Rampoldi, deuxième round !
Rien de tel qu’une bonne nuit pour se remettre en appétit ! Ça tombe bien, j’ai dormi d’un sommeil de plomb, Je zappe le petit-déjeuner que je ne trouve pas à la hauteur du standing de l’hôtel Hermitage. Proposer du clafoutis à la banane le jour de l’été… non !
Baladons-nous un peu dans Monte-Carlo avant de nous remettre à table. Coup d’œil à « Omer », le nouveau restaurant de la mer d’Alain Ducasse — chacun ses priorités ! — avec son interminable terrasse, également situé dans l’Hôtel de Paris, tout comme le Louis XIII. Nous le testerons une autre fois.
Bon, allons déjeuner car malgré le somptueux repas de la veille, il commence à se faire une petite faim ! Aujourd’hui, ça se passe sur la terrasse du Rampoldi qui est une relativement petite, couverte et climatisée, une sorte de bungalow tout en longueur installé devant le restaurant mais sur la rue (le trottoir court entre les deux), une rue au demeurant assez bruyante. Mais c’est sympathique pour une ambiance copains et les nappes blanches et la vaisselle préservent le côté chic.
Après un verre de champagne Ruinart, nous passons aux choses sérieuses, un repas substantiel mais qui se veut moins protocolaire que le dîner de la veille et où le chef Antonio Salvatore va nous faire goûter plus de spécialités italiennes.
Nous commençons par un plat qui me ravit car j’en raffole, une friture de lançons (cicirelle) tout à fait épatante et que les bulles du champagne émoustillent. D’ailleurs, si j’avais osé, j’aurais bien repris une part de ces petits poissons croustillants à souhait mais fondants à cœur. Un délice !
Nous pousuivons avec un tartare de bœuf Angus surmonté d’une belle couche de caviar osciètre Calvisius, de pommes de terre et d’un sorbet à la pomme verte et à la moutarde. Une recette très créative du chef que je trouve vraiment très réussie car toutes les saveurs s’harmonisent et se relaient en bouche. Mais nous sommes à nouveau dans un registre sophistiqué.
Nous continuons avec une pizza aux truffes noires d’Australie qui ne m’emballe pas outre mesure. C’est généreux mais trop »détourné » pour moi, même si je comprends qu’on est à Monaco et qu’il faut ce qu’il faut pour satisfaire une clientèle habituée au luxe, fut-il convenu.
Le plat de résistance va me convenir davantage car on revient aux fondamentaux. J’ai choisi un risotto aux fruits de mer qui me ramène en Italie, un pays où j’ai passé une tranche de vie bien qu’elle ne fût pas napolitaine (mais lombarde). Beau visuellement comme en témoigne la photo, il était onctueux et richement garni. Un vrai régal !
Je ne peux résister à vous montrer également d’autres plats choisis à ma table : des spaghetti (n° 12, IGP) aux palourdes (spaghetti alle vongole) et à la tomate qui me confortent dans l’idée que la cuisine italienne est vraiment l’une des meilleures du monde.
Notre repas fut accompagné d’un vin consensuel pour l’ensemble de notre tablée, intense et souple à la fois, un rouge de Toscane, un IGT (Indication Géographique Typique) 2015 : « Le Volte » (Les fois), assemblage de merlot (50%), sangiovese (30%) et cabernet sauvignon (20%), produit par le domaine Ornellaia, situé à Bolgheri, village qualifié d’épicentre des vins « super toscans » et situé entre la Méditerranée et les douces collines de Toscane. Impeccable sur le bœuf, la truffe, les spaghetti et même le risotto bien qu’aux fruits de mer (le charnu du poulpe apportait l’équilibre).
Allez ! une petite douceur pour terminer, que dis-je ? puisque se profile un défilé de soufflés : vanille, Grand Marnier, pistache et chocolat. où nous avons pioché au gré de nos goûts. Personnellement, j’ai préféré vanille et pistache.
Nous voilà donc bien lestés avant de retourner à l’aéroport. Un café et, petite attention du sommelier Nicolas Bulgheroni à qui j’ai dit la veille que je préférais la grappa au limoncello, nous mettons un point d’orgue à ce joyeux repas avec un verre d’une grappa parfaitement digestive de l’excellente maison Poli.
Nous avons été reçus royalement — oups ! pardon pour ce crime de lèse-majesté, je voulais évidemment dire »princièrement » ! — et vous pensez bien qu’après de tels festins, mon verdict ne peut être que positif.
Rompladi est une belle et bonne maison — 30 personnes dont 10 en cuisine — où le savoir-faire et la créativité du chef Antonio Salvatore sont patents. Cela donne une carte riche et hétéroclite qui panache (souvent avec panache) cuisine italienne et cuisine de luxe. Comme je l’ai déjà dit, on est à Monaco où la jet-set internationale se bouscule, cette carte touche donc sa cible. Homard, caviar, foie gras et truffe y ont donc toute leur place même si j’aurais préféré de la truffe blanche de saison de la toute proche Italie à la truffe noire d’Australie. Mais ne chipotons pas.
Mention spéciale au sommelier Nicolas Bulgheroni qui a la parfaite maîtrise d’une très belle carte des vins dont certaines bouteilles sont à des prix astronomiques (pour le commun des mortels). Tous ses choix étaient parfaitement adaptés.
Mention également pour le service, stylé sans obséquiosité, discret mais attentif.
Il serait donc logique que Greta Garbure attribue ici son rond de serviette. Mais le nôtre est en bois rustique alors qu’un rond de serviette en argent ciselé conviendrait peut-être mieux. Catégorie à envisager ? En tout cas, nous recommandons évidemment cette table.
Carte : de 75 à 133 €
Pizzas : de 8 à 39 €
Pasta et risotto : de 23 à 43 €
Également une carte végétarienne : de 17 à 29 €
Restaurant Rampoldi
3, avenue des Spélugues
Monte-Carlo
98000 Monaco
Tél. +377 93 30 70 65
Ouvert tous les jours de 12 hà 23 h
Site : rampoldi.mc
Invitation d’une attachée de presse
Blandine Vié
Stéphane
21 août 2019 @ 15 h 33 min
Ces articles me donnaient envie de découvrir ce restaurant, las, grosse déception en parcourant la carte des grillades (https://rampoldi.mc/fr/rampoldi-le-roi-du-grill-monte-carlo/), l’agneau vient de Nouvelle-Zélande.
Ce chef semble avoir de (trop) fortes affinités avec les Antipodes, dommage.