« Le Troquet » à Paris 15e : la succulente cuisine bistrotière de Marc Mouton avec de beaux produits et beaucoup de talent
Au passage, remarquons le beau comptoir en étain de la maison Nectoux dont j’ai déjà eu l’occasion de vous entretenir, article dont je vous remets la référence en pied de page.
Allez, après ces quelques photos pour vous situer le cadre, on passe à table :
Vous l’aurez compris, ce « Troquet » fleure bon le Sud-Ouest, surtout du côté du Pays basque. Il y a une bonne raison à cela : à l’origine, le restaurant fut tenu par l’oncle de Christian Etchebest (aujourd’hui chef des restaurants « Cantines du Troquet »), puis par Christian Etchebest lui-même. Et Marc Mouton, le chef actuel, issu d’une famille de charcutiers de la région parisienne, a fait ses premières armes à l’Astrance et chez Gagnaire (excusez du peu) avant de travailler avec Christian Etchebest et de reprendre « Le Troquet » à 25 ans seulement, il y a quatorze ans de cela.
Mais la faim se faisant sentir, entrons dans le vif du sujet :
En entrée, je n’ai pas résisté au « Céleri-rémoulade et croustillant de pied de cochon ». Un plat que j’ose qualifier de parfait : bon calibre de räpure du céleri (c’est souvent trop fin), justesse de la rémoulade (assaisonnement et texture onctueuse mais pas grasse) et meveille de croustillant de pied de cochon qui vient se poser en couvercle sur le céleri (je l’ai décalé pour la photo), une recette que j’aimerais savoir faire.
Mon accompagnatrice a quant à elle opté pour une « Soupe de lentilles aux chips de poitrine de porc », soupe servie en soupière puis garnie avec les chips. Une recette de ménage où les chips de poitrine remplacent avantageusement les croûtons. Délicieux !
Tout cela commence vraiment très très bien.
En plat « de résistance », j’ai longuement hésité entre le « Risotto aux calamars et chorizo » et la « Joue de bœuf braisée et sa poêlée de légumes ». Aussi, conciliante, ma camarade de jeu a choisi ma deuxième option pour que je puisse goûter. Bon, là encore, que des compliments à faire, et sur le plat de la mer et sur le plat de la terre. Le risotto était vraiment sublime, la joue de bœuf fondante à souhait. Pour ces deux recettes, même constat : cuissons à la seconde près, harmonie des ingrédients, légumes (carottes, courgettes) merveilleusement traités, sauces et assaisonnements sans retouches à faire. Une cuisine qui a du corps mais tout en délicatesse par rapport aux mêmes plats qu’on réaliserait à la maison.
Pour accompagner notre repas, nous avons préféré boire du vin rouge : un verre (14 cl) de vin rouge Pays d’Oc IGP « Lili » 2022 (6 €) sur l’entrée et, pour ma part, un verre (14 cl) de Côtes-du-Roussillon Villages L’Esquerda 2018 (9 €) du domaine Bila-Haut (maison Chapoutier) sur le plat. Lili s’est révélée fraîche et souple à l’attaque, marquée par des notes intenses de fruits noirs, joliment rustique, présente en bouche avec efficacité sans dominer nos assiettes. Le Côtes-du-Roussillon, assemblage de syrah, de grenache et de carignan, a quant à lui joué les séducteurs par son élégance, sa texture soyeuse et sa fraîcheur jusqu’en finale. La carte des vins (plusieurs vins présentés chaque jour à l’ardoise, en blancs comme en rouges) fait la part belle aux petits producteurs, à prix raisonnables.
Sans oublier le bon pain de Jean-Luc Poujauran, boulanger des chefs de bon goût.
Notre estomac était déjà bien lesté, néanmoins, il n’est pas de bon repas qui ne se termine par un point d’orgue, fromage ou dessert. Pour nous ce fut dessert : une « Panna cotta speculoos » pour mon amie et « Souflé à la vanille, confiture de cerises noires » (+ 6 €) pour moi. Même si cela n’est pas forcément raisonnable, c’est un alibi judicieux pour vérifier que le chef est aussi bon pâtissier que cuisinier, ce qui est justement le cas. Très bonne idée que d’avoir associer la panna cotta aux spéculoos. Et soufflé d’anthologie escorté d’une délicieuse confiture de cerises noires qui m’a rappelé l’époque où je vivais dans cet extrême Sud-Ouest.
Ce repas fut donc une réelle bonne découverte. Un lieu où tout fut harmonieux : un cadre chaleureux, une cuisine de très belle facture, sans oublier le service efficace et d’une grande gentillesse de Jackson. Une adresse que j’ajoute bien évidemment à mon carnet personnel, une adresse qu’on aurait presque envie de ne pas divulguer tant c’est bien. Mais soyons aussi généreux que l’est cet établissement et tous ceux qui l’animent. Une adresse épatante et gourmande où nous reviendrons, c’est promis !
Aussi, c’est vraiment sans la moindre hésitation que Greta Garbure
laisse son rond de serviette dans ce bien nommé Troquet !
BONUS
• Amis parisiens, Le Troquet sera ouvert le mercredi 1er mai, qu’on se le dise !
• Amis de province et vignerons de tous les coins de France qui me demandez souvent des adresses quand vous venez faire un Salon à Paris :
ce restaurant n’est pas très loin de la Porte de Versailles, sachez-le !
Prix
Entrées et desserts à 13 €
Plats à 23 €
Menu-carte à 36 € : E + P ou P + D ; 38 € E+ P+ D
(voir photo de l’ardoise)
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Le Troquet
21, rue François Bonvin
75015 Paris
Tél : 01 45 66 89 00
40 couverts + Terrasse aux beaux jours
Fermé dimanche et lundi
M° Sèvres-Lecourbe et Volontaires
Parking gratuit 28 rue François Bonvin