Le Duc de Richelieu – Paris
Le Duc de Richelieu
Bistrot de quartier
Paris 12ème
C’est un bistrot à l’ancienne dans l’immédiate proximité de la gare de Lyon, à deux pas des deux grandes brasseries à touristes du boulevard Diderot, j’ai nommé l’Européen et la Taverne Karlsbraü. Devanture anodine avec son store rouge et ses quelques tables pour boire un verre en terrasse, salles classiques qui se succèdent : grand comptoir, tables et chaises en bois, banquettes en moleskine, miroirs, ardoises. Avec une belle machine à jambon en prime. Le tout pile dans la tonalité bistrot de quartier.
Personnellement, j’y étais déjà venue dans le cadre d’un déjeuner de l’Académie de la Viande (www.academiedelaviande.eu) autour du paleron et l’expérience s’était révélée très intéressante. Mais le paleron avait été fourni par Serge Caillaud (boucherie Au Bell Viandier, 4 rue Lobineau, Marché Sait-Germain, Paris 6ème) et je voulais savoir comment était la table dans une circonstance plus ordinaire. Didier Maillet m’avait alors gentiment invitée à revenir quand je voulais. Ce qui fut fait ce lundi soir où, pour raison familiale, il ne put cependant être présent. C’est donc son accorte épouse Virginie qui nous a reçus.
D’emblée notre hôtesse nous explique que la veille c’était la fête des mères et que de ce fait, il reste quelques plats à la carte qui n’y figurent pas habituellement, comme une Fricassée de homard, pommes charlottes et chorizo (32,50 €), des Ris de veau braisé au porto (28,50 €) et un Gigot qui me tente immédiatement.
Bon… Tout en buvant un verre de chablis de Daniel Séguinot dont Patrick me dit aussitôt : « le verre de l’accueil ne risque pas d’empâter la bouche ! », nous faisons notre menu.
Pour les entrées : Asperges blanches tièdes au serrano et au parmesan (14,50 €) et Terrine de foies de volailles (8,30 €). Les premières sont fraîches et croquantes à souhait, en revanche la terrine est décevante car un peu grasse, et surtout, le goût du porc domine nettement celui des foies de volailles.
Pour les plats de résistance, je m’en tiens au Gigot qui se trouve être garni de haricots et de ratatouille (21,50 €) tandis qu’en bon carnivore, Patrick a repéré une côte de bœuf (500/500 g) avec des frites maison (26,50 €). Originaire de la Mayenne, la viande de bœuf est vraiment excellente, tout comme les frites, et très précisément cuite, comme souhaité à la commande !
Hélas, si la qualité du gigot n’est pas à mettre en cause, mon enthousiasme retombe un peu car les tranches ont sans doute été réchauffées à la salamandre et sont donc trop cuites pour qui aime une cuisson rosée. Quant au doublé haricots-ratatouille, cette juxtaposition garniture d’hiver et garniture d’été est antinomique et trop luxuriante. L’une (plutôt que l’autre) aurait suffi…
Nous buvons un morgon mis en bouteille par Henri Fessy, un vin de négoce sans gros défaut, c’est-à-dire sans aucune des qualités que l’on recherche quand on souhaite accompagner une belle pièce de viande d’un cru de beaujolais solide, charnu, structuré, sanguin. Mais rien de tout ça dans le verre…
Au passage, on peut noter qu’il est facturé 22,50 €, ce qui semble raisonnable à Paris et dans ce quartier, à condition évidemment d’oublier que son prix d’achat a quand même été multiplié par 5 ou 6, comme chez les copains.
S’ils étaient les seuls, on pourrait presque leur en vouloir mais c’est devenu un usage tellement répandu…
Quant aux verres à eau qui sont en fait de grands verres à Coca-Cola, on les a bien vite fait disparaître de la table…
On zappe le fromage (6,80 €) qui se décline en Saint-Marcellin, Brie de Meaux et Cantal Entre-Deux, mais je ne résiste pas au baba au rhum (7,80 €) ni Patrick au mille-feuilles (7,50 €). Le premier est légèrement brioché et arrosé d’un rhum qui décape un peu les muqueuses. Le mille-feuilles est traditionnel, avec une pâte un peu trop cuite comme c’est bizarrement tendance à Paris depuis quelque temps.
Un repas très sympathique mais ponctué de petites déceptions même s’il est patent que les produits sont de bonne qualité — les viandes viennent des Boucheries Premières — et que le chef Lionel Malière connaît son affaire.
Quant aux prix, ils ne sont pas tout doux mais conformes à ceux d’un quartier où les voyageurs sont nombreux et ne font que passer.
Une adresse qui peut rendre service et où l’on peut aussi, pour une addition plus légère, prendre la formule entrée + plat à 14,90 € (boisson non comprise).
En résumé, un vrai potentiel — bons produits et vrai savoir-faire — pour cette maison où nous avons pu constater qu’une table d’habitués manifestait avec une chaleur communicative leur bonheur d’être là.
Invitation du patron.
Blandine & Patrick
Le Duc de Richelieu
5, rue Parrot
75012 Paris
Tél : 01 43 43 05 64
Ouvert 7 jours sur 7.
Stéphane
22 juin 2013 @ 10 h 09 min
Les coefficients appliqués sur les vins me font bondir, et après ça les bistrotiers viennent se plaindre que les consommateurs prennent de moins en moins de bouteilles… J’en ai parlé avec un des vignerons de Corbières dont j’ai quelques flacons en cave, un de ces vins prix HT Pro 4.30€ vu sur la carte d’un resto ici à 36€! En même temps j’ai entendu dire que ce restaurant pourtant bien placé dans la ville avait quelques difficultés, Va savoir!