Hommage à Michel Mirail
Je suis très triste.
Je suis très triste car mon ami Michel Mirail est décédé le 24 juillet dernier d’une maladie qui ne fut pas longue (comme on a coutume de dire) mais foudroyante, alors qu’il venait seulement d’avoir 63 ans. C’est injustement trop jeune.
J’ai connu Michel Mirail il y a une dizaine d’années à Bayonne quand il avait encore son magnifique étal aux Halles (ouvert en 2010) et c’est grâce à lui que j’ai parfait mes connaissances en matière de jambons ibériques, même si j’avais déjà eu l’occasion d’aller faire un reportage dans la Dehesa espagnole en 1999. Et nous étions restés en contact amical, nous estimant mutuellement. Au moment de la nouvelle réglementation (préalablement un peu floue et sujette à confusion), il m’avait notamment parfaitement expliqué les codes couleurs attribués aux jambons en fonction du mode d’élevage et d’alimentation des cochons.
Né à Arnéguy au Pays basque, Michel était un producteur-importateur de jambons d’exception qu’il commercialisait sous la marque Xingara (créée en 2009), puis via des concessions XINGARA « la cave à jambon » (à partir de 2017).
Précisons pour les néophytes qu’en basque la « xingar » est une petite tranche de jambon (ou de lard) presque omniprésente dans le régime traditionnel des Basques et qu’elle se consomme en particulier au moment de l’apéritif.
Avec Michel, la dernière fois que nous nous sommes vus, c’était en décembre 2019. Nous avions fait un dîner très sympathique — nous nous étions gavés de fruits de mer — et nous avions envisagé la probabilité d’un voyage en Andalousie et en Estrémadure à l’automne 2020. Le confinement dû à la Covid 19 a balayé ce projet.
Michel, je suis vraiment peinée mais je garderai de toi le souvenir chaleureux d’un bel homme passionné et passionnant à écouter, d’un accueil indéfectible, d’une grande gentillesse et toujours prompt à rire.
Paix à ton âme, je ne t’oublierai pas.
Blandine Vié
Nota bene : j’ai « chipé » les deux photos de Michel sur son profil Facebook, n’ayant quant à moi que des photos de ses jambons (dont il était si fier).
Le nom de ses auteurs n’étant pas mentionné, qu’ils me pardonnent cet emprunt qui n’avait d’autre but que de revoir encore la si bonne bouille de Michel.