Domaine du Vieux Solitaire, des vins du Roussillon épatants pour escorter gibiers et champignons
Nous vous avions déjà vanté les mérites du « Vieux Solitaire » en décembre 2017 à propos de son maury rouge (sec) 2015, aussi avons-nous souhaité regoûter ce vin ainsi qu’un côtes-du-roussillon blanc également produit par ce domaine. En ce début d’automne où les champignons abondent dans les sous-bois et alors que la saison du gibier commence, notre mémoire gustative nous a rappelé au bon souvenir du vieux sanglier solitaire.
Commençons par le blanc, une AOP Côtes-du-Roussillon « Vieux Solitaire » 2018
Le vignoble est niché dans une vallée protégée, sur le terroir de Tautavel qui nous a déjà tant révélé sur notre passé d’humains et nos ancêtres de la Préhistoire. N’oublions pas que c’est là qu’on a trouvé le plus ancien fossile humain en France. Un terroir chargé d’histoire donc, dont on ne peut ignorer les forces telluriques. Et gageons qu’à l’ère de la cueillette et de la chasse, des sangliers cohabitaient déjà avec les aurochs et les bisons, en tout cas qu’ils les ont rapidement supplantés.
Ce blanc est composé des cépages grenache blanc (50%) et macabeu (50%) qui poussent sur un terroir — décidément le maître-mot —argilo-calcaire. Les rendements sont très faibles, de l’ordre de 22 à 25 hl/ha. Et pour ceux qui s’intéressent au secret des dieux, la vinification se fait avec maîtrise des températures, sélection uniquement de jus de coule et pressurage doux.
Au nez, on est tout de suite dans un verger de fruits à chair blanche et des notes de pêche et de poire s’exhalent subtilement.
En bouche, il développe instantanément une belle charpente minérale. Très aromatique, il conjugue à la fois puissance et fraîcheur, avec même un frisson mentholé. Sa finale est longue en bouche, persistante. Il titre 14°.
Ce n’est pas un vin d’apéritif mais un vin de gastronomie.
À table, il peut épauler un saumon en gravlax, des gambas ou des écrevisses si la sauce n’est pas pimentée. Mais son registre est plus sur la volaille, surtout si elle est à la crème et aux champignons, poulet racé ou belle géline, voire sur un gibier à plumes (caille des blés, faisan aux poires). L’oie traditionnelle aux fruits (pommes, poires, nashis) de la Saint-Martin lui va comme un gant. Retenez l’idée pour le 11 novembre. Il ne peut aussi que bien s’entendre avec un risotto aux girolles ou aux cèpes. Enfin, gardez-le sur le dessert, surtout sur une tarte Tatin ou une tarte aux poires, ou à la rigueur une tarte au citron si elle est meringuée.
Prix : 24 € départ cave
Le rouge est un maury sec « Vieux Solitaire » 2016
Ce vin est un assemblage de trois cépages : grenache noir (majoritaire), carignan et syrah (minoritaire), vignes qui poussent sur des coteaux composés de shistes bleus. Les rendements sont également très faibles, de l’ordre de 20 à 25 hl/ha. Les vendanges sont manuelles, l’effeuillage se fait à la main et l’égrappage est total. En cave, même principe de pressurage doux en contrôlant les températues de fermentation. L’élevage dure 10 à 12 mois.
Son nez a une complexité aromatique qui démarre subtilement sur les petits fruits rouges et noirs pour arriver sur des notes tertiaires de réglisse et de cuir. En cela, sa personnalité reste fidèle aux millésimes précédents.
En bouche il est viril mais sa virilité est distinguée. ll allie la puissance au travers du grenache noir mais aussi de la rondeur et de la finesse grâce à la présence du carignan et à la touche de syrah. Il titre 14°.
C’est un vin qui mérite des partenaires de caractère dans l’assiette : les plats mijotés à base de viande (daubes de bœuf, de taureau, de sanglier ou d’agneau dans lesquelles on peut rajouter des cèpes), les belles pièces de viande rouge (côtes de bœuf) ou d’agneau si c’est un agneau d’herbes ou s’il s’agit d’un doublon de Barèges-Gavarnie (agneau qui a pâturé deux années de suite). Il est également épatant avec certains gibiers, à poil de préférence, accompanés par des châtaignes et des girolles ou des cèpes.
Un vin typiquement d’automne qui aura aussi sa place sur les tables de fête.
Prix : 18 € la bouteille départ cave.
Vous l’aurez compris, ce domaine, c’est du lourd, à commencer par les bouteilles bourguignonnes « Renaissance» qui pèsent 900 g chacune. Trêve de plaisanterie, ces vins à forte personnalité sont de grands vins qui ecorteront parfaitement une cuisine tradtionnelle endimanchée mais plutôt roborative.
Marc et Céline Loré,
Domaine du Vieux solitaire »
7 impasse Andalousie – 34300 Agde
Tél : 06 35 30 87 31 – Mail : contact@vieuxsolitaire.com – www.vieux solitaire.com