Quelques bouteilles, pas seulement vues…
Cistus, domaine de la Liquière 2014, faugères (17,20 €)
Son jeune âge explique qu’il soit un peu explosif aujourd’hui. Il faudrait lui laisser du temps en cave pour qu’il puisse exprimer ses nuances. Au lieu d’un bon vin, ça fera un très bon vin, mieux encore, un excellent faugères (sur un magret de canard, je l’ai adoré).
Et c’est encore plus vrai pour leur cuvée les Malpas 2014, une pure syrah récoltée sur des parcelles en relative altitude (350 m quand même!). Elle sera magnifique d’ici 4 ou5 ans. Tous les vins du domaine sont labellisés bio et certifiés Ecocert.
Clos Triguedina Probus 2012, cahors
Le malbec n’est pas vraiment un cépage pour premières communiantes. Jeune, ses tanins se montrent volontiers hirsutes pour ne pas dire acérés. Mais là, nous sommes face à une bouteille qui est en train de digérer son élevage et commence à dévoiler de la suavité et de la richesse à parts égales. On a là une sélection parcellaire issue de vignes centenaires et c’est ce qui donne cette complexité, cette puissance civilisée, cette grande longueur en fin de bouche… J’aime énormément malgré le prix qui pique un peu (33 €) mais après tout, dans cette catégorie, on en voit d’autres qui promettent sans en offrir autant.

L’Onoriva 2013, château la Croix Martelle, minervois La Livinière (12 €)
Un (autre) vin bio certifié dans une (autre) région bénie des dieux et beaucoup de fraîcheur au nez comme en bouche. La sensation de finesse de la matière résulte aussi de l’harmonie des tanins avec les arômes de fruits, mûrs mais pas confiturés ! Ici, pas d’excès de rondeur, de chaleur : on peut se resservir, on doit même !

Domaine Rotier, cuvée Renaissance 2012 rouge, gaillac
Avant même d’ouvrir cette bouteille, j’ai le cœur qui bat un peu plus vite. J’adore l’appellation gaillac et ses précurseurs audacieux comme les Plageoles père et fils ou l’iconoclaste Patrice Lescarret. Mais le clacissisme représenté par Alain Rotier et Francis Marre a aussi du bon ! Cette cuvée Renaissance (12,70 €) est régulière, équilibrée, la couleur sombre avait annoncé la mûre, le cassis, la réglisse. Eh bien, on en a ! C’est un vin qui escorte bien les viandes à grain fin, comme le gigot ‘agneau qui me regarde. L’idéal eut été de finir ce repas avec leurs « vendanges tardives » qui me tire toujors des larmes des yeux. C’est pour moi un des plus grands vins moelleux de France (existe en bouteilles de 50 cl, 16,50 €, qui incite à dégoupiller plus facilement lors d’un five o’clock en tête-à-tête, un apéro ou une tarte aux fruits jaunes).
En voir plus ici : https://gretagarbure.com/2013/01/14/jeux-de-quilles/
