La Coloniale « À l’Indo » – Paris
La Coloniale « À l’Indo »
Spécialités cambodgiennes et indochinoises
Paris 6ème
Ne croyez pas aller au restaurant si vous allez à la Coloniale ! Non !
Car dès que vous aurez poussé la porte et passé la première salle (ancien bistrot tout en longueur avec son comptoir d’époque), vous vous retrouvez dans une sorte de maison bourgeoise privée, une grande salle à manger aux murs en pierre de taille où Dominique Mœur, la maîtresse de maison, a accumulé un capharnaüm de bibelots, de tableaux, de lampes, de panneaux de bois sculptés, de vases et de petits meubles chinés dans des brocantes ou que l’on imagine tout droit sortis de grandes malles rapportées d’Indochine en souvenir du temps du protectorat.
Chaque table est différente (le soir, elles sont nappées) et le tout a un cachet un peu suranné mais charmant. On a l’impression d’être en visite chez une parente lointaine qu’on n’aurait pas vue depuis une bonne vingtaine d’années parce qu’elle vivait à l’étranger et voilà, elle est de retour et vous plonge d’un seul coup dans un univers hétéroclite qui déboussole et fait rêver à la fois.
Et justement, c’est un peu ça ! Car Dominique Mœur a résidé plus de vingt ans au Cambodge, puis est revenue vivre à Paris avec son époux Thak-Nol Mœur, qui n’est autre que le chef ! Précédemment établis rue de Picpus, ils sont maintenant installés depuis presque deux ans dans le quartier de l’Odéon où ils ont vite pris leurs marques.
Nous voici donc attablés. Je me décide pour une soupe au poulet et à la citronnelle bien pimentée (j’aime) et Patrick pour un rouleau de printemps… qui se révèle être gros comme une andouillette ! C’est bien simple, sur la photo, c’est juste un petit morceau pour que j’y goûte aussi ! Frais et subtilement parfumé.
Nous poursuivons avec un Bo Bun (16 €) pour Patrick :
— Tiens ! tu n’en as pas déjà mangé un hier midi ? Y a d’autres plats dans les restaurants asiatiques, tu sais ?
— Oui mais celui-là, c’est un « Boh Boung ». Il est cambodgien. Faut bien que je compare !
Dont acte.
J’opte quant à moi pour le plat du jour, un émincé d’agneau au curry accompagné d’un riz gluant (19 €). Après avoir goûté les deux, je préfère mon plat, donc ça tombe bien ! Et les petits piments qui accompagnent ne me font même pas peur, mon palais les aime. Je pique même ceux que Patrick délaisse…
Les assiettes de cette cuisine phnompenhoise sont copieuses et aromatiques. Comme le dit le chef : « Né au Cambodge, je n’ai rien oublié de la cuisine de ma tante, des saveurs et des odeurs de mon pays que j’aime à faire partager ! »
Moi je cale, mais Patrick craque pour un dessert qui me paraît improbable car très différent de notre culture. D’autant que je suis plus salé que sucré. Il s’agit d’un Bohbor Kthi, un entremets à base de perles du Japon (de manioc, donc) à la crème de coco servi chaud où se promènent des perles de coco (noum dong) et des grains de maïs. Enfin, si j’ai bien compris ! Mais je ne goûte pas pour vérifier !
Bon, il y a plein d’autres plats à la carte qui ont en commun cette abondance d’herbes et d’épices : canard à la citronnelle (20 €), ragoût de poisson au caramel et + ou – au poivre (19 €), ragoût de porc au caramel et + ou – de poivre (19 €), filet de bar (25 €), curry d’agneau à la citronnelle et à la crème de coco (24 €). Il y a aussi du gibier (chevreuil, sanglier) en saison.
Sur cette cuisine tout en saveurs, nous avons préféré boire de la bière chinoise plutôt que du vin, mais il y a des vins au verre à 4 € le midi si on le souhaite.
Charmante adresse donc ! On se sent comme dans une pension de famille et, détail croustillant, tout en assurant le service, la patronne chantonne des airs de là-bas ! Après son service, le chef nous laisse jeter un coup d’œil sur sa cuisine, située à l’étage, où se trouve également un petit salon privatif (10 couverts environ) et une autre belle salle avec de grandes fenêtres donnant sur la rue Mazarine.
Dépaysant à souhait !
Amateurs… courez-y !
Invitation de la maîtresse de maison qui est sa propre attachée de presse
(mais nous ne l’avons compris qu’après…!)
Patrick & Blandine
La Coloniale
25, rue Mazarine
75006 Paris
Tél : 01 43 43 69 10
Ouvert du mardi au samedi de 12 h à 14 h 30 et de 19 h à 22 h 30.
M° Odéon
Courriel : restaurantlacoloniale@gmail.com