L’année des légumineuses
Mais que fait la DGCCRF contre les arnaques ?
La soixante-huitième Assemblée générale des Nations Unies — dont on pourrait penser qu’elle a d’autre chats à fouetter ! — a proclamé 2016 Année internationale des légumineuses (AIL)(A/RES/68/231).
« L’AIL 2016 est censée viser à sensibiliser l’opinion publique aux avantages nutritionnels des légumineuses dans le cadre d’une production vivrière durable, à l’appui de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. La célébration de cette Année se doit donc d’être une excellente occasion de favoriser des rapprochements dans toute la chaîne de production de manière à mieux exploiter les protéines issues des légumineuses, à renforcer la production de légumineuses à l’échelle mondiale, à tirer un meilleur parti de la rotation de cultures et à trouver des solutions aux problèmes qui se posent dans le commerce des légumineuses. »
C’est du moins le but avoué de cette proclamation.
Des marques agro-alimentaires productrices de légumes en conserve ont donc sauté sur l’occasion pour lancer de nouveaux produits susceptibles d’attirer le chaland. C’est notamment le cas de Bonduelle qui a concocté une gamme de légumineuses cuisinées.
C’est ainsi que j’ai été amenée à goûter leurs « Lentilles façon Petit Salé » et leurs « Haricots rouges façon Chili ». Comme vous pouvez le voir sur les étiquettes, sous ces intitulés et à côté de la photo des plats, sont mentionnés en gros dans un encadré les ingrédients principaux.
Lentilles, carottes et oignons pour les lentilles : le « petit salé » a donc mystérieusement disparu !
Haricots rouges, maïs et poivrons pour le chili.
Pire, quand on regarde à la loupe pour avoir le détail et la proportion de ces ingrédients, c’est consternant :
— Indépendamment du fait que les lentilles sont sèches et trempées (depuis combien d’années ne fait-on plus tremper les lentilles ?) et qu’il y a de l’amidon de maïs modifié, pour les parfumer, c’est une litanie d’arômes « naturels » tels que blé, orge, extrait de malt d’orge torréfié, antioxydant (acide ascorbique), arôme naturel de poivre, arôme naturel de thym, arôme naturel de laurier, arôme naturel de girofle. Et le petit salé, alors ?
Ah, il y a un astérisque après « arômes naturels » qui renvoie à la fin et qui nous dit : « *présence d’ingrédients d’origine animale (porc) ».
Oui, oui, vous avez bien lu : PRÉSENCE ! Autrement dit des traces infimes qu’on ne peut même pas quantifier. Et je doute qu’il s’agisse véritablement de petit salé. Sinon, ils auraient été trop heureux de s’en glorifier.
— Quant au chili, certes il ne prétend pas être « con carne » mais le chili — qui est un piment fort ayant donné son nom à ce plat — a disparu lui aussi.
Alors oui, comment de telles tromperies sont-elles possibles et que fait la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) contre ce genre d’arnaques ?
Parigotte007
23 mai 2016 @ 12 h 22 min
effectivement scandaleux…. je pense que le contournement possible de la règlementation se situe dans le terme « façon » , mot valise qui doit permettre de faire n’importe quoi !