L’os des vœux ou le jeu du bréchet
Il est une tradition qui, me semble-t-il, est presque tombée en désuétude : celle de l’ « os des vœux », encore appelé « os de la chance », « os du bonheur » ou « os de la victoire ». En un mot : le bréchet !
Vous ne connaissez pas ce jeu ? Vous ne l’avez jamais pratiqué lorsque vous étiez enfant ?
Il faut deux protagonistes (généralement des enfants ou un parent et un enfant) qui, une fois la volaille découpée, se saisissent de l’os chacun par une branche de la fourche formée par le bréchet et doivent tirer jusqu’à ce que l’os casse ! Celui qui a gagné est celui qui a la branche la plus longue, c’est-à-dire celle qui comporte la « crête sternale » (ou « crête médiane du sternum » ou encore « quille du sternum ») qui se trouve à l’intersection de la fourche.
L’usage veut qu’on fasse un vœu au préalable et donc, celui qui gagne voit théoriquement son vœu exaucé.
En anglais, cet os s’appelle d’ailleurs « wishbone ».
On appelle aussi cet os « fourchette » ou de son nom latin furcula. La fourchette joue le rôle d’un ressort qui maintient l’écartement des épaules lors des mouvements des ailes. C’est sur cette lame osseuse que s’insèrent les puissants muscles pectoraux nécessaires au vol. Il fait partie de la cage thoracique.
Cette coutume de casser l’os des vœux semble un jeu d’enfant mais en fait, elle remonte au temps des Étrusques (400 ans avant notre ère) lorsqu’il était courant de lire des oracles divinatoires dans les gestes les plus quotidiens.
Éloïse Mozzani nous apprend même dans son « Dictionnaire de superstitions » que le bréchet était alors considéré comme bénéfique en raison de sa ressemblance avec un fer à cheval. Les Romains pensaient plutôt que sa forme de V ou de Y évoquait l’entrejambe humaine, donc la vie et la fécondité.