Terroirs du Sud
Vraies caresses de soleil, premières sensations tant attendues de liberté enfin recouvrée.
Tel un naturiste qui enlève enfin son pantalon et le reste aux beaux jours, on se rappelle les rites, les habitudes, ces repères qui nous ont tant manqués tout l’hiver durant. Oh bien sûr, dans certaines régions favorisées, on a bien pris l’apéro dans le jardin quelques fois, ou à une terrasse de troquet abritée du vent frisquet, avec une écharpe serrée autour du cou… Mais maintenant, on en est certain, c’est indiscutablement l’heure de faire le plein de cacahuètes, de chips, de pâtés, de rillons, de fritons, de grattons, de jambons espagnols et de foies gras !
« Ici Londres ! Les Français parlent aux Français! » Eh bien non ! Ici « Les Carrasses », un de ces châteaux dits pinardiers car leurs floraisons vers la fin du XIXème ont symbolisé la réussite et surtout la fortune des négociants et gros propriétaires terriens qui avaient su répondre à une très forte demande de vins durant la très grande crise due à une épidémie ravageuse de phylloxéra sur tout le vignoble français. Quand les prix ont flambé, l’argent et parfois le mauvais goût se sont répandus sur tout le Biterrois et de nos jours, ces styles sans grâces particulières relèvent du plus grand kitch et nous font sourire avec bienveillance.
Devenu un établissement hôtelier plutôt joliment tenu, il accueille cette semaine de très nombreux vignerons venus de toutes les appellations du Languedoc et du Roussillon. Le bonheur à portée de la main, pour autant qu’elle tienne un verre ! Ils répondent à nos questions inquisitrices sur leurs méthodes et moyens mis en oeuvre pour réussir de si jolis vins. Car si les pépites se trouvent en quantités comptées, les mauvais vins sont rares, quasiment absents ! La sélection de Greta Garbure ne dérogera pas à la loi du genre : elle sera le parfait reflet, non pas de la totalité de la production proposée mais le résultat d’une partialité éhontée, à un instant t, en compagnie de gens que nous estimons plus que d’autres, dans un souci de vérité, pas d’équité !!!
À demain donc pour le Picpoul de Pinet sur les huîtres de Bouzigues !
PdM