Châteauneuf-du-pape « La Cour des Papes » 2021 : un bel élégant à inviter pour Pâques
Un peu d’histoire
Châteauneuf-du-Pape est un village situé entre Orange et Avignon, en vallée du Rhône sud, mondialement réputé pour ses vins
Mais savez-vous que Châteauneuf-du-Pape s’est d’abord appelé Châteauneuf-Calcernier, en raison de la chaux d’excellente qualité qui y était produite..
En 1238, l’évêque d’Avignon obtint d’avoir un port franc sur le Rhône pour le commerce de marchandises, notamment le sel, alors source de revenus importante — d’où la gabelle — sans imposition, ce qui, un peu plus tard, profitera également au commerce du vin.
Mais c’est l’arrivée des papes dans le village — qui était leur résidence d’été, lieu de villégiature mais aussi avant-poste de défense car situé en hauteur — au début du XIVe siècle qui le dynamisera. C’est qu’au XIVe siècle quasiment la moitié des surfaces cultivées était occupée par la vigne, l’autre moitié l’étant par les céréales. Mais au fil des siècles la vigne devint prépondérante. En tout cas, c’est bien la présence des papes qui fit que le commerce du vin s’y développa. D‘abord avec Clément V, puis surtout avec son successeur Jean XXII qui fut à l’origine de la construction du château et de la renommée du vignoble et des vins qu’il appelait « Vins du Pape ». La crise du phylloxéra mit un terme à ce succès et la reconstruction du vignoble ne se fit qu’à la fin du XIXe siècle. C’est aussi à la fin du XIXe siècle, en 1893 précisément, qu’à la demande du maire Joseph Ducos, Châteauneuf-Calcernier est rebaptisé Châteauneuf-du-Pape.
Et c’est à Châteauneuf-du-Pape que débuta l’aventure de la maison Grandes Serres.
Le vin
Lors de la création des appellations d’origine contrôlées (AOC) en 1936, l’appellation Châteauneuf-du-Pape fut la première à être créée en France,.
Le décret est particulièrement exigeant : rendements limités à 35 hl/ha, vendanges manuelles avec tries successives.
Ce vin est issu d’une sélection de parcelles des quatre terroirs majeurs de l’appellation : grès rouge, sable, calcaire et galets roulés, ces derniers étant connus pour emmagasiner la chaleur le jour et la restituer la nuit, favorisant ainsi la maturation des baies.
C’est un assemblage de quatre cépages : grenache blanc, clairette, roussanne et bouboulenc récoltés à maturité optimale. Il titre 13,5°.
Ma dégustation
Sa robe : jaune pâle, elle est brillante comme des reflets de lune.
Son nez : il exhale des arômes de pêche et de fleurs blanches qui évoluent vers des senteurs de brioche voire de banane flambée. Une odeur chaude et douce, comme celle qui s’échappe du soupirail d’une boulangerie dans le froid du petit matin.
Sa bouche : l’attaque est ample, volumineuse mais en tendresse, soyeuse au palais, veloutant les papilles tout en ayant du corps et une belle force de caractère. C’est un jeune homme de belle allure qui porte des gants de velours. Il est équilibré, avec juste ce qu’il faut d’acidité pour apporter une fraîcheur bienvenue qui n’enlève rien au charme du galant. Sa finale minérale lui donne une touche d’élégance supplémentaire.
Invitez-le sur votre table pendant les fêtes pascales, il sera le partenaire bien sous tous rapports pour accompagner poissons nobles et crustacés (mais pas les coquillages), les viandes blanches (agneau de lait, navarin d’agneau, quasi de veau) et les plats à la crème : il sera épatant sur une blanquette de veau à l’ancienne et les petits légumes nouveaux qui pointent leur nez en avril, Pâques étant tardif cette année.
Prix : 32 €
En vente au domaine et chez les cavistes.
Grandes Serres
Tél. 04 90 83 72 22