TRUFFES FOLIES, restaurant monomaniaque, Paris 8e
Nous y fûmes un soir de la fin août et comme le mois de septembre est un mois chargé professionnellement pour la presse avec toutes les présentations de fin d’année — surtout après des mois de restictions en tout genre —, nous n’avions pas encore eu le temps de vous raconter.
L’histoire
L’adresse originelle de Truffes Folie se situe rive gauche dans le très chic 7e. Nous n’y sommes pas (encore) allés. Mais fort de son succès, cet établissement a ouvert récemment une deuxième adresse rive droite dans cette partie elle aussi très chic et très affairiste du 8e arrondissement surnommée le triangle d’or. Un quartier donc où la truffe a trouvé un écrin presque naturel, à savoir rue de Berri. Ces établissements fonctionnent sous la houlette de deux associés :
— Cyril Bocciarelli, d’origine italienne en est le créateur. En sortant de son école hôtelière, il a travaillé dans de grands établissements et notamment pendant douze ans à la Maison de la Truffe. Il y a appris le savoir-faire autour de ce champignon et a ouvert son premier restaurant en 2008.
— Le chef de cuisine Nicolas Orlando, originaire de Carbonia en Sicile, a débuté sa carrière au sein de restaurants gastronomiques et traditionnels. Après trois années passées à Truffes Folies, Nicolas et Cyril décident de s’associer pour s’installer rive droite.
À table !
La salle étant assez petite, nous étions en terrasse à cause des mesures gouvernementales de distanciation mais le temps s’y prêtait bien, même pour dîner.
Notre choix s’étant fait sur nos téléphones par QR code pour éviter le passage de la carte du restaurant de main en main, il nous a fallu quelques balbutiements pour y accéder mais la faim aidant, ce fut très vite réglé. Mon complice habituel opta pour un Ceviche de bar à la truffe d’été et aux graines de grenade (17 €) de toute beauté et de toute bonté tandis que je me décidai quant à moi pour un Velouté de cèpes aux truffes (12 €), intriguée par l’association de ces deux champignons. Eh bien, cela fonctionne vraiment très très bien et nous nous sommes régalés de conserve. Oui, je sais le mot conserve fait tache dans une description gastronomique mais il faut bien changer de temps en temps de vocabulaire.
Pour suivre, mon compagnon de table a choisi des Tagliatelle aux truffes (20 €) et moi un Médaillon de veau aux légumes croquants et à la truffe (29 €) qui ont continué à réjouir nos papilles.
La cuisine du chef est esthétique sans tous ces ajouts chichiteux que nous détestons sur Greta Garbure, savoureuse avec des produits de grande qualité, des cuissons précises et un ensemble cohérent et homogène. J’ai envie de dire que la truffe sublime le plat « en toute simplicité », ce qui à mes yeux relève finalement du grand art car on n’est pas dans une démonstration outrancière qui la joue à l’esbroufe.
Inutile aussi de vous dire que tous les produits sont d’une extrême fraicheur, issus de circuits courts et que les truffes — encore d’été lors de notre repas, les premières tuber melanosporum n’apparaissant qu’en novembre et n’étant vraiment à belle maturité qu’en janvier — sont très aromatiques.
Nous avons clos — et non pas clôturé malgré des gestes barrières avérés — notre dîner par un Brie aux truffes (12 €) magnifique et une Brioche façon pain perdu, caramel beurre salé et glace à la truffe (12 €) qui nous ont tellement émus gustativement que les photos, pourtant faites, ont mystérieusement disparu de mon téléphone. Mais vous pouvez nous croire sur parole. D’ailleurs, moi qui ne suis pas très dessert, j’y retournerais volontiers rien que pour cette brioche.
Bon, les nourritures substantielles sans glou-glou ayant moins de charme, nous avons bu sur ce repas un Bourgogne Hautes-Côtes de Beaune 2018 d’Albet Bichot qui, après une première bouteille ouverte ayant un défaut trop perceptible, s’est révélé épatant pour mettre en valeur l’arôme de la truffe sans le dominer ni paraître non plus trop discret. Les deux partenaires se sont bien entendus.
Voilà !
Ajoutons encore que Truffes Folies a développé un service traiteur et une épicerie fine où acheter des produits à la truffe (risotto aux truffes, beurre de truffes, truffes fraîches, condiments), ce dont nous ne nous sommes pas privés.
Toujours facétieux, mon camarade ayant l’instinct bricoleur et se promenant toujours avec un mètre sur lui — il était en période de travaux — a mesuré les tables que nous trouvions un peu petites au début. Mais en fin de compte, nous étions parfaitement à l’aise et cela nous a permis de mieux nous concentrer sur le contenu de nos assiettes.
Bon, nous ne mettons pas d’emblée un rond de serviette Greta Garbure car nous souhaitons d’abord tester l’adresse de la rue Malar mais le cœur y est.
Certes, l’addition moyenne tourne autour de 55 € sans le vin mais d’une part, beaucoup d’établissements ont des prix supérieurs sans la qualité ni le plaisir à la clé, et d’autre part, entre les Champs-Élysées et la rue du Faubourg Saint-Honoré, il faut quand même ce qu’il faut.
Pour vous mettre une dernière fois l’eau à la bouche, voici un extrait de la carte où choisir d’autres plats.
Invitation partielle d’une attachée de presse, additon payée presque pour moitié (bouteille de vin, fromage, dessert)
Truffes Folies, 48 rue de Berri, 75008 Paris
Truffes Folies, 37 rue Malar, 75007 Paris
www.truffesfolies.fr