La marmite dieppoise
Contrairement à beaucoup de soupes dites de « pêcheurs », celle-ci est une soupe de poissons « nobles ». L’explication en est simple : Dieppe est le port le plus proche de Paris, raison pour laquelle les espèces ciblées par les pêcheurs sont plutôt des poissons haut de gamme, poissons de ligne ou de canot, pêchés la nuit pour être écoulés au petit matin vers la capitale. C’est aussi une soupe faite pour être vendue sur place, sous forme de spécialité locale aux Parisiens qui viennent voir la mer la plus proche le week-end.
La lotte, le turbot et la barbue composent traditionnellement la marmite dieppoise (mais une belle sole peut remplacer l’une des trois espèces). Enfin, terroir oblige, cette soupe est liée à la crème fraîche !
La recette
Préparation : 30 min
Cuisson : 40 min
Pour 8 personnes
• 4 tranches de lotte de 100 g chacune
• 4 beaux morceaux de turbot de 100 à 125 g chacun
• 1 barbue ou 1 sole levée en filets
• 8 à 16 belles langoustines
• 8 belles noix de Saint-Jacques avec leur corail (suivant saison)
• 1 litre de moules
• 24 grosses crevettes roses cuites décortiquées
• 1 gros oignon + 1 petit
• 1 blanc de poireau
• 4 cuillerées à soupe d’huile
• 2 tomates
• 1 bouquet garni (1 petite branche de céleri, 1 branche de thym, 1 feuille de laurier, 4 branches de persil plat)
• 8 branches de persil plat + 3 ou 4 pour la marinière
• 10 cl de vin blanc sec
• 1 gousse d’ail
• 40 g de beurre
• 30 g de farine
• 10 cl de crème fraîche
• 1 pointe de piment de Cayenne
• gros sel, poivre en grains
Parez et lavez tous les poissons et les coquillages.
Pelez et émincez finement le gros oignon et le blanc de poireau, puis faites-les fondre à l’huile dans une marmite. Quand ils sont bien revenus (mais pas colorés), mouillez avec 1,5 litre d’eau, ajoutez les tomates pelées, épépinées et grossièrement concassées ainsi que le bouquet garni, le persil, du gros sel et du poivre en grains. Portez à ébullition 5 minutes.
Simultanément, faites cuire les moules à la marinière avec un peu de vin blanc, le petit oignon haché, la gousse d’ail et quelques branches de persil.
Introduisez les noix de Saint-Jacques et les filets de barbue ou de sole dans la marmite. Poursuivez la cuisson 2 à 3 minutes, puis retirez aussitôt du feu.
Par ailleurs, préparez la liaison en délayant le beurre et la farine dans une casserole, jusqu’à ce que le mélange mousse, puis mouillez avec le jus de cuisson des moules et une louche du bouillon de cuisson. Délayez au fouet, ajoutez la crème fraîche et le piment de Cayenne, laissez cuire sur feu doux jusqu’à consistance nappante sans cesser de délayer au fouet. Rectifiez l’assaisonnement.
Pour servir, retirez tous les poissons et les coquillages de la soupe à l’aide d’une écumoire et disposez-les au fond d’une soupière chaude. Éliminez le bouquet garni et le persil. Versez la liaison en mince filet dans le court-bouillon de cuisson, délayez puis versez le contenu de la marmite sur les poissons. Mélangez délicatement, puis garnissez avec les moules marinière et les crevettes décortiquées. Servez aussitôt.
Un peu de bla-bla
• Pour corser le fond de cuisson, on peut préalablement préparer un fumet avec toutes les parures (arêtes, peaux) des poissons.
• Certaines cuisinières préparent le court-bouillon au cidre.
• De plus en plus de restaurateurs remplacent l’un des trois poissons par du saumon, sans doute pour baisser le prix de revient de cette soupe riche à tous points de vue.
• Enfin la composition des aromates et des épices peut varier, le fenouil et le curry constituant des ajouts fréquents (rappelons qu’autrefois les épices parvenaient en France par les ports de pêche où l’usage d’en consommer est fréquent).
• Et rappelons que le mot « marmite » est plein de surprises :
http://gretagarbure.com/2012/11/05/la-marmite-une-belle-hypocrite/
Et pour d’autres soupes de poissons, c’est là : http://gretagarbure.com/2014/06/20/plats-mythiques-22/
La bouillabaisse de Marseille : http://gretagarbure.com/2014/06/27/plats-mythiques-24/
Le ttoro basque : http://gretagarbure.com/2014/07/04/plats-mythiques-25/
La cotriade bretonne : http://gretagarbure.com/2014/07/18/plats-mythiques-27/
Plats mythiques | The fisheye of gourmet food &...
27 juillet 2014 @ 11 h 10 min
[…] La marmite dieppoise Contrairement à beaucoup de soupes dites de « pêcheurs », celle-ci est une soupe de poissons « nobles ». […]