Zerda Café – Paris
Zerda Café
Cuisine d’Afrique du Nord,
surtout berbère
Paris 10e
Situé à deux pas de la Porte Saint-Martin, dans le quartier des théâtres, voilà une adresse qui réconcilie avec la cuisine d’Afrique du Nord, si souvent « folklorisée » un peu partout, voire banalisée ça et là… et même galvaudée ailleurs !
Une fois n’est pas coutume, je n’y suis pas allée avec Patrick !
C’est une amie qui m’y a emmenée alors que nous sortions d’un rendez-vous dans le quartier, justement à l’heure du miam-miam !
Bon, en ce moment la façade ne paye pas de mine car un échafaudage emmaillote l’immeuble et — d’après ce que j’ai compris — les travaux traînent excessivement en longueur du fait de travaux ayant été jugés plus urgents à faire dans le 10e depuis les élections ! Bah tiens ! Mais la porte mauresque incite tout de même à la curiosité.
Dépaysement de rigueur une fois la porte poussée.
Avant de poursuivre, il faut tout de même que je vous dise ! Je connais assez bien la cuisine maghrébine, notamment la cuisine marocaine que j’ai appris à faire jeune femme à Marrakech avec Zouina, une cuisinière chère à mon cœur, mais aussi la cuisine algérienne (et plus précisément la cuisine de Kabylie) et, dans une moindre mesure, la cuisine tunisienne.
Au passage, j’aimerais dire à ceux qui qualifient la cuisine d’Afrique du Nord…« d’orientale » qu’en arabe, le mot « Maghreb » signifie… Occident !
Je ne cesse de vous le dire dans ma rubrique « Les mots des mets (la saveur cachée des mots) », l’étymologie et la connaissance des mots sont souveraines contre l’inculture !
Bon, revenons à nos moutons même si nous n’en avons pas mangé malgré la période pascale.
Le lieu est tenu par Jaffar Achour, un homme qui, en quelques minutes, se révèle être un hôte charmant, attentionné, disert, cultivé, enthousiaste et d’une très grande gentillesse.
Originaire de Tizi-Ouzou, en Kabylie, sa carte est très inspirée par la cuisine berbère, ce que confirme d’ailleurs le nom de son restaurant « Zerda », la zerda étant un grand repas convivial en Kabylie.
Mon amie me précise qu’il est habituellement secondé par son fils Madjid, tout aussi gentil que lui.
Nous démarrons avec une petite salade de pommes de terre en guise d’amuse-bouche, puis une sauce harissa maison très diluée avec du citron et de l’huile d’olive et agrémentée d’ail dans laquelle nous trempons des morceaux d’aghroum (pain berbère à la semoule). Ce n’est pas à la carte mais le régal de mon amie, habituée du lieu. Ça prépare bien la bouche !
En plat, nous avons choisi un couscous berbère makfoul à la semoule d’orge (belboula), sans sauce, avec des fèves fraîches (quelques graines, mais aussi des fèves entières en cosses coupées en morceaux), des capsules de coquelicot — fleur qu’on appelle aflelou en berbère ! — et du fenouil sauvage ! Un pur délice d’une grande finesse.
Comme viande, nous avons accompagné cette semoule délicate de merguez de veau très goûteuses dont je vous prie de croire qu’elles n’avaient rien à voir avec les merguez tout venant que l’on débite partout au kilomètre et que je suis incapable d’avaler.
Couscous berbère + viande au choix : 17,50 € + 3,50 € si méchoui.
Sur ce repas authentique et sincère, nous avons bu « Terres Rouges », un gris du Maroc 2012 épatant, léger et fruité (syrah/tempranillo) : 33 € la bouteille.
En verve, Jaffar nous raconte que c’est un vin du domaine « La Ferme Rouge », créé au Maroc par Jacques Poulain, un œnologue français installé à Had-Brachoua, à l’est de Rabat. Ce n’est d’ailleurs pas sa première expérience de viticulture marocaine car c’est lui qui avait relancé les Celliers de Meknès il y a quelques années.
Enfin, nous avons terminé par quelques pâtisseries traditionnelles et un thé à la menthe.
Un déjeuner impromptu comme je les aime, un des petits bonheurs inattendus de la vie.
Alors, bien que n’étant pas accompagnée par Patrick, je m’autorise à prendre la décision seule pour attribuer le rond de serviette de Greta Garbure à cet établissement où je n’hésiterai pas à revenir car bien des plats sur la carte m’ont fait de l’œil !
Kemia du boucher ou de la mer : 13,90 €.
Entrées chaudes : Chorba ou harira (6,90 €), Bricks viande ou thon (7,90 €), Ojja tunisienne (poivron, tomate, œuf, oignon, avec crevettes, merguez ou kefta) à 8,50 €, Pastilla de pigeaon (15,90 €) ou de poulet fermier (8,90 €).
Entrées froides : Salade mechouia (7,90 €), Salade zaalouk (7,90 €), Salade zerda gourmande, grande (13,90 €) ou petite (8,90 €).
Carte de 8 tajines (20 min de préparation) : entre 14,50 € (végétarien) et 18,50 € (berbère aux 5 légumes avec bœuf, agneau ou poulet au choix).
Carte de 8 couscous : entre 17 € (couscous seffa sucré) et 21 € (couscous Zerda avec brochettes, merguez, côtes d’agneau et boulettes).
Comptez de 30 à 45 € à la carte.
Invitation du patron, Jaffar Achour.
Tanemirt (merci) pour ce repas, Monsieur Jaffar !
Blandine sans Patrick
Zerda Café
15, rue René Boulanger
75010 Paris
Téléphone : 01 42 00 25 15
Ouvert de 12 à 16 h et de 19 h à minuit.
Fermé le lundi midi, le samedi midi et le dimanche + en août.
50 couverts + 20 en terrasse au beaux jours.
M° Strasbourg-Saint-Denis
FeGHtima
24 avril 2014 @ 8 h 15 min
Chère Blandinor en lisant ton texte je me suis retrouvée en flasback assise en face de toi : à table salivant !
Puisque tu dis vouloir y retourner, je t’invite à goûter le couscous Berkoukes, une grosse semoule de perles absolument délicieux, surprenant… Merci pour ta reconnaissance pour mon ami Jaffar….
FeGHtima
Glanes et cueillettes sauvages |
2 mai 2014 @ 6 h 01 min
[…] en utilise les capsules pour agrémenter le couscous makfoul à la semoule d’orge (http://gretagarbure.com/2014/04/24/bonne-table-ou-evi-table-21/ […]