Suite et fin (et soif) : Pessac-Léognan
À l’invitation du Conseil des Vins de Graves et des Appellations Graves et Pessac-Léognan, nous étions quelques privilégiés à constater que les raisins blancs se montraient à leur avantage à la sortie des pressoirs et dans les cuves. Les merlots attendaient les vendangeurs sans impatience et les cabernets prenaient leur temps et encore un peu de soleil afin d’assurer leur parfaite maturité phénolique.
Envoyé (très) spécial du grand quotidien du web GretaGarbure.com, j’ai relaté hier la première journée de mon séjour dans les Graves : http://gretagarbure.com/2014/10/17/degustations-19/
Aujourd’hui, nous sommes au nord, à une dizaine de kilomètres de Bordeaux.
Je commence par la visite des parcelles du château Olivier, notamment sa belle croupe (!) de graves compactes de 8 ha (sur 55 plantés, au milieu d’un domaine de 220 ha : ça éloigne le voisinage ça, non ?!!). Piloté et instruit par Laurent Lebrun, le directeur général, le plaisir est intense de constater la parfaite santé du vignoble et l’enthousiasme de tous au moment de rentrer les premiers raisins noirs.
Mais la grosse dégustation des rouges de Pessac-Léognan commence bientôt et il faut rallier Smith-Haut-Lafitte et constater au passage les dernières réalisations de Florence et Daniel Cathiard sur leur grand domaine. À ce propos, ceux qui évoquent Disneyland sont sûrement des jaloux !
L’exercice consiste à goûter 35 rouges 2011 en tentant de prévoir leur évolution dans les prochaines années. En effet, après environ 2 ans d’élevage en barriques et 1 an en bouteilles, ils se stabilisent lentement et entament une longue période de fermeture avant qu’ils puissent espérer atteindre un début de maturité. Pour de nombreuses raisons (financières, sociologiques…), nous buvons TOUS nos vins très tôt, trop tôt, et pour certains, dans une jeunesse qui ne les met pas vraiment en valeur. La fraîcheur du fruité, pour importante qu’elle soit, n’est pas l’attrait principal d’un grand vin de Bordeaux et il est dommage de ne pas profiter, comme il se devrait, de la formidable complexité des arômes et du goût que seul peut lui procurer le temps. Mais ceci est une autre histoire… Plus tard, une volée d’une trentaine de blancs 2013 se fit aussi plaisamment goûter.
Seriez-vous intéressé de savoir que certains vins m’ont séduit plus que d’autres ? Alors, voilà :
En blanc : Carbonnieux, Lespault-Martillac, Smith-Haut-Lafitte.
En rouge : Rouillac, Chevalier, Bouscaut.
Et dans les deux couleurs : Malartic-Lagravière, Larrivet-Haut-Brion, château de France.
Et puis évidemment Latour-Martillac mais je ne suis pas certain d’être totalement objectif ! Quoique…
Après une magnifique visite et une dégustation rapide de Haut-Brion et de Mission-Haut-Brion, il a été formellement démontré que les très grands vins ne s’offrent pas facilement et exigent de nombreuses années de repos avant, tels la Belle au Bois Dormant, de concéder leurs beautés.
Le « dîner de gala » m’a permis de retrouver l’inoxydable et si talentueux chef landais Jean Cousseau et d’entendre les discours informels des présidents responsables de cette formidable organisation qui a autorisé ce voyage de presse durant les vendanges, ce moment-clé que nous avons partagé du bout des yeux et du stylo, pour le plaisir.
Durocher
18 octobre 2014 @ 10 h 02 min
U n compte-rendu qui m’a fort intéressé ;je déguste beaucoup d’autres vins avec grand plaisir souvent ,mais ces grands classiques bordelais me séduisent toujours autant quand ils sont au ouverts au bon moment,là est souvent la difficulté.
D’accord avec vous pour Chevalier en rouge,Malartic effectivement dans les 2 couleurs et les 2 grands sages(en prix) Carbonnieux et Latour-Martillac.
J’ai rentré quelques Olivier blanc,à goûter un peu plus tard.
Sinon en graves moi c’est Floridène et leur Doisy sec est également un de mes blancs préférés.
Toujours un moment agréable quand je vous lis,bon w.e ensoleillé et bonne continuation.
Bernard
gretagarbure
18 octobre 2014 @ 10 h 15 min
Merci Bernard pour ces commentaires éclairés auxquels je ne peux que souscrire, bien sûr.
Vos encouragements chaleureux ajoutés au soleil de plomb qui inonde la plage de Biarritz,
je suis chaud bouillant, moi !
A bientôt, très cher fidèle lecteur.