La Bonnotte de Noirmoutier… et consœurs !
La Bonnotte de Noirmoutier est connue pour être la pomme de terre la plus chère du marché !
Récoltée précocement sur l’île de Noirmoutier, c’est en effet une délicieuse variété de pommes de terre dont la production est presque confidentielle puisqu’elle dépasse à peine la centaine de tonnes.
La bonnotte est une pomme de terre dite pelucheuse, de petit calibre, ronde, à chair ferme et tendre. Elle est cultivée dans une terre très sablonneuse, enrichie en goémon (ou varech), engrais naturel riche en minéraux, en oligo-éléments et en vitamines qui lui confère son caractère et sa finesse de goût (due à celle de sa peau qui laisse pénétrer les bienfaits de toutes ces vertus marines). Pas d’autre traitement !
Traditionnellement plantée à la Chandeleur (2 février), elle se récolte avant maturité à 90 jours, début mai, grâce au microclimat de l’île qui bénéficie de l’influence du Gulf Stream. Elle est donc généralement parmi les premières commercialisées de l’année.
Fragile, elle ne peut être ramassée qu’à la main car elle reste attachée à sa tige et doit être cueillie et non ramassée. De plus, son rendement est faible : de 100 à 120 g par pied. En outre, elle ne supporte pas les effets d’une récolte mécanique. d‘où son prix élevé.
Historiquement, la bonnotte a été introduite sur l’île de Noirmoutier dans les années 1920-1930, en provenance de Barfleur, dans la Manche, région où sa production a été stoppées à cause de la mécanisation introduite dans les années soixante et utilisée pour les autres variétés. Elle fut d’abord cultivée dans quelques jardins de l’île.
Mais grâce aux recherches effectuées par l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique), l’espèce a été régénérée et de nouveau commercialisée en 1995 comme produit d’appel de la Coopérative Agricole de Noirmoutier, même si actuellement, elle ne représente que moins de 1% de son activité : 5 ha sur 550 sont voués à sa production.
Les premières récoltes sont parfois vendues aux enchères et peuvent atteindre des prix astronomiques !
Aujourd’hui, les cours sont stabilisés (depuis 2011) mais elle reste tout de même la plus chère du marché (aux premières nouvelles, autour de 13 € et quelques le kilo cette année). Une production néanmoins très vite écoulée.
D’autres variétés sont cultivées à Noirmoutier par la Coopérative Agricole de Noirmoutier pour la production de pommes de terre primeurs. Ce sont :
– la Sirtema : pomme de terre ronde à chair blanche et au goût sucré, très réputée et présente sur les tables dès le mois d’avril.
– la Lady Cristl : pomme de terre précoce de forme oblongue, allongée, à robe lisse et dorée et à chair jaune.
– la Charlotte : pomme de terre estivale à chair ferme et de couleur blanche.
Ambassadrice de l’île, la bonnotte traditionnelle ancienne ou « bonnotte de Noirmoutier » est inscrite au catalogue officiel français des espèces et variétés depuis le 24 juin 2012. Sa préservation est assurée par la Fédération Nationale des Producteurs de Plants de Pommes de Terre (FNPPPT).
La bonnotte se récolte traditionnellement en une seule journée, généralement le vendredi de la première ou de la deuxième semaine de mai (selon l’année)et ne se conserve que quelques jours. Juste lavée avant commercialisation (les citadins n’aiment pas la terre !), elle exprime toute sa saveur dans les soixante douze heures qui suivent sa cueillette. Il n’est pas nécessaire de l’éplucher. Fragile aussi à la cuisson, il ne faut pas trop la faire cuire pour qu’elle conserve son goût iodé. Quand je dis « pas trop », ça ne veut pas dire al dente bien sûr ! mais il ne faut surtout pas la surcuire. Elle accompagne avec bonheur tous les poissons et les viandes de son éphémère saison.
Demain samedi 10 mai 2014, c’est la Fête de la récolte des pommes de terre bonnottes de Noirmoutier (Vendée).
Pour toutes informations : info@ile-noirmoutier.com
Association « Saveurs de l’Île » : Tél : 02 51 35 81 81
Marie-Claire
9 mai 2014 @ 9 h 36 min
Abandonnée à cause de la mécanisation… on a de la chance que ça ait survécu. Mais le fait qu’elle ait été « régénérée » par l’INRA me laisse dubitative quant au fait que ce soit réellement une variété ancienne. Pourquoi avait-on besoin de la régénérer ? Pour toucher des royalties sur les semences ? (Je sais, j’ai mauvais esprit et je vois le mal partout) 😉
stefb06
10 mai 2014 @ 7 h 53 min
« Juste lavée avant commercialisation (les citadins n’aiment pas la terre !) »
Il n’y a pas que le problème du citadin, il y a le problème « économique » : vendre de la terre au prix du produit, si c’était permis il y en a qui ne se gênerais pas pour faire du profit facilement…