Le Beaujolais Nouveau 2012
IL EST LÀ !!!
Réjouissons-nous ! C’est aujourd’hui LE rendez-vous annuel. Ridicule pour certains, désastreux pour d’autres, en fait partagé par presque tous. Ce gamay tant décrié et pourtant tellement bu, comme on va le voir tout au long de la journée, est capable du pire comme du meilleur. Son premier mérite n’est-il pas de nous éviter de boire seuls devant Jean-Pierre Pernaut et consorts des petits vins innommables à 2 € le litre, de la bière fade ou même de l’eau. Et puis rien ne nous empêche de goûter des vins nouveaux issus d’autres cépages, d’autres appellations, et bien bons aussi. Leurs vertus thérapeutiques ne nous infligeront pas de dommages collatéraux plus pressants que ne le font habituellement les vins bourrus de nos campagnes, tels le bourret du Béarn ou la bernache de Touraine. Aimables mais pas forcément prévenants, ils ont parfois tendance à annoncer la couleur et la sanction en même temps.
Mon beaujolais nouveau à moi, il arrivait à Paris dans la nuit du 14 au 15 novembre et pétillait encore de son soutirage précoce et de son voyage nocturne. Il était trouble, piquait la gorge, mais facilitait comme pas deux le passage de l’œuf dur et du jambon-beurre. Ça sentait la cochonnaille au Balto, le tabac froid aussi. Ça parlait un peu fort, ça riait de plus en plus.
Au comptoir, les fluets du deuxième rideau tendaient leurs verres vides entre deux solides paires d’épaules et espéraient être entendus :
– « Hep patron, on va pisser la poussière ! »,
– « Ça manque de fillettes par ici ! »,
– « On a vraiment pas de pot (lyonnais) ! ».
Mais à la fin de la journée, on se quittait repus, très désaltérés, très heureux, avec plein de nouveaux amis de 30 ans qu’on aura évidemment oubliés dès le lendemain…
Un p’tit goût de revenez-y ! |
17 novembre 2016 @ 15 h 07 min
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