Revendication féministe des volailles festives !
J’en ai la chair de poule !
PARCE QUE…
— Qui est-ce qu’on mange — traditionnellement — à la Saint-Martin ?
— Une oie !
Qui est-ce qu’on mange — traditionnellement — pour Thanksgiving ?
— Une dinde !
— Qui est-ce qu’on mange — traditionnellement — à Noël ?
— Une dinde, une oie, une poularde de Bresse, une pintade fermière des Landes, des cailles, voire des bécasses !
Bref, que des femelles !
Et pas n’importe lesquelles… des poules de luxe !
Bah voyons !
J’espère d’ailleurs que les métaphores plus ou moins argotiques en rapport avec ces demoiselles ne vous échappent pas !
Parce qu’une poule, hein… c’est une maîtresse !
Une poule de luxe… une prostituée !
Une dinde… une femme stupide !
Une oie blanche… une jeune fille un peu niaise !
Une pintade… une féministe féminine urbaine et indépendante !
Une bécasse… une sotte !
Vous avez compris, mes poulettes ?
C’est pas pour rien qu’on dit : « caltez, volailles ! »
Allez mes petites cailles, caltez avant de vous faire plumer, de vous faire trousser, de vous faire farcir, de vous faire embrocher…
… et de tomber toutes rôties dans le bec des festoyeurs de fin d’année !
Même vous les vieilles poules, faites gaffes à vos abattis.
Vous n’êtes plus assez belles pour occuper les centres de table,
mais vous êtes parfaites pour les bouillons qui vont corser les sauces et les jus.
Allez, arrêtez de glousser et de faire votre bouche… en cul de poule !
Quelle irrévérence !
Mais, me direz-vous : et le chapon, alors ?
Est-ce qu’il ne trône pas lui aussi sur les tables de fêtes ?
Certes !
Mais ne l’a-t-on pas châtré pour en faire une poule mouillée aussi grasse et dodue que nous ?
Or, un mâle que l’on a privé de ses coucougnettes, n’est-il pas devenu comme une sorte de poule, lui aussi ?
Blandine Vié,
cocotte de service