L’Amourette, excellent restaurant bistrot à Montreuil (93)
Quelle belle découverte que ce restau-bistrot limitrophe de Paris, à seulement une station de métro de la Porte de Montreuil. Il y avait longtemps que je n’avais pas ressenti cette sensation d’équilibre entre le cadre, l’ambiance et la table, un établissement où rien n’est affecté ni chichiteux, ni à la va comme je te pousse comme dans certains néo-bistrots. Ici, on est comme dans une auberge de campagne qui aurait perdu de sa rusticité sans rien perdre de son charme, un bistrot où l’on vient pour se régaler d’une cuisine authentique qui se moque des effets de mode — attention, ne vous méprenez pas, ce n’est pas une cuisine passéiste, la modernité est bien là mais elle fait abstraction des dérives grégaires (comme de parsemer les assiettes de fleurs) — et qui ne vise qu’a vous proposer des produits d’excellente qualité cuisinés avec un vrai savoir-faire de chef, Pascal Dupire, qui a travaillé dans les plus grandes maisons avant de se faire son petit nid gourmand.
L’histoire
J’aime bien savoir ce qui se cache derrière une enseigne quand j’y devine un mystère. Et j’ai bien fait de poser la question. Parce que figurez-vous, comme me l’explique Sandrine, notre hôtesse, que ce nom de « L’Amourette » a été choisi en référence à une anisette fabriquée à Montreuil à quelques rues du restaurant dans les années 20, au moment de l’interdiction de l’absinthe. Un nom évocateur d’une boisson ancêtre du Pernod Ricard, du passé industriel de Montreuil, sans occulter toutes les autres significations qu’on veut bien lui donner et même lui sous-entendre. Nom qui les a charmés.
La carte
C’est une ardoise qui change tous les jours en fonction des très bons produits du marché. Nous étions trois et nous avons opté pour les mêmes plats, à commencer par l’artichaut, œuf poché, sauce ravigote qui est une vraie trouvaille, tant par le goût que par la présentation.
L’œuf poché se cache sous la sauce ravigote, au cœur de l’artichaut évidé de son foin. Détacher les feuilles et les y tremper une à une est un vrai régal, mille fois supérieur à la vinaigrette. En plus la ravigote est parfaite.
L’un de nous — je ne dirai pas lequel — ayant vu une appétissante assiette de frites passer, n’a pas résisté et en a commandé une que nous avons picorées pour le plaisir, comme des tapas. Croustillantes dehors, moelleuses à l’intérieur, en un mot délicieuses…
Notre plat de résistance — et c’est peu de le dire tant il est copieux — est une magnifique sole d’Atlantique de belle taille (elle débordait des deux côtés de l’assiette), que nous avons choisie meunière. Sa chair dense et goûtue, iodée, cuite avec précision a si bien réjoui nos papilles que nous nous serions cru au bord de l’océan.
Elle était accompagnée d’une purée maison préparée avec des pommes de terre au bon goût mais nous n’avions plus assez faim pour la terminer.
Plus assez faim non plus pour un dessert, aussi avons-nous seulement commandé une assiette de fraises nature, sans sucre, sans crème, sans Chantilly sans rien en guise de ponctuation de ce repas.
Repas sur lequel nous avons bu un quincy Le Ramonet de Joseph Mellot (34 €) en parfaite harmonie avec notre déjeuner.
La carte des vins est relativement courte (un vin par appellation environ, quelquefois deux) mais composée de maisons classiques de bonne réputation.
Quant au cadre qui permet d’accueillir 77 places assises à l’intérieur et 80 places assises sur les terrasses intérieures, il se répartit en plusieurs salles, terrasses et jardins, toutes les pièces étant distribuées de manière à ce que chacune d’elles garde un caractère intimiste,
Je sais, je suis un peu dithyrambique, mais par-delà le plaisir de déjeuner au restaurant après tous ces mois de confinement, ce fut vraiment un réel bonheur que d’être à ce point contenté sur tous les plans : l’accueil, le cadre et bien évidemment la cuisine, authentique, savoureuse, faite avec des produits de premier choix et un esprit moderne qui « revisite » la tradition sans la trahir. Bravo !
Greta Garbure — et il y a longtemps que ce n’était pas arrivé — ne peut donc que décerner ici son rond de serviette, et ce avec la plus grande joie.
Addition payée (invitation d’un ami).
L’Amourette
54, rue Robespierre
93100 Montreuil
Tél. 01 48 59 99 94 (réservation indispensable)
Courriel : info@lamourette.fr
www.lamourette.fr
M° Robespierre (ligne 9)
Ouvert du lundi au vendredi de 8 h 30 à 22 h 30 et le samedi de 9 h30 à minuit.
Fermé le dimanche.
Fermé du 9 au 29 août.