Un dîner en ville « à la campagne » !
Pays basque, Arcangues. Belle maison, joliment habitée par Danièle. Tapas avec un beau champagne rosé, apéritif et vineux à la fois. Mon ami Bob a encore sévi : magnifique terrine de jeunes poireaux, généreusement surmontée de lamelles de truffes, accompagnée d’un gentil chablis tout à fait à sa place.
Mais voilà que sur le filet de bon bœuf et son gratin fin se présente un magnum à l’étiquette légendaire : Petrus 1978. Alors, les conversations s’arrêtent, illico remplacées par des anecdotes personnelles sur le millésime, le domaine, les propriétaires… Je sers avec parcimonie et déjà, au-dessus des verres, flottent des effluves de bon augure. Le bouchon ne sera pas mis en cause, pas plus que des brettanomyces malencontreuses ni oxydation ni réduction intempestives, rien de fâcheux. On n’évoquera évidemment pas le nombre de smics présents dans la bouteille, on n’est quand même pas des sauvages ! Notre connivence s’établit autour de la densité de la robe, des arômes francs et nets qui nous font frétiller les narines. En bouche, élégance, pureté de la matière mais surtout puissance étonnante pour son âge et une finale d’une longueur stupéfiante… Mais après tout, ce n’est qu’un vin d’exception !
Et puis… Et puis… On passe à autre chose : l’actualité dramatique, la dureté des temps pour les plus fragiles… Arrivent mes fromages préférés : un saint-nectaire de compétition et un salers fermier, pas trop salé, fondant.
Vient la farandole des desserts avec le champagne bizarroïde que j’ai apporté : un Rich reserve de 1991, 20 à 30 grammes de sucre/litre. On n’en est pas aux 200 grammes des champagnes bus par les Russes aux siècles derniers mais sa douceur et son évolution en font une gourmandise très civilisée, bien éloignée des pétillants saugrenus que l’on rencontre à ces instants ultimes des repas de fêtes et de cérémonies.
Ne conduisant pas, je m’autorise une larmichette d’un calvados pas avare de ses degrés et de ses années… et hop, chauffeur, à la maison ! Je ne savais pas que Brabus bricolait aussi les Smart : j’ai dû serrer les dents pour garder les gros morceaux mais ça valait la peine.
Petrus, les Russes, Brabus : y a d’l’abusss !
Merci à toutes et tous pour ces moments…
Parigotte007
22 février 2016 @ 15 h 23 min
la photo de ces cinq étiquettes, quel beau voyage 🙂