Le clair de la plume – Grignan (1)
Le clair de la plume
Hôtel et Restaurant * (chef Julien Allano)
Grignan (Drôme)
épisode 1
Il serait peut-être temps que je vous raconte mon escapade enchanteresse au « Clair de la Plume », à Grignan, juste avant la Noël. Je ne l’ai pas fait tout de suite à cause des fêtes et puis le temps a filé. Et puis, et puis…
Venant de Lyon suite à un précédent périple, je suis arrivée le vendredi en toute fin d’après-midi, juste le temps de m’installer dans la jolie chambre « Manon » (104 € la nuit) qui m’était dévolue :


Une chambre très dans l’esprit de Madame de Sévigné dont on sait qu’elle habita Grignan et dont la mémoire hante toujours les lieux, leur conférant un charme indéniable. Pour tout dire, un style que j’affectionne. Une chambre qui n’aurait pas déparé dans un film de Nina Companeez comme « Les Dames de la Côte ».
Mes hôtes m’avaient préparé un accueil rassérénant pour me remettre de la fatigue du voyage et me permettre de me détendre un peu avant des agapes de saison faisant honneur à la truffe, produit emblématique de la région :

Et voici la vue depuis la fenêtre de ma chambre :

Joli moment d’émotion pour moi car pour tout vous dire, j’étais déjà venue dans ce si charmant village en 2006 en tant qu’invitée d’honneur des « 5èmes Rencontres Féminines » de Grignan (« une affaire de femmes »), cette année-là baptisées « Dessous chics – Dentelles littéraires » car sur le thème de l’érotisme. Et mon livre « Testicules » y avait remporté son troisième prix.
C’est donc tout à fait ragaillardie que je suis descendue dans la jolie verrière où se situe le restaurant.


Voici donc le « menu truffe » (truffe noire d’hiver tuber melanosporum évidemment) de Julien Allano qui se joue en 5 ou 7 services (115 € par personne pour 5 plats, 155 € pour 7 plats, pour l’ensemble de la table). J’ai droit au menu 7 services mais précédé par trois amuse-gueules-signatures de la maison : le cromesquis entre terre et mer (huître et pied de cochon), l’encrier et sa plume d’oie comestible à l’olive et la déclinaison autour de l’olive (huile d’olive de Nyons et olives de Nyons, tapenade) : irrésistible !



Mais voilà que s’annonce le « truffle time » composé d’une infusion de truffe et d’un shortbread de parmesan. Un starter délicat et parfumé qui est un clin d’œil au fait que « Le Clair de la plume » fut d’abord un salon de thé.

Arrive ensuite un plat autour du céleri-rave, un partenaire qui se révèle toujours sensationnel avec la truffe : « Sur l’idée d’une carbonara truffée » où le céleri-rave traité façon carbonara est nappé d’une crème de parmesan et coiffé d’une julienne de truffe au sein de laquelle se niche un œuf de caille… ce qui est fichtrement bon !


Puis c’est le tour de « Terre de Grignan », un cappuccino de topinambour et truffe parsemé de poudre de topinambour et de bacon : que du velouté en bouche ! Et la saveur du topinambour (qu’on appelle également artichaut de Jérusalem car sa saveur est proche de ce légume) se conjugue à merveille avec la truffe.

Tout ça est délicieux mais ne fait que préparer à l’arrivée du plat en majesté : le « Pigeon » (fournisseur : Stéphane Durand), plat somptueux entre tous. Le coffre et la cuisse sont servis flanqués d’une endive et de lamelles de truffes tandis qu’une petite tartelette d’abats est présentée à part.



Puis, comme une sorte de trou normand — un trou provençal ? —, une « création glacée et sa tuile aux noisettes » vient subtilement rafraîchir mon palais avant la suite des agapes. Il faut dire que le chef pâtissier Jean-Christophe Vitte est non seulement Meilleur Ouvrier de France 2015 mais également Champion du monde de desserts glacés 2014, ceci expliquant cela !

La bouche est prête pour l’attaque de l’assiette des fromages affinés par Josiane Déal, Meilleur Ouvrier de France qui tient une boutique à Vaison-la-Romaine. Il y a là (de gauche à droite) du banon, du maquis corse, du Saint-Nectaire, du Brillat-Savarin truffé par les soins du restaurant et du Saint-Marcellin. Je suis comblée.

Mais cette promenade autour de la truffe n’est pas finie ! Place au sucré avec deux desserts : le premier cher au chef puisqu’il s’agit d’un « Souvenir de mon enfance », un lait de poule revisité accompagné d’un sorbet poire et de truffe. Et le second tout en illusion d’optique, une jolie « truffe en trompe l’œil » (mascarpone monté à la truffe) avec glace crème truffe, une crème anglaise à la truffe et une fine feuille de chêne en pâte pour rappeler que les truffes se trouvent souvent au pied des chênes. La boucle est ainsi bouclée. Et moi, je me damnerais pour la crème anglaise aux truffes !


Il ne serait pas correct de ne pas vous parler des vins qui m’ont été servis par Paul Luquain, le sommelier. Mais je ne vous montrerai pas les photos des bouteilles car leur rendu n’est pas terrible, la lumière de la salle étant intimiste le soir.
J’ai donc bu successivement un verre d’ADN 2013 (patrimonio) de chez GR (Emmanuel Gagnepain et David Risoul), un verre de blanc (AOP Languedoc, 45% marsanne, 45% roussane et 10% viognier) 2013 du domaine Saint-Sylvestre (Sophie et Vincent Guizard), un verre de grignan-les-adhémar Esprit d’Escalin 2012, un verre de merlot autrichien vieilles vignes 2015 et un verre de blanc V (viognier) 2015 du domaine Grangeneuve, vieilli en fût de chêne. Que des accords qui fonctionnaient harmonieusement.
Je ne peux donc que dire un grand merci à Julian Allano de m’avoir ainsi régalée.

Ainsi lestée, je vais rejoindre Manon, ma belle chambre pour y faire de beaux rêves… mais l’aventure n’est pas finie pour autant !
Je vous raconte la suite demain !
Invitation d’un attaché de presse.
Blandine Vié
Le Clair de la Plume
Maison à Grignan, en Provence, entre Orange et Montélimar
Hôtel 4 étoiles,
Ouvert tous les jours de l’année,
Restaurant*, bistro (pour les déjeuners du lundi au samedi),
Salon de thé et boutique
2, place du Mail, 26230 Grignan
Tél : 04 75 91 81 30
www.clairplume.com
Évasion en France |
28 février 2017 @ 7 h 01 min
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