Chez Julien : une table bien agréable au cœur du vieux Paris en été !
Quelle jolie découverte que cette table nichée dans le Paris historique qui, face à l’île Saint-Louis, a gardé son cachet authentique !
Pouvoir déjeuner ou dîner en terrasse — et même petit déjeuner ou prendre l’apéro — sans être importuné par les klakons, les odeurs d’essence, les bousculades et au contraire, pouvoir profiter de son plaisir dans un joli cadre verdoyant qui se conjugue avec les vieilles pierres sans faire cliché, et se sentir dépaysé grâce à l’agencement des lieux en trois îlots qui permettent de choisir une ambiance particulière : le charme d’une petite place piétonne, le plein soleil pour les aficionados ou l’intimité pour les plus discrets, de toute façon, « Ça c’est Paris ! » comme le chantait Mistinguett. Et un Paris qui ne peut que réjouir à la fois les « Parigots » et les touristes. D’ailleurs, les Parigots sont ici de vrais amoureux de Paris, et les touristes n’ont rien d’agressif, ils sont là pour l’amour du vrai Paris. Tout en sachant qu’en cas de temps incertain, on peut toujours se réfugier à l’intérieur. 120 places en terrasse qui assurent une jolie confidentialité, c’est rare. Pour un peu, on louerait sa chaise à l’année.
Belle expérience donc, qui ne se contente pas seulement d’être un cadre car c’est aussi une très bonne table. Jugez-en plutôt par nos assiettes :
Notre repas

Comme il faisait vraiment très beau en cette soirée de deuxième quinzaine de mai, plutôt qu’un apéritif ou même du champagne, nous avons préféré choisir tout de suite un vin blanc — ce que nous avons mis un certain temps à faire car nous voulions qu’il s’accorde aussi avec notre repas — et notre choix s’est porté sur un chablis Domaine du Chardonnay 2020 (50 € la bouteille) qui s’est révélé épatant, correspondant pile à notre attente. Toutefois, étant mis à rafaîchir dans un seau sous une frondaison un peu éloignée, j’ai oublié de faire une photo. Mais vous pouvez nous croire sur parole, il était à la hauteur, à la fois de notre envie de nous rafraîchir — ce que nous avons d’abord fait une bouteille d’eau de Saint-Géron tout à fait opportune — puis avec ce chablis balsamique. Pendant ce premier verre nous avons affiné notre choix en ayant envie d’entrées rafraîchissantes : Œufs mimosa truffés (18 €) pour mon camarade et Gaspacho aux petits pois pour moi (16 €).

Nous avons vraiment apprécié. Pour les œufs, inutile de vous préciser que, bien sûr, il s’agissait de truffe d’été. Mais c’était très subtil, pas du tout « m’as-tu vu », comme il semblerait de bon ton aujourd’hui de déguiser systématiquement les œufs mayonnaise en les affublant d’une montagne d’ingrédients adventices qui les rendent presque secondaires, voire invisibles. Quant à mon gaspacho, il était d’une grande fraîcheur et avec un goût de petits pois tendres formidable. Certes, recette réinterprétée mais avec bon sens. Du doigté, pas de l’esbroufe.
Nous étions heureux et devisions gentiment quand les plats dits « de résistance » s’annoncèrent : Carré d’agneau, purée de pommes de terre truffées (35 €) pour mon testeur presque attitré et Sole de petit bateau façon meunière, purée de pommes de terre truffées (62 €) pour moi qui, vivant dans un quartier où il n’y a pas de poissonnier, suis toujours tentée par les produits de la mer.


Nos commentaires seront simples : excellents produits, cuissons maîtrisées — et vu le nombre de clients ce soir-là… car toute la terrasse était remplie — c’est vraiment de la belle ouvrage. L’agneau était tendre à souhait et ma sole — qui m’a été préparée —, servie avec un beurre blanc et, disons-le sans barguigner… parfaite. Quant aux purées… un délice, que ce soit pour la texture, le goût, et ce subtil petit supplément d’âme ajouté par la truffe, mais sans débauche, simplement pour émoustiller des plats de cuisine traditionnelle d’une touche « frenchie » appréciée des touristes, ce que je trouve tout à fait louable étant donné le lieu.

J’ajoute d’ailleurs que, malgré la densité de tables un beau soir de presque été, nous n’étions nullement les uns sur les autres et que la confidentialité était assurée. Ce qui a aussi son importance.
Mine de rien, la soirée s’est avancée et il fut temps de passer aux desserts, le fromage nous paraissant trop puissant pour la saison.
Mon commensal en ayant bavé depuis qu’il eût jeté un œil sur la carte, je lui ai laissé le plaisir de choisir une Brioche perdue, caramel beurre salé (16 €) tandis que j’optais pour une Tartelette citron yuzu (16 €) que je jugeais plus rafraîchissante. Là encore, bonne pioche pour tous les deux !


Bon, nous voilà repus mais sans excès, simplement heureux d’avoir fait bonne chère dans un cadre aussi agréable.
J’aimerais ajouter une mention spéciale pour l’accueil et le service, exceptionnellement attentifs, avec des réactions spontanées et pas « commandées », exactement le contraire de ce que l’on peut constater dans trop de maisons où les « touristes » sont considérés comme de potentiels « gogos » vis–vis desquels on est obséquieux jusqu’à l’indécence. Je sais, je ne mâche pas mes mots mais c’est hélas si fréquent. Certes, l’addition n’est pas douce mais elle est honnête par rapport à la qualité servie, le cadre, l’accueil, le service, le suivi. Et ce n’est pas si fréquent dans des établissements de ce genre.
Comment donc conclure autrement que par « cette adresse est un coup de cœur » ! Qui régale à la fois le Parisien nostalgique d’une époque révolue, et le touriste avide d’une image d’un vieux Paris qui a de beaux vestiges.
Ici, je le répète véhémentement, une image du passé perdure, mais avec une modernité dans la cuisine qui n’est nullement une trahison mais au contraire, une transmission intelligente. Merci donc au chef Helmi Derbal pour ce bon repas.
Une adresse réconfortante dans ce Paris « historique ». Nous avions envie de le dire et ne nous en privons pas.
Invitation d’une attachée de presse
Chez Julien
Ouvert du lundi au dimanche de 8 h 30 à 23 h 30
1, rue du Pont Louis-Philippe
75004 Paris
Tél. 01 42 78 31 64
Site : www.chezjulien.paris