Le peintre Frédéric Brandon rend hommage à la ligne 9 du métro parisien : une expo mémorielle à voir !

Disons-le tout net — et même tout internet — le peintre Frédéric Brandon (« Fricket » pour les intimes, comme l’avait surnommé Jean Cormier) est un ami. Et en plus, j’aime ses œuvres. Au point que, si la fortune me venait, j’achèterais peut-être sa « Liseuse », découverte il y a quelque temps à la galerie d’Hélène Nougaro.
Par ailleurs la ligne de métro n° 9 est « ma » ligne puisque je descends à la station « Porte de Montreuil » pour rentrer dans mes pénates, station qui me permet aussi, en sens inverse, de pénétrer au cœur de Paris.
Enfin, Frédéric et moi avons un certain nombre d’amis en commun et se voir est toujours une fête.
Impossible donc de ne pas faire les deux stations de métro qui me séparent du lieu de l’exposition pour venir voir ce travail insensé qui lui a pris 7 ans de sa vie.

Il explique d’ailleurs fort bien cette idée qui peut paraître saugrenue : « Prenant quotidiennement cette ligne, j’ai eu l’envie de faire « le portrait » de toutes ses stations, leur histoire, leur architecture, leur environnement, leur lumière et aussi de ses usagers avec leur quotidienneté, leur différence selon les quartiers traversés. Trente-huit stations qui traversent Paris d’Est en Ouest de Montreuil à Boulogne sur une courbe passant par Saint-Martin actuellement désaffectée et en son sommet par Havre-Caumartin et Chaussée d’Antin. Traversée territoriale et sociale de la capitale allant d’une banlieue populaire à une banlieue résidentielle. Elle est mise en service en 1922. Elle est devenue la première ligne à desservir la banlieue parisienne en 1934 à l’Ouest et en 1937 à l’Est. »
Travail colossal donc, puisqe les triptyques font chacun 80 cm x 246 cm et ont été précédés de deux ans de recherches qui ont généré croquis, esquisses, travail sur papier, triptyques au format des réalisations finales, etc.
Quant à la réalisation finale, elle combine une technique mixte : peinture acrylique, fusain, pastel, impressions pigmentaires (objets et accessoires, bancs, sièges, panneaux de signalisation, etc.).
Une œuvre qui prend le pouls de chaque station et, pour qui fréquente la ligne n° 9, de la faune aux messages subliminaux, le moindre détail réflète exactement « l’âme » de la station et ce qui la rend unique. Le peintre se double donc d’un sociologue voire d’un ethnologue. Un travail qui devrait subjuguer la Mairie de Paris en lui accordant d’autres lieux d’exposition.
Je ne peux donc que vous inciter à aller voir cette expo mais dépêchez-vous car elle n’est là que jusqu’au 16 octobre inclus : à « La Parole Errante », 9 rue François Debergue, 93100 Montreuil – Tél. 01 48 70 00 76 – info@laparoleerrantedemain.org – Ouvert de 14 h à 19 h – Métro Croix de Chavaux.
Voici quelques triptyques, sans toutefois tous les déflorer. Chacun d’eux est accompagné d’un petit texte historique sur la station, qui nous apprend plein de choses, comme par exemple qu’Oberkampf est l’inventeur de la toile de Jouy.
Un devoir de mémoire réussi !





