La boulette d’Avesnes
Elle n’a pas trop de veine
la boulette d’Avesnes !
Avec sa bedaine
et sa forte haleine
de chacal ou de hyène,
elle susciterait plutôt la migraine
— et même la haine —
que les fredaines.
Faut dire qu’elle est vilaine.
et puis, la manière dont elle s’impose
jusqu’à l’apothéose
— voire la nécrose —
cette matriochka à la couperose
couleur de brique rose.
Elle filerait la névrose
à tout un kolkhose.
Allez ouste ! En maison close !
Quand on sent pas la rose…
Tu te voyais déjà sur un plateau
entourée de petits jeunots
et de Roméos
peut-être ? Quel culot !
Même les plus costauds
qui jouent les julots
— les munsters et autres livarots —
en seraient tout penauds.
Ma vieille, tu pues trop !
Pour sûr, c’est une vache
(au lait cru, entier)
qui a cuvé son petit-lait.
Ça lui donne de la mâche
(mieux vaut ne pas avoir de dentier),
mais c’est vrai
qu’elle est complètement tapée.
On a même dû la farder !
Oui, oui ! Non seulement elle est dopée
aux herbes (persil, estragon) mêlées,
et aux épices, dominante très poivrée,
mais il a fallu bien la laver
— à la bière — pour mieux la décaper.
Puis la maquiller.
Coups de blush journée après journée,
au paprika ou au rocou (c’est autorisé)
pour lui refaire une beauté.
Autrefois en forme de boule ou de bite
— d’amarrage bien sûr, mais attendez la suite,
même si ce n’est pas un coït —
elle était complètement recuite.
Comme j’ vous le dis : cuite et recuite.
C’était encore pire car l’affinage sans limite
de cette espèce de cucurbite
vous incitait carrément à prendre la fuite !
Pour vous dire… ça chassait même les mites !
Elle a gardé son nom de boulette cette fille de ch’ti
qui empuantit.
Et avec elle, pas de risque de perdre le Nord, c’est moi qui vous le dis.)
Mais aujourd’hui,
elle n’est plus faite que de débris
de Maroilles avachis.
Puis elle s’affine deux à trois mois, sur sa couche alanguie,
avant de faire sa sortie
devant la compagnie.
En somme, trop de personnalité cette mademoiselle Shrek
tronquée façon icône de Lübeck.
Ça refroidit les mecs.
D’autant qu’avec elle, pas de salamalecs.
Forte en gueule, en plus elle pue du bec.
Une fois dans le gosier, mazette, ça vous cloue le bec.
Et pour sûr, avec ses copains pâtes molles et blancs-becs,
ça finit toujours en prise de bec.
Quand ils lui disent pas « Va te faire voir chez les Grecs ! »
Ah ! Ma chère boulotte !
T’inquiète ! Un jour tu l’auras, la cote.
Et il finira par venir ton Don Quichotte.
Un vrai sensuel aimant les plaisirs hot,
pas un amateur de camelote.
Celui-là, tu verras, tu le raviras jusqu’à la glotte,
et avec toi, il fera sa pelote.
Parole de Vénus Hottentot.
J’ sais de quoi j’ parle ! J’ suis ta jumelle monozygote…
© Blandine Vié
BERTRAND soize
13 décembre 2012 @ 13 h 04 min
Pourrais-t-on avoir la version en ch’ti, afin d’avoir le boyau de la rigolade en l’air ?
gretagarbure
13 décembre 2012 @ 13 h 34 min
Ma chère Soize, un peu de patience : c’est prévu !
Bientôt le maroilles sur http://www.gretagarbure.com, moitié en ch’ti, moitié en français…