Domaine du Vieux Solitaire : en blanc et en rouge, de beaux vins de fêtes à fort tempérament !
Un peu d’histoire et de géographie
Entre mer et montagne, situé à côté du château cathare de Quéribus, coule la vallée de l’Agly, là où les vins du domaine du « Vieux Solitaire » puisent leurs origines, dans un territoire singulier* que celui de Maury, près de Perpignan, à la frange des Corbières.
Agronome de formation, Marc Loré et sa fille Céline ont repris le domaine en 2016, domaine appartenant préalablement à son oncle qui l’avait lui-même hérité de leur grand-père. Et sur un peu moins de 7 ha, ils font des cuvées quasiment confidentielles, misant sur des rendements faibles s’élevant au maximum à 25 hl/ha, sur un terroir de schiste bleu (pour le rouge) situé à 140 m d’altitude au milieu des collines de Fenouillèdes.
* Le saviez-vous ?
Le mot « singulier » vient du latin populaire singularis (porcus) qui signifie littéralement « porc solitaire » mais qui a d’abord désigné « le mâle qui vit seul ». Au XIIe siècle, on trouve la graphie sengler, typiquement anglo-normande, puis sanglier, par substitution du suffixe. –> Source Blandine Vié : Dictionnaire culturel et symbolique du cochon et autres suidés (à paraître).
Les Vins
Commençons par le blanc, une AOP Côtes-du-Roussillon « Vieux Solitaire » 2017
Le vignoble est niché dans une vallée protégée, sur le terroir de Tautavel qui nous a déjà tant révélé sur notre passé d’humains et nos ancêtres de la Préhistoire. N’oublions pas que c’est là qu’on a trouvé le plus ancien fossile humain en France. Un terroir chargé d’histoire donc, dont on ne peut ignorer les forces telluriques. Et gageons qu’à l’ère de la cueillette et de la chasse, des sangliers cohabitaient déjà avec les aurochs et les bisons, en tout cas qu’ils les ont rapidement supplantés.
Ce blanc est composé des cépages grenache blanc (50%) et macabeu (50%) qui poussent sur un terroir. Les rendements sont très faibles, de l’ordre de 22 à 25 hl/ha. Et pour ceux qui s’intéressent au secret des dieux, la vinification se fait avec maîtrise des températures, sélection uniquement de jus de coule et pressurage doux.
Sa robe est d’or pâle à reflets verts.
Au nez, on est tout de suite dans un verger de fruits à chair blanche et des notes de pêche et de poire s’exhalent subtilement.
En bouche, il développe instantanément une belle charpente minérale. Très aromatique, il conjugue à la fois puissance et fraîcheur, avec même un frisson mentholé. Sa finale est longue en bouche, persistante , pleine de vivacité minérale avec un bel équilibre sur le gras. Il titre 14°.
Ce n’est pas un vin d’apéritif mais un vin de gastronomie.
À table, il peut épauler un saumon en gravlax, des gambas ou des écrevisses si la sauce n’est pas pimentée. Mais son registre est plus sur la volaille, surtout si elle est à la crème et aux champignons, poulet racé ou belle géline, voire sur un gibier à plumes (caille des blés, faisan aux poires). L’oie traditionnelle aux fruits (pommes, poires, nashis) de la Saint-Martin ou de Noël lui va comme un gant. Il ne peut aussi que bien s’entendre avec un risotto aux girolles ou aux cèpes. Enfin, gardez-le sur le dessert, surtout sur une tarte Tatin ou une tarte aux poires, ou à la rigueur une tarte au citron si elle est meringuée.
Prix : 22 € départ cave.
Le rouge « Vieux Solitaire Grande Réserve » 2017 est un maury sec
Ce vin est un assemblage de trois cépages : grenache noir (majoritaire), carignan et syrah (minoritaire), vignes qui poussent sur des coteaux composés de shistes bleus. Les rendements sont également très faibles, de l’ordre de 20 à 25 hl/ha. Les vendanges sont manuelles, l’effeuillage se fait à la main et l’égrappage est total. En cave, même principe de pressurage doux en contrôlant les températues de fermentation. L’élevage dure 10 à 12 mois.
Sa robe est intense, d’une belle couleur rubis.
Son nez a une complexité aromatique qui démarre subtilement sur les petits fruits rouges et noirs bien mûrs pour arriver sur des notes tertiaires de réglisse et de cuir. En cela, sa personnalité reste fidèle aux millésimes précédents.
En bouche il allie la puissance au travers du grenache noir mais aussi de la rondeur et de la finesse grâce à la présence du carignan et à la touche de syrah. Sa charpente est bien équilibrée mais ses tanins sont fins et souples. Séduisant et gourmand, c’est un vin qui évolue avec une belle ampleur et une finale épicée. Il titre 14°. Son potentiel de garde est de 10 ans et plus.
C’est un vin qui mérite des partenaires de caractère dans l’assiette : les plats mijotés à base de viande (daubes de bœuf, de taureau, de sanglier ou d’agneau dans lesquelles on peut rajouter des cèpes), les belles pièces de viande rouge (côtes de bœuf) ou d’agneau si c’est un agneau d’herbes ou s’il s’agit d’un doublon de Barèges-Gavarnie (agneau qui a pâturé deux années de suite). Il est également épatant avec certains gibiers, à poil de préférence, accompanés par des châtaignes et des girolles ou des cèpes.
Un vin pour la saison de la chasse – comme le suggère l’étiquette – mais qui a aussi sa place sur les tables de fête.
Prix : 22 € la bouteille départ cave.
Domaine du Vieux Solitaire
Marc et Céline Loré (père & fille)
Tél. 06 35 30 87 31
Courriel : contact@vieuxsolitaire.com
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