Restaurant Laurent – Paris
Restaurant Laurent
Restaurant 1 *, Haute cuisine française
Paris 8ème
Il y a des moments rares dans la vie. Osons même… des « moments magiques ».
Notre repas au restaurant Laurent fut l’un de ceux-là !
Bon, rien que l’idée d’y aller déjeuner nous avait déjà mis en appétit car nous ne boudons jamais notre plaisir quand nous allons au restaurant, surtout dans une belle maison. Qui plus est évocatrice de jolis souvenirs en ce qui me concerne. Je vous parle d’un temps où c’est Edmond Ehrlich qui était l’hôte des lieux, où Philippe Bourguignon venait d’être élu « premier sommelier de France » et où je venais de publier mes premiers livres. Voilà pour la séquence émotion ! Certes, j’y suis retournée plusieurs fois depuis, mais pour des déjeuners de presse ayant lieu le plus souvent dans les salons privés.
Très grand plaisir donc que de retrouver Philippe Bourguignon et de rejoindre la table qui nous a été réservée dans l’îlot central de la belle salle lumineuse, élégante mais sans ostentation. Le vrai luxe en somme. La distance entre les tables fait qu’on s’y sent vraiment bien, d’autant que l’accueil est chaleureux, le personnel attentionné et souriant (je veux dire sans le moindre soupçon d’obséquiosité).
Pour humecter nos gorges évidemment asséchées par la poussière de la route (maudites diligences !), nous acceptons un verre de vin blanc. L’excellent sommelier Ghislain Mahieu nous sert un vin insolite mais aimable, avec une attaque sur la douceur mais friand, un pinot blanc auxerrois d’Albert Mann. Ses notes d’agrumes sont déjà apéritives et accompagnent idéalement les amuse-bouche : un maki de saumon à l’avocat (mentholé) et une délicieuse tranche de pâté de volaille en croûte. Aussi décidons-nous de le garder sur nos entrées marines…
Patrick a choisi des « langoustines croustillantes au basilic » (90 €) et moi une « araignée de mer dans ses sucs en gelée, crème de fenouil » (65 €). C’est subtil et tout en fraîcheur.
Sous le charme, nous finissons notre verre en croyant attendre nos plats. Mas un invité-surprise arrive dans nos assiettes sans crier gare : un croustillant de pied de porc (pané) accompagné de pommes soufflées. C’est le chef Alain Pégouret qui tient à nous faire goûter cet intermède qui ravit nos papilles et se fait accompagner par un formidable Bordeaux sup’ 2008. La maturité du merlot et des cabernets est déjà là et les arômes de fruits rouges sont escortés par des tanins soyeux. Une autre des qualités de ce château de L’Isle Fort, c’est qu’il peut se trouver chez un caviste ou sur son site à moins de 15 euros ! Et il a tout d’un grand !
Les plats curieusement nommés « de résistance » traduisent mal notre disposition d’esprit : nous ne résistons à rien, nous déposons les armes sans combattre, vaincus par leurs bibliques et évidentes simplicités. Un « pigeon à peine fumé et rôti,pissaladièrede jeunes primeurs, sauce piquante » (72 €) pour moi et une « noix de ris de veau dorée au sautoir, morilles et fines asperges vertes » (98 €) pour Patrick. Enfin… en théorie, vous savez bien. Notre commentaire : simplement parfaits même si je tique sur le terme « pissaladière », très — trop — détourné.
Parfait également, dans son genre et pour l’occasion, le château La Pointe, pomerol à la finesse élégante dans le très beau millésime 2005. On est dans les sous-bois et la truffe. Les morilles n’ont pas porté plainte !
Honnêtement, nous n’avons plus faim mais comment résister au dessert ? N’est-ce pas Patrick ? Et puis, nous sommes consciencieux et ne pourrions nous en aller sans avoir goûté au travail de Rémi Sendin, le chef pâtissier. Pour moi, le « soufflé chaud à la fleur de sureau » (32 €) s’impose car il me rappelle les beignets que je faisais avec ces fleurs quand j’habitais dans les Landes. Retrouver cette saveur m’émeut. Patrick a opté pour un dessert plus élaboré : une « coque meringuée fourrée de cassis compotés, crème et biscuit pistachés » (32 €). Pour tout vous raconter dans le moindre détail, cette fois le partage n’est pas équitable car la coque n’est pas vraiment de mon goût — mais il est de notoriété publique que je n’apprécie que les desserts de grand-mère ! — et je ne concède à Patrick que quelques cuillerées de soufflé ! Mais nous plongeons tous les deux avec une gourmandise non dissimulée sur les petits palmiers épais et servis tièdes qui arrivent en « after » et qui sont « une vraie tuerie » (pour parler d’jeun’s !).
La cartagène du mas Jullien était sans doute adaptée à nos desserts mais trop exotique à notre goût, jusqu’à ressembler à s’y méprendre à un mei kew lu chinois (mais sans le fond de tasse illustré : dommage précise Patrick !), aux senteurs affirmées de rose et de litchi. Mais rien de grave car tout danger de déshydratation fatale était écarté depuis longtemps…!
Vous l’aurez compris, nous avons passé un moment — long moment — enchanteur. Et encore, nous ne vous avons pas tout dit ! Mais rendez-vous demain pour la petite histoire, pour l’anecdote, pour la cerise finale, pour le bouquet sur le gâteau !!!
Merci Philippe, merci Alain, merci Rémi, merci Ghislain… et merci Maryse !
Invitation d’une attachée de presse.
Blandine & Patrick
Le Laurent
41, avenue Gabriel
75008 Paris
Tél : 01 42 25 00 39
www.le-laurent.com
Fermé le samedi midi et le dimanche.
Réservation indispensable.
Jolie terrasse dans les jardins des Champs-Élysées quand le temps le permet.
BERTRAND soize
14 juin 2013 @ 14 h 26 min
C’était le repas d’anniversaire de Patrick ? Je vous ressens très enthousiastes et convaincus !
gretagarbure
14 juin 2013 @ 14 h 39 min
Même pas Soize ! Seulement la routine…
Mais nous mettons beaucoup d’application à faire notre travail consciencieusement ! 😉
P’tit billet d’humeur |
15 juin 2013 @ 7 h 10 min
[…] Pour la petite histoire, l’anecdote, la cerise finale, le bouquet sur le gâteau de notre déjeuner d’hier au restaurant Laurent : http://gretagarbure.com/2013/06/14/bonne-table-ou-evi-table-4/ […]