Le Beau Rivage
LE BEAU RIVAGE
Hôtel-restaurant
Condrieu (Rhône)
Nous avons fait la découverte de cet établissement lors d’un voyage de presse autour de l’appellation Saint-Joseph.
Première impression : nous sommes dans une maison de tradition. C’est classique, agréable, tout bien comme il faut. Très province. Nous voulons dire par-là que c’est le genre d’endroit où l’on ne vient pas seulement pour manger, mais aussi pour voir et être vu. Les hommes sont en costume — les tables sont dressées dans le jardin en été —, les femmes ont de belles robes chic et de jolis châles. Il n’y a guère qu’à notre table de journalistes que le port du jean sévit.
Côté cuisine, notre impression de classicisme se confirme : tout est très bien fait, très technique, très architecturé dans l’assiette. Et surtout très compliqué ! Bien trop à notre goût car cela se fait au détriment des néanmoins jolis produits qui nous sont servis.
En amuse-bouche : crème de foie gras au lard fumé et tuile au thym. Ultra-conventionnel. Le foie gras fait-il touours rêver ? Surtout en été. En entrée : fleurs de courgettes (énormes) farcies à la mousse de brochet et accompagnées d’un beurre d’estragon et d’une tuile au parmesan. C’est fin, mais un peu fade, malgré tout. Et puis, tuile sur tuile…
Bon, passons au plat : noix de veau rôtie, larme de purée de pommes de terre, mini-ratatouille et condiment au thon, parmesan et citron. Si nous ajoutons qu’il y avait aussi un peu de purée de pois chiches et d’anchois sous le veau, et des petits fleurs par-ci, par-là pour la déco : ouille, ouille, ouille, n’en jetez plus, la cour est pleine ! Sincèrement, une telle pagaille dans l’assiette n’a pas rendu service à la viande qui aurait été bien mieux mise en valeur par plus de simplicité. Grossière, la quenelle de thon n’apportait rien d’autre que de la confusion. Quant à la ratatouille dressée sur la purée, cela se passe de commentaire.
Continuons avec une rigotte fraîche de Condrieu, emmaillotée dans une fine tranche de tomme et servie avec un chutney de poires. Pas inintéressant, mais la rigotte y a perdu son âme.
Enfin le dessert : un mille-feuilles de pain d’épices, crème brûlée et glace café pur arabica. Là encore, trop de saveurs s’écrasant plutôt que se stimulant.
Bref, une cuisine de bonne facture classique et faite avec de bons produits, mais qui pèche par excès de zèle — on a l’impression que le chef tient absolument à nous montrer toutes les facettes de son savoir-faire dans une seule assiette —, au point parfois de s’en trouver défigurée, comme une femme trop fardée.
C’est d’autant plus dommage que cela doit nécessairement demander un surcroît de travail aux deux maîtres d’œuvre — Ludovic Mounier et Reynald Donet, qui se relayent aux fourneaux — alors que leur technique prouve qu’ils ont tous les atouts en main pour faire du bon.
Côté cave, nous avons fait une dégustation de Saint-Joseph avec des bouteilles apportées par les vignerons de l’appellation et ne figurant pas forcément à la carte du restaurant, donc nous n’en dirons rien ici.
Service gentiment empressé par un personnel jeune et souriant.
Menu de l’Hermitage à 38 €, au déjeuner uniquement.
Menu gourmet à 60 € (2 plats et 1 dessert).
Menu gourmet à 82 € (3 plats et 1 dessert).
(prix hors boissons)
Menu Toque et Tire-bouchon : 89 € par personne pour l’ensemble de la table, accompagné d’une dégustation de vins (7 cl/cru).
Vins : Condrieu Verzieu 2010 (69 €), Condrieu Cuilleron 2010 (79 €), Viognier Salel 2010 (39 €), Saint-Joseph blanc Finon (45 €), Côte Rôtie Barge 2005 (74 €), Crozes-Hermitage Robin 2010 (49 €).
Découverte lors d’un voyage de presse.
LE BEAU RIVAGE
Hôtellerie Le Beau Rivage
2, rue du beau rivage
69420 Condrieu
Ouvert tous les jours de l’année.
Tél : 04 74 56 82 82
Fax : 04 74 59 36 36
Courriel : infos@hotel-beaurivage.com
Site : www.hotel-beaurivage.com
Blandine & Patrick