour de feuilles (un peu dures) en moins eût été parfait et plus facile pour la dégustation à la main..

Quant à ma crème de petits pois, que je pensais être un potage liquide, quelle belle découverte que cette façon de les servir sous cette forme de purée crémeuse. C’était vraiment très réussi en plus d’être innovant.

Parfait dans son apprêt virginal, le carpaccio fut apprécié de mon comparse, tandis que je me régalais d’un merveilleux tentacule de poulpe cuit à la perfection, c’est-à-dire ayant gardé tout son moelleux sans être devenu caoutchouteux. Je le souligne car j’adore le poulpe — et toute la famille des céphalopodes — mais il pêche souvent par un défaut de cuisson.

Mais le trait de génie, ce fut de l’accompagner d’une mayonnaise à l’encre de seiche, absolument fabuleuse. Idée que — je ne m’en cache pas — je vais piquer et intégrer dans mon répertoire personnel.

Sur son repas carné, mon convive s’est laissé conseiller un rouge et moi un blanc eu égard à mon accord du fond des mers :
— une IGP Collines Rhodaniennes (cépage syrah) Brocéliande du domaine François Merlin 2020 (6 € le verre), assez charpenté ;
— un Bourgogne blanc (cépage chardonnay) « Les Truffières » du domaine Mauperthuis 2021 (7 € le verre), très frais et très acidulé.
Accords de bon aloi sinon au petit point.


Nous aurions pu en rester là, nous contentant à la rigueur de boire un dernier verre. Mais un dessert nous a fait de l’œil à tous les deux, du genre de ceux auxquels on ne résiste pas : une Brioche « façon » pain perdu au caramel au beurre salé, amandes et glace à la vanille (9 €) et Alexis Petit nous a vivement conseillé un verre de cognac Lhéraud XO « L’Oublié » (12 €) qui a magnifiquement clos notre repas qui était loin de n’être qu’une dînette.


Que du bonheur donc, mais j’aimerais beaucoup ajouter un mot sur la clientèle de cet établissement, dans l’ensemble plutôt jeune et féminine. Nous étions en effet entourés de tables mixtes mais aussi de tables où des groupes de jeunes filles et jeunes femmes (autour de la trentaine) avaient visiblement l’air de passer une bonne soirée. Mais où nous n’étions pas perçus comme des intrus dans un monde de jeunes car l’ambiance était chaleureuse, très vivante, très rieuse mais sans aucun débordement. Et ça nous a fait vraiment plaisir de voir une belle jeunesse s’amuser, s’initier raisonnablement au vin tout en passant du bon temps sans manger des cochonneries.
Rien que pour cela, cette adresse est à faire découvrir à vos enfants qui, je n’en doute pas, non seulement l’adopteront mais s’empresseront de la faire découvrir à leurs copains. Idéal aussi pour fêter un anniversaire.
Euphorie – Bar à vin
61, rue Ramey
75018 Paris
M° Jules Joffrin
Ouvert mardi et mercredi de 18 h 30 à 00 h,
puis ddu jeudi au samedi de 18 h 30 à 2 h 00
Tél. 06 14 29 44 12
Instagram@Euphorie_baravin