Les cadenassés du cœur
Bon, maintenant que la Saint-Valentin est passée, on va pouvoir parler sérieusement d’amour !
L’Amour avec un grand A mais aussi avec un grand M, un grand O, un grand U et un grand R !
L’amour, quoi ! Le vrai !
En laissant tomber les bluettes et mièvreries de circonstance style bouquet de roses rouges cultivées à l’autre bout de la terre et coûtant la peau des fesses, dîner aux chandelles, sucettes et chocolats en forme de cœur… ou de sex toys !
Une journée-vitrine pour faire croire que l’amour rime avec toujours !
Avant de reprendre son petit train-train, ses petites (mauvaises) habitudes qui exaspèrent l’autre, des plus problématiques aux plus mesquines (horaires décalés, goûts et comportements alimentaires différents, chamailleries pour la télécommande, doigts dans le nez, chaussettes qui traînent, bouchon du tube de dentifrice non rebouché, etc. etc.) et ses petites tromperies… ou ses grosses trahisons !
Vous savez ce que nous en pensons sur Greta Garbure, nous nous sommes déjà exprimé ici : http://gretagarbure.com/2013/02/14/la-chronique-de-greta-garbure-7/
et encore hier : http://gretagarbure.com/2015/02/14/saynetes-14/
À tout prendre, nous préférons rendre hommage à Saint-Priape : http://gretagarbure.com/2014/02/14/ptit-billet-dhumeur-50/, c’est moins hypocrite !
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« AIMER » est sans doute le mot le plus galvaudé de la langue française ! Un véritable factotum ! Qui permet d’aimer tout et n’importe quoi : les frites, le chocolat, les bonbons, le vin, la bière, les films d’horreur, les polars, la vitesse, le foot, le rugby, les vacances, les fausses blondes, les mecs baraqués, danser, les voyages au bout du monde, les soirées entre copains et accessoirement… son/sa chéri(e) ! Et la liste est non exhaustive !
Allez, vous savez que l’étymologie est mon dada alors je vais vous confier celle de deux mots :
AIMER : du latin amare = « aimer », devenu « amer » (avec le sens premier d’amertume pour le nom, puis d’aimer pour la forme déverbale) en ancien français. Eh oui, ces deux mots sont à l’origine jumeaux !
PASSION : du latin patio = « je souffre » ! Confer la « Passion » du Christ !
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Je continue ?
Avez-vous déjà réfléchi à la signification des mots d’amour quand cet amour se confirme au point de se marier ?
Commençons par mariage !
MARIAGE : le mot vient du latin mas, maris = « le mâle, celui qui produit, viril » — qui a détrôné vir = « homme » — et de agere = « agir ». Et non, comme on le dit parfois complaisamment de matrimonium = « mère » !
Un mariage qui unit deux personnes par des liens conjugaux !
Eh oui ! « liens », « chaînes », « être attaché à » sont des mots… d’amour !
Et je ne vous parle pas de « con-jugal » qui signifie « porter le joug ensemble » !
Ni de couple qui, à l’origine, était un mot féminin signifiant également lien, pour attacher des chevaux, des chiens… l’autre !
Pourquoi pas une laisse ?
Vous trouvez toujours ça beau, l’amour ?
Il n’y a pas jusqu’au mot « moitié » qui ne soit pour le moins ambigu.
Je n’ai pas plus envie d’être la moitié de quelqu’un que de n’aimer qu’une « moitié ». Autant dire une demi-portion !
J’ai envie d’un amour… entier !
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Tout ça pour dire qu’il y a des « amoureux » assez masochistes pour en rajouter encore. J’allais dire… « en cœur » !
Et qui sont surtout suffisamment égoïstes pour faire passer ce qu’ils croient être un « amour éternel » au-dessus de l’art — et subséquemment des artistes — et du patrimoine de notre pays en allant MASSACRER — le mot n’est pas trop fort ! — une œuvre historique comme le Pont des Arts pour y accrocher des cadenas témoins de leurs soi-disant amours de pacotille !
Un cadenas, symbole d’amour… déjà, faut le faire !
N’est-ce pas à la porte des geôles qu’on met un cadenas ?
L’amour, ça ne devrait pas plutôt être la liberté ?
Pourtant, combien de ces « belles » histoires n’ont duré qu’un soir de Saint-Valentin, une semaine, un mois seulement ?
A contrario, combien de ces amoureux ont marché à l’amble assez longtemps pour être en perpétuelle connivence… « à la vie, à l’amor » ?
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Le Pont des Arts (ou la passerelle des Arts) est le premier pont métallique (il comporte 9 arches en fonte) de Paris. Il a été construit en 1804 à l’initiative de Napoléon Bonaparte, sur les conseils de Jean-Baptiste Launay, directeur des Ponts de Paris. Les ingénieurs Louis-Alexandre de Cessart et Jacques Vincent de Lacroix Dillon ont conçu cette passerelle pour ressembler à un jardin suspendu. Car son autre particularité est d’être piétonnier !
Modifié en 1852, le Pont des Arts était soumis à un droit de péage, comme nous le rapporte Balzac dans « La Rabouilleuse » !
Le pont actuel a été reconstruit en 1984 selon les plans de Louis Arretche. Il est inscrit monument historique depuis 1975.
(Merci Wikipédia).
Et malheureusement, il y a des crétins assez puérils qui méprisent la culture et détruisent ce patrimoine sans même en avoir conscience ou… pire, en s’en foutant ! Car le poids de ces immondes cadenas a déjà gravement endommagé le Pont ! Mais rien n’y fait ! Ces écervelés enamourés recommencent. Même la voierie parisienne n’arrive pas à suivre !
Michel Poymiro
15 février 2015 @ 10 h 13 min
Elle prend son envol, la Blandine et… un an de plus ! Bon anniversaire !!!
madamedekeravel
15 février 2015 @ 11 h 15 min
très bon !
Evelyne Guittard
15 février 2015 @ 11 h 55 min
Merci pour cet Amour rafraîchissant et riche de sens. Je partage à 200% vos idées et l’amour doit effectivement être libre… pour être épanoui 😉 !
Traditions, us et coutumes |
14 février 2017 @ 7 h 02 min
[…] suivi de « Les cadenassés du cœur » : https://gretagarbure.com/2015/02/15/ptit-billet-dhumeur-95/ — Et encore une couche en 2016 avec « La Saint-Valentin, fête du baratin […]