Journal d’un café de campagne, roman de Pierrick Bourgault
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore Pierrick Bourgault, après une formation d’ingénieur agronome, il est devenu photographe — ses expos et ses albums photographiques ont toujours un grand succès, comme l’expo « Au bonheur des bistrots » pésentée actuellement (jusqu’au 8 juin prochain) à l’Hôtel de Ville de Paris —, journaliste et écrivain. Sans vouloir dire qu’il est monomaniaque — car il a bien d’autres talents — Pierrick s’est fait le chantre des bistrots dont il considère à raison qu’ils jouent un rôle important dans le tissu social et, qu’à la campagne surtout, leur disparition participe à la désertification de zones de plus en plus étendues.
Cela étant posé, il a écrit un roman — une fiction — où, a contrario, un jeune quadra qui galère un peu dans son job — il court d’appel d’offres en appel d’offres, tout comme son amie taïwanaise — envisage peut-être, à la suite du décès de sa tante-marraine qui tenait l’Hôtel de France dans une petite bourgade pas trop éloignée d’une gare dans une province de l’ouest (ce pourrait être la Mayenne), de reprendre cet hôtel et, par la même occasion, de retrouver ses racines.
Après moultes interrogations, les deux amis — qui se fréquentent sans être véritablement en couple — se lancent dans l’aventure, pleins de rêves et d’espoirs pour que leur bistrot-hôtel fédère les gens du pays et devienne aussi un lieu culturel.
Amis lecteurs, si vous-même êtes tenté par une expérience de ce type, LISEZ ABSOLUMENT CE LIVRE qui est un véritable bréviaire pour savoir quelles sont toutes les démarches à faire, ce qui est permis et ce qui ne l’est pas, sans omettre une seule des « loufoqueries » que l’administration s’ingénie parfois à instituer. Et croyez-moi, c’est croustillant !
Toujours est-il que Yann, notre protagoniste, et son amie Lin vont en voir de toutes les couleurs — au point de se rapprocher et de s’éloigner, alternativement, dans une sorte de jeu où la distance exacerbe (ou non) le désir — avec malgré tout, une foi à toute épreuve et, bien ancrée en eux, cette volonté de redonner vie et animation à un petit coin de campagne qui sinon, risque la désolation. Un hôtel où se croisent des personnages truculents : la voisine Solange, le routier Dylan, le maire ambivalent, les clients d’autrefois et les nouveaux, etc. Bref, avec ses bons et ses mauvais jours, ses bonheurs et ses tracasseries. La vie, quoi..
Je ne vais bien sûr pas vous dire comment ça finit mais c’est un vrai régal de le lire car c’est émouvant, drôle, très documenté… et superbement écrit.
Journal d’un café de campagne
Pierrick Bourgault
roman
160 pages
format 15,3 x 23 – broché
Collection Fiction
Éfitions Ouest-France
Prix 15 €
En vente en librairie
Blandine Vié