Novembre, mois des produits tripiers
Les abats firent les délices des ripailles rabelaisiennes, de la cuisine de cour de nos rois de France, et de la cuisine populaire des années 50. Ils tombèrent hélas en désuétude au moment de la maladie de Creutzfeld-Jakob (maladie de la vache folle). Aujourd’hui réhabilités et rebaptisés « produits tripiers » par euphémisme — notre société aimant les édulcorations hypocrites —, ils sont ordinairement prisés dans les brasseries où l’on sert des plats canailles, mais pas toujours faciles à trouver pour les cuisiner soi-même, du fait de la disparition de nombreux tripiers. Un conseil : ayez la bonne habitude de faire vos courses sur les marchés, vous y redécouvrirez des trésors de produits oubliés.
L’opération « Novembre, mois des produits tripiers » a lieu maintenant chaque année — 2012 est la douzième édition — afin de montrer aux consommateurs que ce sont des aliments de première qualité dont la diversité de goûts et de textures (craquante, moelleuse, gélatineuse) permet de varier les plaisirs car ils se déclinent selon une infinie variété de recettes épatantes. Alors, n’hésitons pas à les inviter plus souvent sur nos tables. Car, bien souvent, si on les boude, c’est surtout parce qu’on ne sait pas trop comment s’y prendre avec eux et qu’on n’ose pas les cuisiner. Goûteux, très ludiques, et souvent économiques (exception faite des ris et du foie de veau), ils sont pourtant devenus les vedettes de ce qu’il est convenu d’appeler la « bistronomie », ce courant très tendance qui propose une relecture des classiques de la cuisine de bistrot et de la cuisine bourgeoise sans en garder les clichés.
Une confidence : nous, nous en dégustons plusieurs fois par mois tous les mois de l’année, et pas seulement en novembre !
BV