O’Breizh – Paris
O’Breizh
Cuisine de produits bretons
(mais pas crêperie)
Paris 8ème
Voilà un restaurant guère plus grand qu’un mouchoir de poche où les tables — 42 x 62 cm, nous avons mesuré — sont vraiment à touche-touche. Ça permet de caser 23 couverts là où nous pensons qu’il n’en faudrait que 19 pour avoir, sinon ses aises, du moins un minimum de confidentialité. Parce que là, on n’est pas loin de la table d’hôte. C’est compliqué pour s’asseoir sur la banquette, c’est compliqué de caser ses vêtements, c’est compliqué de prendre des notes, c’est compliqué de faire des photos, c’est compliqué de casser les pinces des langoustines sans éclabousser son voisin, c’est compliqué de ne pas « profiter » de la conversation de la table d’à côté, et il faut presque un chausse-pied pour se glisser dans les toilettes.
En plus il y a un corner épicerie qui mange un peu d’espace et pour l’anecdote, les bouteilles qui ne sont pas dans l’armoire à vins sont en attente dans des cartons sous les banquettes !
Nonobstant ce manque d’aisance, le cadre est avenant avec de grandes ardoises et des photos au mur. La bonne humeur du chef et propriétaire André que l’on voit officier depuis la cuisine ouverte sur la salle participe également à une atmosphère sympathique.
Une fois encastrés à nos places, la lecture de l’ardoise du jour nous fait tellement saliver qu’un problème se pose : qu’allons-nous choisir ? Il y a 6 entrées et 4 nous font envie ! Il y a 6 plats et 5 nous tentent !
Après moult hésitations, finalement nous nous décidons pour des harengs fumés qui vont se révéler très moelleux et fumés sans trop et des couteaux persillés (15,30 €) dont la cuisson est absolument parfaite.
Pour les plats, Patrick a jeté son dévolu sur un filet de bar sauvage de l’île de Groix (19,50 €) et moi sur des langoustines au Kari Gosse (26,50 €). Au passage faites-moi penser à vous parler un jour de ce savoureux curry breton.
Tant pis pour l’anguille fumée et pommes de terre (18,50 €), le plat d’ormeaux (26,50 €), les deux filets de sole et pommes de terre (26,50 €).
Ce que nous dégustons est somptueux quant à la qualité des produits (en provenance directe de la Bretagne par arrivage quotidien pour la majorité d’entre eux) et la maîtrise des cuissons. Enfin, les assaisonnements et les sauces sont subtils et ne masquent pas les saveurs iodées de nos assiettes. Nous avons presque l’illusion de respirer des embruns tant on sent le goût du frais pêché. C’est simple mais juste, ce qui est finalement le plus bel hommage que l’on puisse rendre aux produits de la mer ainsi sobrement mis en valeur.
Sur ces merveilles, un vin blanc s’imposait, on en a goûté trois ! Au verre ! Non, mais qu’est-ce que vous pensiez ? Un bon sauvignon de Touraine 2011 du domaine de l’Aumonier de Sophie et Thierry Chardon (5,60 € le verre, 22 € la bouteille), apéritif à souhait, puis un chablis 2009, cuvée le Finage de la Chablisienne (6,50 € le verre, 29 € la bouteille), parfait par ses notes salines, et pour finir un chenin 2010 domaine de l’Aumonier également (5,00 € le verre, 23 € la bouteille) un dessert à lui tout seul : abricot sec, amande, poire, miel.
Du coup, en vrai dessert nous n’avons pris qu’un kouign amann pour deux : un pur délice au goût beurré — normal pour ce gâteau qui signifie « gâteau au beurre » en breton — mais non gras, qui a clos ce repas comme un point d’orgue.
Question prix, il y a une formule à 28,50 € au déjeuner (maquereau ou hareng fumé + 1 plat de poisson + 1 verre de sauvignon).
À la carte, le soir donc, il faut compter entre 50 à 60 € par personne + le vin. C’est cher mais pas rare dans ce quartier d’affaires huppé où l’on n’a pas forcément cette qualité pour ce prix-là.
Greta Garbure aurait bien laissé son rond de serviette dans ce repaire breton pour la qualité de la table, mais où le poser ?
Invitation d’une attachée de presse.
Blandine & Patrick
Restaurant O’Breizh
27, rue de Penthièvre
75008 Paris
Tél 01 42 56 27 32
Ouvert du lundi au dimanche midi et soir.
Corner épicerie à partir de 10 h 30.
Site : www.obreizh.com