La Provence gourmande de Jean Giono
La Provence gourmande
de Jean Giono
Le goût du bonheur
Sylvie Giono
Je ne crois pas qu’il y ait un seul roman de Jean Giono que je n’aie pas lu. Pas un seul non plus qui ne soit pas dans ma bibliothèque. Cet auteur a été l’un de mes préférés à l’adolescence et je lui ai toujours gardé une place privilégiée dans mon panthéon littéraire personnel. Et tous ses livres m’ont toujours suivie malgré mes nombreux déménagements.
Sylvie Giono, la fille cadette de l’auteur, qui décrit son père comme plus gourmet que gourmand, raconte ses souvenirs et des anecdotes dans un très joli livre, photos à l’appui. Elle nous livre aussi le carnet de recettes de sa famille. Des textes de l’écrivain émaillent le tout, panachant ainsi recettes familiales et recettes littéraires.
Les recettes sont présentées par saisons et donnent vraiment envie de se mettre à table. Quelques exemples pour ces quatre temps :
• Printemps (17 recettes) : Bouillabaisse du pauvre, Soupe de favouilles, Gigot crème à l’ail, Ragoût d’agneau aux artichauts, Fressure de chevreau, Poitrine de veau farcie, Artichauts à la barigoule, Sabayon au vin blanc.
• Été (28 recettes) : Caillettes aux herbes, Soupe au pistou, Aïoli à la morue et aux petits légumes, Calamars à l’encre, Farcis au maigre, Farcis au gras, Beignets d’aubergines et de courgettes, Clafoutis, Confiture de pastèques.
• Automne (17 recettes ) : Pot-au-feu, Poule farcie au riz safranée, Soufflé de purée aux mousserons, Alouettes sans tête, Saucisses à la polenta et à la sauce tomate, Veau aux pinins (lactaires délicieux) Gâteau d’automne très moelleux,Tranches dorées, Tarte au citron.
• Hiver (24 recettes) : Soupe d’épeautre, Daube à la provençale, Tête de veau sauce verte, Lapin farci d’herbes aux lentilles, Pets de nonne, Vin chaud, et quelques recettes pour le repas de la veille de Noël : Gratin d’épinards aux sardines ou à la morue, Brouillade de truffes, Panais frits, Cardons à la bagna cauda, etc.
Les photos (collectif de photographes) sont absolument magnifiques et traduisent parfaitement l’atmosphère de la Provence de Giono !
Il ne fait aucun doute que je vais me mettre rapidement aux fourneaux car certaines recettes attisent ardemment ma gourmandise.
Il n’y a guère qu’une seule recette sur l’appellation de laquelle je n’étais pas d’accord car dans le « vrai » gratin dauphinois, on ne met jamais de fromage (http://gretagarbure.com/2013/11/14/plats-mythiques-8/) jusqu’à ce que je lise ce commentaire : « Voici un gratin qui ne mérite peut-être pas son nom, mais qui est fort bon pour accompagner les viandes à la broche ou les gibiers », ce qui a immédiatement suscité mon indulgence !
Je ne saurais vous quitter sans vous faire part de cette jolie réflexion de Jean Giono, qui dit des choses fondamentales très justes sur la gourmandise, la gastronomie et la cuisine :
« La vie de l’homme est une chasse au bonheur. Parmi ces bonheurs, l’exercice de la gourmandise est l’un des plus importants. Un pays vaut surtout par les joies qu’il procure à ses habitants et à ceux qui le visitent. La gastronomie, c’est-à-dire l’art qui satisfait la gourmandise, représente un pays au même titre que les autres arts. La cuisine fait connaître le paysage. Le paysage sert à comprendre la cuisine. »
Un livre qui témoigne du plaisir simple des repas partagés dans l’intimité de l’écrivain.
Un livre riche de parfums et de sensualité.
Un livre à lire et à cuisiner.
Un livre qui ne me quittera plus !
Blandine Vié
La Provence gourmande de Giono
Le goût du bonheur
Sylvie Giono
Belin éditeur indépendant
Prix : 29,90 €
Michel Poymiro
2 février 2014 @ 8 h 44 min
J’achète ! Merci pour cette « belle » critique…
steph
2 février 2014 @ 8 h 58 min
Je n’aime pas être purement négatif dans mes commentaires mais « citer cette belle citation », aïe mon œil, dommage dans une chronique culino-littéraire.
gretagarbure
5 février 2014 @ 15 h 55 min
Steph, merci pour l’acuité de votre regard !
J’ai vertement tancé mon secrétaire de rédaction pour sa relecture laxiste ! 😉
Cela dit, si vous lisez de nombreux blogs liés à la gastronomie et au vin, vous devez passer vos journées à relever de possibles corrections et à écrire des commentaires, notamment pour les fautes d’orthographe qui sont pléthore sur la blogosphère !
Ça nous arrive aussi bien sûr, mais je pense que beaucoup d’autres mériteraient plus que nous d’être montrés du doigt !
Sans rancune aucune…
(J’espère que cette redondance phonétique ne vous choque pas, c’est fait exprès : une annomination de type paronomase choisie pour son effet stylistique !) 😉
steph
6 février 2014 @ 17 h 36 min
En fait, le problème c’est que vous nous avez mal habitué justement…
ça ne suffira pas pour que je supprime le suivi RSS.