Le Bistrot de la Gare, Paris 12e
Situé face à la gare de Lyon, ce bistrot qui appartient au groupe Joulie s’appelait encore il y peu, la Taverne Karlsbräu. Changement d’enseigne et de style donc pour cet établissement que Gérard Joulie — tout comme pour Batifol face à la gare de l’Est — souhaite inscrire dans le registre des bistrots, pari audacieux pour des salles qui font plus de 100 couverts, plus précisément 180 places en salle et 50 en terrasse pour le Bistrot de la Gare. Le décor a donc été revu dans cette optique, tout en crème et rouge, avec une salle en rotonde au premier étage.
Le repas
Une grande ardoise l’indique à l’entrée, les plats du jour sont Soupe à l’oignon gratinée (6,50 €), Tête de veau sauce ravigote (17,50 €) et Tarte aux poires (7,50 €). Michel Bridenne (mon copain dessinateur de presse et auteur de BD) et moi-même, nous nous installons à une table de la terrasse couverte avec vue sur la gare de Lyon et la Tour de l’Horloge illuminées (c’est le soir) et le temps de choisir, un serveur, très guilleret, nous propose un apéritif que nous déclinons pour un verre de vin blanc. Il nous propose un verre de pouilly-fuissé — ce qui nous va bien — mais revient avec une bouteille de bourgogne aligoté. Nous lui faisons remarquer et nous dit « je n’ai pas pu vous dire ça, nous n’en avons pas ». Mais pourtant si, nous avons bien entendu tous les deux et il nous rétorque qu’il doit être fatigué. Bon, va pour le bourgogne aligoté (Aegerter, 6 € les 15 cl, 28 € la bouteille).
Comme il fait un froid de canard, nous optons tous les deux pour la soupe à l’oignon gratinée qui se révèle délicieuse.
Elle est épaisse, onctueuse, bien garnie en oignons et en fromage et le bouillon a bon goût. Cela n’a rien d’un brouet inconsistant, c’est vraiment une gratinée à l’ancienne. On se croirait presque aux Halles du temps que les moins de deux ou trois fois vingt ans ne peuvent pas connaître. Nous voilà réchauffés.
Mon ami Michel Bridenne — qui adore décidément les abats — s’en tient au plat du jour : la tête de veau sauce ravigote. Quant à moi, qui aime également beaucoup les abats et les cochonnailles — je pense que vous vous en seriez douté ! —, j’ai envie d’une Andouillette AAAAA grillée sauce moutarde à l’ancienne (16 €) avec des frites car je n’en mange presque jamais.
La tête de veau est classique, bien préparée, avec deux belles tranches de langue pour le charnu, un morceau de joue avec son cuir pour le fondant gélatineux, et un morceau d’oreille pour le croquant. Pommes de terre et carottes l’accompagnent. Personnellement, j’aurais aimé un peu de cervelle dans la composition de l’assiette mais c’est un bon plat bien réussi.
Il ne semble pas y avoir de câpres dans la ravigote mais elle est généreuse et vient émoustiller la tête de veau comme il faut.
De mon côté, très grillée, l’andouillette se révèle de qualité, très gourmande, avec une bonne mâche, comme il se doit. La sauce moutarde à l’ancienne est également bien équilibrée, ni trop fortement assaisonnée, ni trop douce.
En revanche, grosse déception pour les frites, beaucoup trop… frites ! Moi qui en mange rarement, oui, je suis déçue. Elles sont vraiment très sèches et ça gâte un peu mon plaisir.
Sur ce repas effectivement très « esprit bistrot », nous avons bu une bouteille de Côtes-du-Rhône Réserve 2017 de la Famille Perrin (24 € la bouteille, 13 € la demi-bouteille), une maison sans surprise qui fournit ce genre d’établissements avec une grande constance.
Encore un petit creux pour le dessert ? Toujours pour moi quand il y a du baba au rhum à la carte et pour Michel aussi qui, comme beaucoup d’hommes, a le bec un peu sucré. Il a donc choisi une crème caramel qu’on dirait presque faite par une grand-mère.
Bon, notre pétillant serveur, m’a prévenue que le baba, ce n’était pas possible car il n’y avait plus de crème Chantilly (j’imagine en bombe) mais comme dans le baba au rhum, c’est le baba et le rhum que j’aime, tout va bien, je le prends quand même. Bon, bien que dans le dossier de presse, il soit dit que le baba chantilly est généreusement « punché » au rhum Saint-James ambré, le mien était quand même un peu sec et c’est vrai, semblait tout triste sans sa Chantilly. Bien fait pour moi, j’aurais dû prendre le dessert du jour. Il y a de toute façon toujours intérêt à choisir les plats du jour.
Allez ! Encore un café que nous prenons en compagnie d’une petite souris qui a passé la porte par inadvertance et il est l’heure de se séparer.
Bilan positif malgré quelques maladresses mais plus qu’un bistrot où l’on va exprès pour son cadre plus intime avec un vrai cachet et pour sa cuisine plus personnelle, on est ici dans un établissement de passage qui cible parfaitement sa clientèle, pour la plupart de passage elle aussi.
Le Bistrot de la Gare
1, rue de Lyon,
75012 Paris
M° Gare de Lyon
Tél. 01 43 43 88 30
Site : www.bistrotdelagare.com
Ouvert tous les jours en service continu de 11 h 30 (du matin) à minuit.
Invitation d’un attaché de presse.