Le champagne rosé : de la grenadine pour Amélie Nothomb !
Morceaux choisis

Dans son roman Barbe bleue, publié aux éditions Albin Michel en 2012 — roman que j’ai par ailleurs beaucoup apprécié —, l’héroïne Saturnine, dont on devine aisément qu’elle emprunte certains traits à son auteur, boit beaucoup de champagne et pas n’importe lesquels. Elle raffole des grandes maisons.
Mais voici ce qu’elle écrit pages 58 et 59 (de l’édition originale), s’adressant à à son hôte :
« — Allons, dit-elle en vidant le reste de la bouteille, on n’a pas le droit de sombrer dans la mélancolie quand on boit cet élixir. Dès demain, vous demanderez à Mélaine de passer commander chez Laurent-Perrier, Roederer, Dom Pérignon et toute la bande. Ne lésinez pas, vous avez les moyens. Une seule consigne : ne pas prendre de champagne rosé.
— Cela va de soi. Préférer la mièvrerie du rose au mysticisme de l’or, quelle absurdité !
— L’inventeur du champagne rosé a réussi le contraire de la quête des alchimistes : il a transformé l’or en grenadine.
Sur cette tirade, Saturnine disparut dans ses appartements. »
Et vous, qu’en pensez-vous ?